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Formation à l’éducation environnementale : ASFA 21 en synergie avec le Centre d’Animation Pédagogique de Keniéba

samedi 21 octobre 2017, par Assane Koné

Depuis au moins une douzaine d’années, les problèmes environnementaux sont au centre des préoccupations des responsables administratifs, des services techniques de l’Etat, des organisations de la société civile et des partenaires au développement local dans le Cercle de Kéniéba, suite à la dégradation rapide de l’environnement et du cadre de vie, la destruction des ressources naturelles et la prolifération de nombreuses maladies causées par le développement et l’extension des activités minières (industrielles et artisanales) ou autres pratiques abusives des populations.

En effet, les opérations de forage, de carottage, transport, d’entreposage ou d’enfouissement des stériles que les compagnies minières effectuent aux cours de leurs travaux d’extraction et de traitement des ressources minières des territoires communaux ont pour effets, entre autres, de polluer et contaminer les eaux souterraines et de surface, de provoquer le déséquilibre de l’écosystème (eau, faune et flore), de détériorer la qualité des terres agricoles et des récoltes, détruire des éléments de leur patrimoine culturel (bois sacrés, cimetières, lieux de sacrifices rituelles et d’initiation), de dégrader l’air dans les espaces de vie des populations et d’aggraver leur situation sanitaire déjà inquiétante.

Lors du traitement du minerai d’or, l’orpaillage artisanal utilise également à grande échelle, sans protection et dans des endroits inappropriés (à proximité des habitations, des points d’eau et des aires de pâturage), des produits chimiques comme le cyanure et le mercure, qui sont très toxiques et très dangereux pour la santé. En plus, cette pratique hautement nocive entraîne une dégradation effroyable du cadre de vie et de l’environnement.Quant à l’exploitation de plus en plus immodérée de ressources ligneuses par différents utilisateurs à la recherche de bois de chauffe ou de bois d’œuvre (bois de travail et bois de service), elle conduit à leur réduction drastique, avec, comme conséquence majeure, le dérèglement climatique.Face à cette situation désastreuse et tragique de dégradation de l’environnement, du cadre écologique, de la biodiversité, du cadre de vie et de la santé des populations, l’association, ASFA 21, dans son rôle d’acteur citoyen, s’investit sans relâche depuis huit ans pour contribuer à la préservation des écosystèmes des terroirs et à défendre l’avenir des populations des 21 villages de la Commune Rurale de Faléa et du Cercle de Keniéba.

C’est ainsi que, grâce aux appuis financiers de plusieurs partenaires européens et en collaboration avec le Conseil Communal de Faléa et le Conseil de Cercle de Keniéba, elle a conduit plusieurs actions importantes, notamment, une évaluation radiologique, la formation et la mise en place d’une équipe locale de surveillance et de mesure de la radioactivité àFaléa sous l’assistance scientifique du laboratoire nucléaire indépendant de la CRIIRAD de Valence (France), la mise en place d’une radio communautairepour diffuser l’information et desconnaissances de base sur l’extraction minière, la réglementation et les droits des citoyens, sensibiliser aux problèmes de l’environnement, de santé, d’hygiène-assainissement et à la responsabilité des hommes dans les quatre langues parlées par les populations que sont le djalonké, le malinké, le peulh et le diakhanké, la construction d’une plateforme locale de concertation et de lutte contre ladestruction de l’environnement, dela biodiversité, du patrimoine culturel par les activités d’exploitation minière dans les douze communes du Cercle de Kéniéba, la création d’une brigade locale de surveillance et de protection de l’environnement et du cadre de viedans la Commune Rurale de Faléa.

Cependant, si ces initiatives pertinentes ont incontestablement aidé à la mobilisation générale et à l’application de quelques mesures efficaces de prévention, elles ne suffisent pas pour atteindre une acquisition collective de la conscience et de l’éthique environnementales, gage sûr de la préservation pérenne de l’environnement, elle-même étant une des conditions nécessaires et indispensables du développement local durable. L’éducation à l’environnement en vue d’un développement durable constitue aujourd’hui un moyen incontournable et privilégié pour réaliser cette finalité.

C’est pourquoi, avec le soutien financier de la Fondation Rosa Luxemburg, ASFA21 a décidé d’étendre son intervention au développement et à la promotion de l’éducation à l’environnement en milieu scolaire dans le Cercle de Keniéba.Selon le Professeur Many Camara Président de l’association ASFA 21, « une telle option se fonde sur le constat suivant que les enfants sont les meilleurs vecteurs des nouvelles idées, les acteurs les plus aptes pour amener leurs parents à adopter de nouveaux comportements. Par-dessus tout, ils sont notre avenir, les entrepreneurs agricoles ou industriels, artisans, enseignants, ingénieurs, juristes et autres cadres, bref, les bâtisseurs et gestionnaires de demain. Par conséquent, leur éducation systématique et massive à l’environnement représente la meilleure chance d’aller au-delà des actions d’urgence et de pouvoir enrayer les activités anthropiques qui affectent l’équilibre écologique des terroirs, la qualité de la vie, la santé humaine, l’héritage culturel et le paysage, bref, d’assurer définitivement les conditions idoines d’un développement durable ». Pour parvenir à cette finalité, ASFA 21 a sollicité un partenariat avec le Centre d’apprentissage pédagogique de Keniéba.

Au cours du lancement de la formation des formateurs qui s’est déroulé les 7 et 8 octobre 2017 au CAP de Keniéba et qui a réuni une quinzaine d’enseignants venus des trois Communes du cercle, notamment Faraba, Faléa et Keniéba,le Directeur du CAP, Ernest Diarra a salué l’initiative de ASFA 21. Elle consiste à mettre à la disposition des enseignants un guide de l’éducateur contenant les outils pédagogiques nécessaires pour aborder pleinement les problèmes environnementaux et envisager des solutions concrètes.

Le Directeur Exécutif de ASFA 21, Nouhoum Keita,le Chargé du renforcement organisationnel et des questions institutionnelles, le Professeur Cheick Abdoul Pléah Coulibaly ont félicité le Directeur du CAP qui a mobilisé et coordonné avec une efficacité remarquable, une équipe compétente et fiable qui a travaillé à la conception du document.

Les remerciements deASFA 21 ont également été faits à l’endroit de Alhousseyni Mahamane Maiga Préfet du cercle, pour son implication personnelle dans la sensibilisation et la mobilisation des acteurs institutionnels autour de leur initiative, de Cheick Oumar Camara, Vice-Président du Conseil de Cercle, pour son engagement en faveur de la préservation de l’environnement et son soutien constant et sans faille à toutes les actions de ASFA 21.

Le manuel pédagogique conçu vise à faire acquérir aux participants, les méthodes pédagogiques nouvelles préconisées par l’Education Nationale conformément à la vision de l’UNESCO. Son élaboration s’inspire ainsi de la pédagogie de l’EEDD (Education à l’Environnement en vue du Développement Durable) qui utilise des approches et des moyens pédagogiques axés sur le développement des compétences.

Bamba Dabo


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