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Financement du RGPH 2019 : Un gap de 6,9 milliards F CFA à mobiliser

lundi 30 octobre 2017, par Assane Koné

Le Ministre de l’Aménagement du territoire et de la population, Adama Tiémoko DIARRA, a présidé, les travaux de la table-ronde Gouvernement-Partenaires Techniques et Financiers pour la mobilisation des ressources pour le cinquième passage du Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH) du Mali prévu en 2019, à l’hôtel Salam. De cette rencontre, il ressort que l’Etat court derrière un gap de 6,9 milliards de francs CFA à mobiliser auprès des partenaires sur les 15,7 milliards de francs CFA nécessaires au bon déroulement des opérations.

Selon le ministre de l’Aménagement du territoire et de la population, notre pays s’est engagé dans la préparation de son cinquième Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH) qui doit se dérouler en avril 2019. L’objectif général de cette table-ronde, explique la même source, était de contribuer à la mobilisation du gap des 6,9 milliards de francs CFA nécessaires auprès de bailleurs de fonds.

Outre le ministre, AdamaTiémoko DIARRA, l’ouverture des travaux a enregistré, la présence de la Représentante résidente de l’UNFPA, Mme Josiane YAGUIBOU, chef de file du groupe statistique des PTF ; la représentante du ministre de l’Economie et des finances, Mme Sidibé Zamilatou CISSE ; du Représentant de la Banque mondiale, Mahamadou Bambo SISSOKO ; des ambassadeurs ; des représentants des Organisations internationales ; des PTF, etc.

Contraintes

Il s’agissait au cours de cette table-ronde d’échanger avec les donateurs potentiels sur les enjeux et les défis du cinquième recensement général de la population et de l’habitat, ainsi que les ressources nécessaires pour sa réalisation. De même, visait-elle à susciter l’intérêt des partenaires techniques et financiers pour le 5e RGPH, afin d’obtenir leur engagement pour leurs contributions financières au budget du cinquième RGPH à hauteur de 6,9 milliards de francs CFA.

Le ministre, AdamaTiémoko DIARRA a souligné que le RGPH est une opération statistique coûteuse dont la réalisation exige des moyens humains, matériels et financiers considérables. La mobilisation de ces ressources, surtout celles matérielles et financières, constituent un défi majeur qui conditionne la réussite de l’opération. En effet, a-t-il expliqué, les ressources publiques limitées prennent en charge, en priorité, des besoins des populations les plus vulnérables et la restauration de la paix depuis l’avènement de la crise survenue en 2012.

Cette contrainte oblige le Gouvernement à se tourner vers les partenaires au développement pour la mobilisation des ressources dédiées à la réalisation de cette importante opération nécessaire à une planification efficace des interventions dans les domaines du développement et de la réponse humanitaire.

Les défis

Le contexte sécuritaire difficile dans certaines zones du Mali, dont les régions situées au nord et au centre, constitue un vrai défi pour assurer la réussite de ce recensement.

Des stratégies pour garantir l’exhaustivité de la cartographie et du dénombrement sont envisagées. Elles incluent, selon le ministre, l’implication des autorités administratives régionales et communales, des leaders communautaires et religieux et des populations dans l’organisation de la campagne de sensibilisation et des travaux de terrain.

« Si les conditions le permettent, la MINUSMA et les acteurs humanitaires présents sur le terrain pourront être mis à contribution », a dit le ministre DIARRA. Ces stratégies incluent également l’éventuelle possibilité d’exploiter des images satellitaires de haute résolution des zones affectées par l’insécurité pour estimer leur population.

La mise en œuvre de ces stratégies aura un impact sur le budget du recensement et nécessitera le renforcement des capacités de l’équipe pour l’exploitation des images satellitaires de haute résolution pour le recensement de la population.

Il découle de ce qui précède que le financement du cinquième recensement constitue un grand défi que le Mali doit relever en mettant en place un mécanisme approprié pour mobiliser les ressources financières nécessaires, tant au plan interne qu’externe.

Un coût global de 15,6 milliards de francs CFA

Le coût estimatif actuel du cinquième recensement s’élève à environ 15,6 milliards de francs CFA. Le gouvernement a pu mobiliser 55% de ce coût et le gap, soit 45%, est à mobiliser auprès d’autres partenaires internationaux.

Pour le ministre, le RGPH est la source privilégiée des données démographiques pour la planification du développement. De même, a-t-il dit, il fournit des indicateurs non seulement sur la taille, la composition et la répartition spatiale de la population, mais aussi sur les mouvements naturels et migratoires ainsi que sur les caractéristiques des logements et les conditions de vie des ménages.

De son côté, la Représentante résidente de l’UNFPA, Mme Josiane YAGUIBOU, a souligné que l’appui aux opérations de recensement des populations est inscrit comme une priorité dans le mandat de son organisation.

L’objectif de cette rencontre est d’informer les PTF sur l’état des préparatifs du RGPH prévu en 2019, mais aussi de les inviter à assister techniquement et financièrement les différentes phases de ces opérations de recensement.

Selon elle, les données qui seront produites à l’issue de cette opération de recensement seront très utiles pour le suivi des indicateurs, la planification, mais aussi une vision globale et chiffrée et du devenir de notre pays.

Le plaidoyer

« Quel que soit le domaine d’intervention, le RGPH est une excellente occasion pour monter et remodeler vos programmes et projets de développement, récapituler le bilan des interventions passées. Il est donc important pour tous les acteurs de soutenir le RGPH afin de réussir ce pari », a-t-elle plaidé.

Toujours selon Mme Josiane YAGUIBOU, le RGPH 2019 aura pour particularité d’utiliser, pour la première fois au Mali, une Plateforme intégrée comprenant, entre autres, des Smartphones pour la collecte des données ; des logicielles de dernière génération pour le transfert de ces données ; et des serveurs de stockage. Ce dispositif comprend un Data-Center pour centraliser les différents sites de données. Ces moyens permettront de faire un gain de temps considérable lors des différentes phases de recensement ; particulièrement la qualité des analyses.

L’UNFPA, selon sa représentante, apportera un appui constant au cours de ces opérations de recensement qui inclura une contribution financière de plusieurs milliards de francs CFA avec une assistance technique pour les différentes phases de conception, de collecte, d’analyse et de dissémination des données.

Le plaidoyer et la mobilisation des ressources en faveur du recensement seront également une priorité pour l’UNFPA. A cet effet, il est prévu le recrutement d’un conseiller technique principal pour appuyer l’INSTAT au cours des différentes phases tout au long du processus RGPH.

Plus de 18 millions d’habitants en 2018

Convaincu de l’importance de cet exercice, le Mali a déployé des efforts importants, depuis son indépendance, à travers quatre grands recensements, pour assurer le suivi de la dynamique démographique qui a connu d’importantes évolutions dans notre pays.

Ainsi, de 3 600 000 habitants en 1960, cette population dépassera 18 millions d’habitants en 2018, avec un taux actuel de croissance inter censitaire de 3,6%.

En plus de ces différents recensements dont le dernier date de 2009, plusieurs autres enquêtes sociodémographiques par sondage d’envergure nationale ont été réalisées de 1987 à nos jours, dont : les Enquêtes Démographiques et de Santé, les Enquêtes par grappes à indicateurs multiples et les Enquêtes nutritionnelles de type SMART.

Ces opérations ont permis à notre pays de disposer d’un ensemble de données qui ont facilité l’élaboration, le suivi et l’évaluation des politiques nationales et des stratégies sectorielles de développement.

La vision du président de la République, traduite dans l’action gouvernementale, est de placer les questions démographiques au centre des stratégies de développement. Il s’agit notamment, selon le ministre de l’Aménagement du territoire et de la population, Adama Tiémoko DIARRA, d’assurer une meilleure connaissance et une maîtrise des données démographiques. C’est pourquoi, a-t-il fait savoir, le Gouvernement du Mali a adopté, dès le mois de mai 2017, le décret d’application de la loi régissant l’organisation des recensements généraux de la population et de l’habitat.

Par Zié OUATTARA


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