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Festival sur le Niger : Quand l’édition spéciale fait la part belle aux rappeurs maliens

lundi 8 février 2016, par Assane Koné

Depuis 12 ou 13 ans qu’existe le festival sur le Niger, les rappeurs maliens n’ont jamais eu autant de gloire à Ségou que cette année. Ils étaient à l’honneur cette année. Et, ne ce sont pas fait prier pour tenir le flambeau très haut.

Le concert du « Samedi national de Ségou » de façon traditionnelle réunissait sur un même plateau des grands noms de la musique mondiale. Mais, cette année eu égard à l’état d’urgence et au caractère spéciale de l’édition, la direction du festival sur le Niger a décidé de donner une opportunité aux rappeurs maliens pour qu’ils montrent au public malien et aux invités du festival ce qu’ils ont dans le ventre, en termes de talents.

A la faveur de la soirée organisée pour faire la restitution de la création issue du workshop des rappeurs maliens, ces derniers ont surpris plus d’un par leur talent et la profondeur de leurs textes.

Seuls Gaspi a joué en play-back

Chose remarquable et appréciable, pratiquement sur la dizaine de rappeurs maliens qui ont animé la soirée, seul Wara Gaspi a joué en play-back. Peut-être parce qu’il n’a pas pris part au workshop des rappeurs maliens. Mais, il est le seul à savoir le pourquoi. mais qu’à cela ne tienne, il a mouillé le maillot pour faire plaisir à ses fans qui étaient suffisamment nombreux à Ségou.

En pratiquement une journée de répétition avec les musiciens de l’orchestre « Soul train » qui joue avec Master Soumy de façon habituelle, les rappeurs maliens qui avaient peur du live comme cabris a peur de l’eau, ont émerveillé les festivaliers. Et, il n’ y a aucun doute, nous ne serons pas surpris de voir des orchestres poussés un peu partout pour accompagner ces talents maliens qui n’ont plus à prouver sur l’échiquier national. D’ailleurs, certains par leur flot et leur bit ont commencé à titiller les scènes internationales.

En tout cas, ils ne sont pas allés avec le dos de la cuillère pour offrir au festival un spectacle digne de la grandeur du festival sur le Niger.

Tout ce que le Mali compte de rappeurs dignes de nom étaient à Ségou. Master Soumy, Mylmo, Penzy, Tal-B, Gaspi et Kira Kono, accompagnés par les jeunes rappeurs de Ségou, révélés au public par le concours de Rap du centre kôrè de Ségou, ont rivalisé d’ardeur pour faire danser les festivaliers qui ont pris d’assaut la Fondation du Festival sur le Niger qui a abrité la soirée du « week end national » en lieu et place du quai des arts.

Il faut dire que pour cette soirée, les rappeurs maliens ont reçu le renfort d’une voix féminine venue du bénin. L’artiste béninoise Koudy Fagbemi, avec sa voix suave et sa façon envoutante de danser à pratiquement laissé une très belle impression au public. Cette voix féminine a été mis à contribution dans une comédie musicale qui a été conçue par les rappeurs maliens, sous la supervision de leurs ainés Smockey et Monza, venus respectivement du Burkina Faso et de la Mauritanie.

Un son impeccable grâce au matériel du Circuit manding stationné à Ségou

Rarement le Festival sur le Niger a bénéficié d’une sonorisation aussi impeccable. Le matériel du circuit manding, une regroupement de manifestations culturelles d’Afrique de l’ouest, a été mis à contribution. Grâce à un soutien de la Fondation Doen des Pays-Bas, le Festival sur le Niger, le Masa d’Abidjan, les Nuits atypiques de Koudougou et Abidjan Festival, ont désormais à leur disposition, un matériel de sonorisation de la dernière génération.

Et le samedi 6 février 2016, les milliers de festivaliers qui ont fait le déplacement ont pu apprécier la qualité du son qui ne laisse aucune place aux déchets. L’on avait souvent l’impression affaire à un son de CD, tant le matériel a été déjà maîtrisé par des jeunes maliens de Ségou.

Un public exceptionnellement discipliné

Malgré le caractère spécial de l’édition de cette année, aucun habitué du Festival sur le Niger n’a voulu se faire conter l’évènement. Déjà la soirée de vendredi 5 février 2016, dédiée à la paix et animée par la caravane culturelle pour la paix, Tartit, Chamra du Maroc, Amanar et Abdoulaye Diabaté, avait annoncé les couleurs. Et laissait entrevoir ce qui allait être la mobilisation du Samedi.

La gratuité du spectacle a surement eu un impact sur la mobilisation exceptionnelle des ségouvien et surtout des jeunes. Qu’à cela ne tienne, c’est avec beaucoup de frayeur que tous ceux qui ont un sens de responsabilité ont suivi le spectacle en souhaitant sa fin rapide. La mobilisation était trop importante. Mais, la discipline exceptionnelle des festivaliers a facilité la tâche des organisateurs.

Assane Koné


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