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Gestion de l’insécurité au nord : L’impuissance des autorités ?

mercredi 26 février 2014, par Assane Koné

Enlèvement des agents humanitaire dans la région de Kidal le 8 février 2014, violences intercommunautaires le 6 février 2014 dans la région de Gao, tirs d’obus des djihadistes sur certaines villes du nord etc. Nul ne doute aujourd’hui de la recrudescence de la violence dans le septentrion de notre pays. Fait nouveau, des mineurs de Taoudéni ont été chassés du site des sels gem de la localité par des hommes armés. Se sont là autant d’actes qui peuvent amener des citoyens à se demander si les autorités maliennes ne se sont pas impuissantes dans la gestion de l’insécurité au nord.

Les mines de sels de Taoudéni se trouvent aux confins du nord-ouest du Mali, à 900 km de Tombouctou. Selon des informations de RFI, 600 à 700 mineurs artisanaux originaires de la région de Tombouctou ont été chassés. Ils ont été sommés de quitter les lieux par des hommes armés. Cela se passe au moment où le gouvernement a entamé des pourparlers de paix dits inclusifs avec les groupes armés. Et, depuis jeudi, des camions et des voitures, continuent d’affluer à Tombouctou et dans les communes rurales qui entourent la ville. Aujourd’hui, le citoyen lambda est en droit de se poser la question de savoir si l’armée maîtrise la situation sur le terrain ? Pour la plupart des maliens, seule Kidal échappait, jusque-là au contrôle l’Etat malien. Aujourd’hui, l’on se rend compte qu’en réalité seules les grandes villes comme Gao et Tombouctou sont un peu sécurisées. Selon certaines informations, des villages dans le cercle de Ménaka sont encore vides. Les réfugiés conscients de l’insécurité et l’absence de patrouilles dans ces zones refusent de regagner leur domicile par peur de représailles. Doit-on accepter d’assister impuissant a la circulation d’hommes en armes autres que ceux de l’armée Malienne ou de ses alliés ? L’Etat semble s’enliser dans des négociations. Plus l’échéance de dialogue perdure, plus la paix risque de s’éloigner, car aujourd’hui plus jamais, les ennemis de la paix font surface. L’économie est au bord de l’asphyxie. Pour l’instant les pourparlers de paix inclusifs tenus à Bamako ne rassurent guère. Le gouvernement ne semble pas sur la même longueur d’onde que la communauté internationale. Pierre Buyoya, représentant de l’UA au Mali et dans le Sahel, lors d’un débat sur la chaîne Nationale a été, on ne peut plus clair. Selon lui, il faut aller avec les accords de Ouaga. Il a demandé aux autorités maliennes de s’appuyer sur ces accords de Ouagadougou qui sont une base juridique. La société civile Malienne brille par l’absence d’une proposition concrète. IBK semble être laissé à lui-même. Alors à IBK de faire une consultation large au sein de la classe politique et les couches sociales organisées Maliennes. Après le semblant de faire vivre l’Etat avec l’arrivée du roi Mohamed VI, la situation économique est dans une morosité totale. Le gouvernement aura du mal a organisé les élections municipales à la date indiquée. Pour cause : les négociations ont du plomb dans les aigles. Sans langue de bois on peut dire que la communauté Internationale reste accrocher aux accords dits de Ouaga, que le gouvernement malien semble mettre aux calendes grecques. Selon un observateur averti de la scène politique malienne, il est facile de se rendre compte qu’il n’y a pas de lisibilité de ce que le gouvernement veut proposer, même si le ministre de la réconciliation semble s’arroger le rôle de la partie négociation sans les vrais acteurs. En attendant les groupes armés et les djihadistes reconstituent leurs forces et se signalent par des actions qui ne sont pas de nature à pacifier le nord et à aller à une réconciliation qui a véritablement du plomb dans les ailes.

Fakara Faïnké

(LE REPUBLICAIN)

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