Les choses sont loin de tourner comme sur des roulettes pour le chef du département de l’Education nationale, M^me Togola Jacqueline Marie Nana. Après le DEF, c’est la fuite généralisée des sujets du baccalauréat. Prévu le mardi 10 juin 2014 à 8 h, c’est à 11h h que les épreuves du baccalauréat, session de juin 2014, ont commencé dans certains centres à Bamako.

L’autorité en charge d’élaborer les politiques nationales de l’éducation fait encore parler d’elle. Après les dysfonctionnements signalés lors du DEF, les maliens ont assisté à la fuite généralisée des sujets du baccalauréat le mardi sur toute l’étendue du territoire, malgré les multiples interventions du ministre de l’Éducation à la télé et sur plusieurs radios de la place pour sensibiliser les candidats et mis en garde les fraudeurs. Prévu pour 8h, les candidats ont eu droit à leur premier sujet qu’à 11h.

Dans les centres d’examens, les candidats étaient complètement démoralisés. Chacun exprimait son indignation et sa colère. Et les surveillants avaient commencé à perdre le contrôle. Au centre du lycée Kankou Moussa de Daoudabougou, le président Baissou Poudiogou a signalé que les présidents ont été à l’Académie depuis 6 h pour récupérer les confidentiels. « C’est à 10h que la directrice est venue nous remettre les sujets. Et à ce niveau l’heure n’était pas de savoir pourquoi le retard, mais de sauver la journée », a-t-il expliqué. Avant d’inviter les candidats à rester serein. Le Baccalauréat est la suite logique des évaluations scolaires et le calendrier sera respecté.

Pour Tièfolo Doumbia, candidat au centre d’examen du lycée Lanterne, ce retard aura des conséquences chez certains candidats. « Il est très difficile de faire la philosophie entre 11h et 15h et de reprendre la 2^e matière à 15h. Nous interpellons les autorités à réagir rapidement afin de mettre les choses dans l’ordre », a-t-il souhaité.

Le ministre face à sa responsabilité

Dans une sortie médiatique à la télé, le ministre de l’Education nationale s’est livré à un cirque digne d’une comédie grecque, pour persuader l’opinion nationale et internationale que le Baccalauréat 2014 sera un « Bac propre ». En se basant sur des arguments qui n’arrivaient pas à convaincre, le ministre voulait se racheter après le feuilleton du DEF dont les sujets ont circulé dans les rues de Bamako comme de l’arachide qui se vendait dans les cybers café.

La fuite généralisée de nouveau, étale sur la place publique un problème de gestion des examens et concours au Mali.
En tout cas, M^me Togola Jacqueline Marie Nana est interpellée à faire face à sa responsabilité pour le bonheur et l’honneur du système éducatif malien. Il y va de la crédibilité de notre école.

Selon la plupart des enseignants que nous avons rencontrés, le ministère est le premier responsable de la fuite des sujets, car c’est le département et le centre national d’examen qui choisissent les sujets avant de les mettre dans les enveloppes pour les distribuer entre les académies et CAP.
D’autres disent même que ce sont les chefs qui donnent les sujets à leurs enfants. Et une fois les sujets reçus, ces enfants des cadres du ministère, informent leurs camarades pauvres ou même les vende. Par contre d’autres révèlent que ce sont les directeurs d’académies et les directeurs de CAP qui sont à la base des fuites de sujet.
Une chose est sûre, le ministre est face à sa responsabilité.

M’Pê Sogoba