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Histoire de Sadio et ‘’Mali’’ : un amour entre un humain et un animal chanté à travers l’Afrique

jeudi 19 janvier 2023, par Assane Koné

L’animal emblématique décédé en 1893, un jeune hippopotame (« Mali »), au chanfrein blanc et aux pattes blanches jusqu’aux garrots, était unique parmi ceux de sa race. Sadio, une orpheline qui était en lien d’amitié avec l’animal à Bafouabé-Kayes. Mais, un jour l’hippopotame a été tué, par des habitants du village jaloux et enterré comme une personne à cause de sa popularité et du lien avec qu’eux. Une histoire qui a une et mille version.

Situé à 291 km de Kayes par la route, le chef-lieu du cercle de Bafoulabé, ville historique où se rencontrent deux fleuves dont les eaux se côtoient sans se mélanger, le Bakoye à une coloration du lait et le Bafing teintée de la couleur du henné. Ainsi la jonction de ces deux fleuves forme le fleuve Sénégal donnant le nom de la ville Bafoulabé qui signifie (la rencontre de deux fleuves). C’est là où est apparu pour la première fois aux humains, un jeune hippopotame « Mali », qui allait nouer une amitié extraordinaire avec Sadio, une jeune orpheline.

Que va révéler l’histoire de Sadio et « Mali », l’hippopotame ?

L’orpheline, Sadio lavait les ustensiles et faisait la lessive sur la digue au bord du fleuve. En ce moment, elle s’entretient avec l’animal qui l’accompagne jusqu’à la côte. Pendant les fêtes, la fille se plaignait de ne pas avoir des parures donc l’hippopotame lui en offrait. Les gens étaient étonnés : comment Sadio, orpheline de père et mère arrive à avoir ces parures ? Cela à fait naître la jalousie chez d’autres dans le village. Effectivement, l’animal était très populaire. Il faisait des gestes étant dans le fleuve, on dirait qu’il dansait. Les enfants tapent l’eau, dansait et chantait son nom « Mali Sadio, Mali Sadio ou « Mali Tiatio, « Mali Tiatio » ». Ça amusait tout le village. Un jour, ces moments seront gravés dans l’histoire.

Partout sur les quatre côté du fleuve, il y a des jardins. Un hippopotame faisait des dégâts au bord de ces jardins. Les habitants très gênés de ce fait, se sont plaints au après du commandant, un blanc à l’époque. Celui-ci à autoriser de tuer l’hippopotame. Un jour, il envoie un chasseur qui, par hasard a tiré sur Mali Sadio. Alors qu’il n’est pas la cible malheureusement. Il était une race unique parmi les autres hippopotames à cause de son chanfrein blanc et aux pattes blanches jusqu’aux garrots. C’est pourquoi on l’appelle « Mali Tiatio » à l’époque qui veut dire blanc.

La mort de l’hippodrome « Mali Sadio », a été une histoire très émouvante, qui a bouleversé la vie socioculturelle de ce village. C’est pourquoi, ils l’ont enterré comme une personne. Il a laissé beaucoup de traces. Au bord du fleuve Bafing, sous le pied d’un arbre c’est là où est enterrée « Mali », le jeune hippopotame, l’animal emblématique de Bafoulabé, décédé en 1893. Mais l’histoire n’a pas retenue beaucoup de choses sur la belle jeune fille.

Une histoire qui a une et mille version. Une autre version de l’histoire dit que : le fiancé de Sadio, jaloux, à chercher un chasseur pour abattre l’hippopotame. Racontée et chantée par les griots à travers l’Afrique de l’Ouest, la légende de Mali-Sadio occupe une place de choix dans le patrimoine culturel de plusieurs pays de l’Afrique de l’ouest, notamment le Mali, le Sénégal, la Guinée-Conakry, la Guinée-Bissau et la Gambie.

D’où vient le nom de Bafoulabé et le nom Kassok » ?

Bafoulabé, c’est la rencontre de deux fleuves. Là où ils se rencontrent, ce qui donne le fleuve Sénégal. Entre les deux fleuves, il y a un village « Babaroto » en Malinké qui veut dire entre deux fleuves. D’autres villages tels que, Toubifra et Wassala, le premier village de l’ancien premier ministre Modibo Sidibé. Le seul village bambara dans le milieu Malinké et Khassonké.

Pour la petite histoire, les peulhs du royaume de Macina, partis de la région de Mopti, beaucoup faisaient le pâturage des animaux, la transhumance. Chaque année, ils venaient passer toute la saison sèche et en début juillet ils retournaient au bercail. Parmi eux, d’autres ont choisi de se sédentariser. Au cours de leur séjour à Bafoulabé, ils ont marié les filles Malinké, Sissoko, Konaté, Keita, Traoré… Les enfants issus de ce mariage n’ont pas pu parler le peulh, mais le Malinké et le Sonniké. Puisqu’on les identifie par leur accoutrement, le « Kassa ». De cet fait, on les appelle Kassaké d’où le nom Kassonké.

Raconté par Brehima SISSOKO, guide touristique de Kayes

Les propos recueillis par Bintou COULIBALY


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