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Gestion des fonds alloués au secteur de l’éducation au Mali : Plus d’élèves orientés dans les établissements privés au détriment du public

dimanche 31 mai 2015, par Assane Koné

Courant l’année scolaire 2014-2015, ils sont 55 924 élèves à être orientés dans les lycées et écoles professionnelles privés contre 28 436 dans les lycées et écoles professionnelles de l’Etat. C’est l’une des principales informations qu’on retient du débat public initié par le Mouvement international pour la renaissance d’une Afrique unie (MIRAU) en partenariat avec l’Ambassade du royaume de Danemark. Une rencontre tenue dans les locaux du Groupe de suivi budgétaire à l’hippodrome Bamako le samedi 30 Mai 2015.

D’entrée de jeu, le consultant commis pour l’étude a parlé du financement du système éducatif malien. Selon Makono Diarra, le système éducatif malien est financé en premier lieu par l’Etat à travers le budget national. Ensuite, il y a la part des ménages et des communautés, les collectivités territoriales, les organisations non gouvernementales et enfin les partenaires techniques et financiers.

M. Diarra a également fait cas du budget national de 2013 qui se chiffre à 1057,3 milliards de francs CFA. Sur ce montant, la part affectée à l’éducation représente 24,04% contre 5,20% pour tous les autres secteurs sociaux réunis. Mieux, il a donné le nombre d’établissements d’enseignement secondaire privés éligibles à la subvention de l’Etat à la rentrée scolaire 2014-2015. Il s’agit d’un montant total de 1 050, soit 589 écoles professionnelles et medersas et 461 lycées.

Makono Diarra a aussi dans son étude donné les frais scolaires par élève et par filière de formation. Il s’agit par exemple pour l’enseignement secondaire général de 80 000F par élève et par an. Pour le CAP tertiaire, les frais de chaque élève coûte à l’Etat 90 000F par an. Le CAP industrie tout comme le BT tertiaire est évalué à 110 000 F par élève et par an. Le BT agro-pastoral, le BT industrie et le BAC technique sont évalués chacun à 135 000F par an et par élève.

En se basant sur la faible hypothèse (l’Etat paie 80 000F CFA par élève et par an au niveau de l’enseignement secondaire général), l’Etat a versé au moins 4 473 920 000 F CFA aux écoles privées rien que pour les élèves nouvellement admis au DEF (Diplôme d’études fondamentales). Rapporté aux trois années du cycle du lycée, on estime ce montant à 13 421 760 000F CFA par an.

Raison pour laquelle, le consultant Diarra dans sa conclusion a fait des propositions d’action de redevabilité sur les subventions accordées aux écoles privées. Du coup, Makono Diarra dit interpeller le Ministère de l’éducation nationale pour faciliter l’accès des citoyens aux données statistiques sur le budget de l’éducation ou à les rendre publique. Ensuite, M. Diarra propose l’organisation de débats publics à travers les médias sur les fonds alloués par l’Etat aux écoles privées. Enfin, le consultant Diarra demande au ministère d’expliquer pourquoi il y a plus d’élèves admis au DEF orientés dans les écoles privées que dans les écoles publiques.

Siaka Z. TRAORE

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