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« Korèdugaya » ou l’art de la bouffonnerie : Le Korè Baro Kalanso explore les pratiques similaires dans le temps et dans l’espace

lundi 14 octobre 2024, par Assane Koné

Dans le cadre du Koré Baro Kalanso (Académie du Koré Baro), le 28 septembre 2024, Dr Hamadou Sanogo, a animé une conférence débat sur le thème : « Le Korédugaya et ses pratiques similaires dans le temps et l’espace ».

« L’objectif est de réaliser des coupes des aires culturelles sur ce que nous connaissons à Ségou, à Bla, en termes de Korèdugaya et faire un voyage spatiale et temporaire », a indiqué Dr Hamadou Sanogo, sociologue chercheur et spécialiste en anthropologie culturelle.

Selon lui, le concept de Korodugaya, renvoie à un rituel ancestral pratiqué dans plusieurs sociétés bambara et chez les sénoufos. Il dira qu’il préfère le concept « Korodugaya », à celui de « Korèdugaya ». Il a estimé que littéralement, le « Korodugaya » renvoie à l’« art de la vieillesse », qui rime avec la sagesse. « Le Korodugaya est une pratique qui valorise la sagesse des anciens et renforce la cohésion sociale », a-t-il déclaré.

Après avoir regretté le grand recule qu’impose la modernité et le développement de nos contrées à cette pratique, Dr Sanogo a attiré l’attention des uns et des autres sur l’importance de cette tradition, qui reste un pilier, non négligeable, de la transmission des savoirs et des valeurs culturelles.

Dans une tentative de l’exploration des pratiques similaires au korèdugaya dans le temps et dans l’espace, le conférencier a attiré l’attention sur des pratiques analogues dans d’autres cultures africaines et au-delà de l’Afrique. « Nous avons des cérémonies similaires chez plusieurs ethnies du Mali, en Afrique et même dans certaines communautés en Europe », a-t-il déclaré. Avant de démontrer comment ces rituels, bien que différents, partagent beaucoup de similarité, notamment le respect et la vénération des anciens et la préservation des traditions, notamment orales.

Il dira que chez nous le « ya » du Koré, fait une grande différence entre le korè et le korèduga. « Le Koré fait peur, mais le Koréduga fait rire », a-t-il déclaré. Avant d’ajouter que le Korè, société secrète, pour les occidentaux, n’est pas secrète pour nous, car c’est une ségrégation de notre essence. En un mot, il dira que « Le Koréduga est le prête du Koré » et le maaya, l’essence de l’être humain, est le principe directeur du korèdugaya. Il dira que c’est le sens du costume du Koréduga, qui symbolise sa fusion dans toutes les choses.

Il a aussi rappelé que le « Duga » ou le vautour est le symbole de la royauté depuis l’Égypte ancienne. Et, il a pour fonction de venir purifier les corps en prenant les impuretés. « Et, c’est cet oiseau sacré que les Koréduga ont imité. La spiritualité passe par le vautour », a-t-il déclaré. Avant d’ajouter que face à la modernité, le Korèdugaya fait face à un défi. « Il a tendance à perdre de son importance », a-t-il regretté. Mais, selon lui, une petite lueur permet d’espérer. Il pense que les initiatives de documentation, permettent la préservation et la conservation de la pratique, en attendant que l’on trouve la formule la mieux adaptée au temps modernes pour son éclosion.

Ensuite, dans une séance de questions/réponses, la salle a eu des réponses claires à certaines préoccupations.

Assane Koné


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