L’existence humaine est caractérisée par la vie et la mort. C’est la loi de la dialectique et nul n’y peut rien.La vie et la mort font inéluctablement partie de l’existence ! C’est, si l’on me permet la comparaison, la loi inexorable de la dialectique !

Elle remporte avec elle, cette fois ci, une grande figure de la Presse malienne, un digne fils du terroir, Lamine Tiecoura Coulibaly (LTC).

Diplômé de l’Ecole Normale Supérieure, « section histoire et géographie », il enseigna plusieurs années au niveau du cycle secondaire général avant de se former à la prestigieuse Ecole de Journalisme de Dakar CESTI (Centre d’études des Sciences et Technique de l’information).

Journaliste-réalisateur, Lamine avait une grande passion pour la profession. Il tenait scrupuleusement au respect des règles de l’éthique et de la déontologie qui régissent la profession.

Créatif et imaginatif, Lamine l’était aussi. Il fut le concepteur et le réalisateur de plusieurs émissions phares de l’ORTM et de la Radio Nationale. Il animait avec passion l’émission à l’écoute de l’école, une tribune d’expression pour les acteurs de l’école autour des problèmes pédagogiques. Il traina sa bosse dans presque toutes les écoles pour la réalisation de cette émission.

Lamine Tiecoura Coulibaly avait un penchant très fort pour les questions d’éducations, et resta enseignant dans l’âme jusqu’à sa mort malgré sa reconversion dans le journalisme.

Dans le cadre des festivités du cinquantenaire de l’accession de notre pays à la souveraineté nationale et Internationale, il créa et anima une rubrique qui passait dans la grande édition du journal Télé de l’ORTM intitulée « Ce jour-là « qui diffusait les grands discours et interventions du Président Modibo Keita et de ses prédécesseurs.

L’une de ces inventions à la radio nationale était l’émission les méandres du passé, une émission radiophonique qui donnait la parole aux anciens combattants, aux hommes Politiques, aux hommes de culture, artistes, et syndicalistes, pour retracer leur parcours afin d’éclairer la jeune génération , en perte de repères.

Lamine avait un goût prononcé pour les archives, et nourrissait un vif intérêt pour la bandothèque de l’ORTM, véritable mémoire collective de notre pays.

Homme multidimensionnel et multi compétent, il était l’animateur vedette de la revue de presse de l’ORTM et le journaliste attitré qui interrogeait les candidats à la magistrature suprême sur les grands axes de leur projet de société.

Je ne l’ai pas personnellement connu physiquement mais j’avais beaucoup d’estime et d’admiration pour ce grand homme qui était au sommet de son art.

Le poids de la mort de certains ne dépasse pas celui d’un coq mais celle de Lamine dépasse le mont Kilimandjaro !

Lamine, vaincu par une courte maladie, tu laisses derrière toi, la presse nationale, la famille d’éducateurs et des milliers d’auditeurs en larmes.

Dorénavant, il repose pour l’éternité dans le panthéon de l’imaginaire auprès de ses collègues, illustres devanciers : Lamine Coulibaly, Sy Abdoul Sy, Pierre Campmas , Baba Daga , Mamadou Kaba , Baba Sangaré , Karim Dembélé, Kéléssiro Cissé et bien d’autres…

Ainsi des promotions de journalistes, des studios de presse, voire la nouvelle école de journalisme en gestation au Mali, porteront ton nom afin d’immortaliser à jamais ton exemple !

Puisse la jeune génération s’inspirer de ton exemple fait don de soi, d’abnégation et du souci du travail bien fait !

Mes condoléances attristées et émues à ta famille et proches !
Dors en paix collègue enseignant !

Alpha Sidiki SANGARE