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Journalisme culturel/La critique face aux enjeux culturels : L’OIF renforce la capacité de 25 journalistes de 10 pays d’Afrique de l’ouest
mardi 19 décembre 2017, par
Vingt-cinq journalistes (25) originaires de 10 pays francophones de l’Afrique de l’Ouest, sous l’égide de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), ont participé du 11 au 16 décembre 2017, à l’hôtel ALAFIFA de Dakar, à un atelier régional de formation des journalistes culturels-La critique face aux enjeux culturels.
La cérémonie d’ouverture de cet atelier important, a été présidée par Abdou Latif Coulibaly, ministre de la culture du Sénégal et a enregistré la présence de Toussaint Tiendrébéogo, Spécialiste de programme, chargé des politiques de développement des industries culturelles, à la Direction de la Langue française, culture et diversités.
« cet Atelier régional s’inscrit dans le cadre de la mission de promotion de la diversité culturelle et linguistique consacrée par la Charte de la Francophonie », a indiqué Toussaint Tiendrébéogo. Avant de soutenir qu’il ne peut y avoir de diversité culturelle que dans l’égale dignité et respect des cultures et qu’à la condition que toutes les cultures aient la capacité de s’exprimer avec la même vigueur.

Il a estimé que dans ce processus, le rôle des journalistes est d’une importance capitale, parce qu’ils jouent aussi un rôle de médiateur auprès des publics et des décideurs politiques. « Votre parole et vos écrits ont un poids qui compte », a-t-il soutenu. Avant de déclarer que les journalistes sont des acteurs incontournables pour contribuer à l’amélioration du niveau de compréhension des enjeux culturels auprès des décideurs publics et des populations et pour faire reconnaître la contribution des arts et la culture dans la transformation des sociétés et le développement de vos pays.
« Décrypteur du travail des artistes ou des manifestations culturelles, le journaliste culturel, par son regard, son analyse, peut avoir une influence (positive ou négative) plus ou moins importante sur l’accueil que recevra un projet artistique ou un évènement culturel auprès du public », a-t-il indiqué.
Partant du constat que le renouvellement des formes de création artistique tout comme l’apparition de nouveaux supports d’information ne manquent pas de redéfinir cycliquement les relations entre journalisme et culture, Toussaint Tiendrébéogo dira que c’est pourquoi l’OIF a souhaité organiser cet Atelier qui se veut un cadre d’échange et de partage d’expériences en même temps qu’une opportunité de renforcement de compétences.
Pour sa part, Abdou Latif Coulibaly, ministre de la culture du Sénégal, a estimé qu’il est essentiel que tous les acteurs qui ont pour mission de parler de la culture, de l’étudier, de rendre compte de ses diverses expressions et déploiements, puissent être suffisamment outillés pour que les publics cibles deviennent des publics avertis et enclins à respecter et à défendre la culture et les arts.

Il dira que dans ce domaine les journalistes culturels ont un grand rôle à jouer. « L’art et la culture sont des miroirs des individus et des peuples ; et le journaliste culturel contribue à réfracter ce miroir pour qu’il soit plus éclatant », a-t-il précisé. Avant d’ajouter que le travail du journaliste culturel comporte une exigence qu’il faut assumer en toute indépendance, mais aussi en toute responsabilité.
Il a ensuite levé un coin du voile sur le travail du journaliste culturel, en soutenant qu’il est un critique qui étudie l’œuvre d’art ou l’expression culturelle en profondeur, en tentant de la faire comprendre au grand public, sans tomber dans la simplification à outrance, ennemie de la posture sérieuse. « Il doit, par conséquent, se prémunir contre la critique facile non fondée sur des arguments scientifiques », a-t-il déclaré. Et, convaincu que l’exercice n’est pas aisé, il a salué l’idée et l’esprit de la formation initiée par l’OIF.
L’atelier a regroupé vingt-cinq journalistes originaires de 9 pays d’Afrique de l’ouest : le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Togo et le Sénégal. Pour animer cet atelier, l’OIF a fait appel à trois formateurs de haut niveau. Gaëlle Borgia de France 24 a animé une session technique sur l’initiation aux pratiques multimédias. Elle a mis un accent particulier sur « les contenus enrichis » en sons et en images.

Thierno Dia, enseignant de cinéma à l’Université de Bordeaux Montaigne, avait la charge d’entretenir les participants sur l’œuvre cinématographique et l’œuvre architecturale. Pour sa part, Raphaël Lucas, enseignant chercheur à l’Université Bordeaux Montaigne (CELFA), est intervenu sur la lecture critique de l’œuvre littéraire, à travers le roman de Ahmadou Kourouma, « En attendant le vote des bêtes sauvages ».
Regroupés en trois groupes, les participants ont produit individuellement des articles et collectivement chaque groupe à produit un élément multimédia avec un contenu enrichi de sons et d’images.
Assane Koné
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