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Hommage : Ségou salue la mémoire de Amadou Hampaté Ba, l’élève de Thierno Bocar

jeudi 22 mai 2014, par Assane Koné

La commémoration du 23e anniversaire de la disparition de Amadou Hampaté Ba a eu lieu le 17 mai 2014. Pour rendre hommage à l’illustre disparu, le cercle des amis de Amadou Hampaté Ba-culture, en collaboration avec la fondation du Festival sur le Niger, a organisé une série d’activités, le 17 mai 2014, à Ségou.

Conférence débat, exposition de photographie et une soirée culturelle dédiée au « Synakouya » ou la parenté à plaisanterie, étaient les activités au programme de cette journée d’hommage à l’honneur d’un des fils les plus illustres du Mali. La conférence débat organisée au Centre culturel « Korê » de Ségou sur le thème de « Paix, compréhension mutuelle et cohésion sociale » a été animée par l’ancien ministre Mobibo Kadiogué, Président d’Honneur du Cercle des amis de Amadou Hampaté Ba. Pour la circonstance, il était accompagné par Abdoulaye Mohamed, Président du Cercle des amis de Amadou Hampaté Ba qui a entretenu l’assistance sur le thème de la « paix et la culture dans les œuvres de Amadou Hampaté Ba ». D’entrée de jeu, Modibo Kadiogué a exprimé sa vison sur la paix et la cohésion nationale. Selon lui, en substance, la paix est la situation d’un pays qui n’est pas en guerre. Avant d’ajouter que cela fait partie des droits de l’homme. En s’adressant à la jeunesse de Ségou qui avait pris d’assaut la salle, il dira « votre droit et notre obligation de créer les conditions idoines pour vous ». Dans tous les cas le ministre est convaincu qu’il n’y a pas de développement sans paix. Dans son analyse des causes de la crise malienne, il dira qu’il ne faut pas négliger l’héritage colonial. « Les populations nomades ont hérité de la colonisation la méfiance à l’Etat », a-t-il indiqué. Il a aussi cité le banditisme, l’impunité, le trafic illicite d’armes, l’incapacité de l’Etat à contrôler le territoire, l’établissement des djihadistes, les visées sur les ressources naturelles, l’absence ou l’insuffisance de la présence de l’Etat, la mauvaise régionalisation des agents de l’Etat et le retour d’hommes armés de la Libye. Dans le volet proposition de solution Modibo Kadiogué dira « pour la paix et la réconciliation, il faut faire le choix des solutions nationales ». Il a estimé que le moment est arrivé pour qu’on trouve à cette crise un traitement bien enraciné dans nos us et coutumes. Avant d’ajouter qu’il faut aussi la justice pour sanctionner les violations des droits de l’homme. « L’Etat doit incarner la justice », a-t-il déclaré. Mais, l’ancien ministre de l’emploi et de la formation professionnelle est convaincu qu’il faut éviter et sanctionner le recours aux milices ethniques et éviter tout amalgame entre les individus coupables et leur communauté. Modibo Kadiogué a aussi proposé qu’il faille changer les approches de développement. « La cohésion sociale doit primer sur les approches économiques », a-t-il déclaré. Avant de proposer d’utiliser à fonds les leviers coutumiers. En plus du fait que l’Etat doit être visible partout, le conférencier a suggéré l’adoption d’une politique volontariste pour une meilleure intégration des minorités mal intégrées. « Il faut aller à une politique de brassage culturelle », a-t-il indiqué. Qu’à cela ne tienne, il est convaincu que pour que la réconciliation réussisse, il faut l’adhésion de tous. Pour conclure, il dira « par nous-même, nous pouvons ». Pour sa part, Abdoulaye Mohamed, Président du cercle des amis de Amadou Hampaté Ba, est revenu sur quelques citations et actions en faveur de la paix de l’illustre disparu. Quant à Roukyatou Ba dit Rouky, la fille de Amadou Hampaté Ba et représentante de la Fondation Amadou Hampaté Ba d’Abidjan, elle a rappelé que son père avait voulu créer sa fondation au Mali, mais n’a jamais eu le récépissé jusqu’à sa mort. Pour cela, elle dira qu’elle est très heureuse que des jeunes maliens aient eu cette merveilleuse idée de mettre sur pied un cercle des amis de Amadou Hampaté Ba pour perpétuer ses actions et ses oeuvres. « Il s’est battu pour le dialogue des cultures et pour le dialogue des religions », a-t-elle indiqué.
Assane Koné

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