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Festival sur le Niger 2017 : « Sans démagogie l’édition a comblé toutes les attentes »

lundi 6 février 2017, par Assane Koné

« Sans démagogie aucune le Festival sur le Niger a comblé toutes les attentes en tant qu’espace de rencontre, d’échange, de promotion et de valorisation de l’art et de la culture malienne. Il a contribué fortement au brassage culturel, à la paix, la cohésion sociale et à la réconciliation nationale gage d’un développement socio-économique ». Cette déclaration de Sékou Samaké, conseiller aux affaires administratives et juridiques au Gouvernorat de Ségou, à la clôture de la 13e édition du Festival sur le Niger, le 5 février 2017, au Centre Kôrè de Sébougou, résume tout le succès de l’édition 2017 de la manifestation phare de la culture malienne.

Ségou la capitale de l’ancien royaume bambara, avec ses 4444 balazans, a été du 1er au 5 février 2017, la capitale africaine de la culture. A la faveur de la 13e édition du Festival sur le Niger, l’Afrique culturelle s’était donnée rendez-vous à Ségou.

Pendant une semaine, à travers des conférences, des concerts, le théâtre, la danse, les expositions d’art et la foire internationale, les nombreux festivaliers venus d’un peu partout du Mali, de l’Afrique et du monde, ont magnifié la culture et l’art.

La cérémonie officielle de lancement des activités de la 13e édition du Festival sur le Niger, co-présidée par mesdames les ministres de la culture et de l’artisanat et du tourisme, a eu lieu le jeudi 2 février 2017, au Quai des arts de Ségou. Mais, il faut dire que la manifestation de 2017, a effectivement démarré le mercredi 1er février, avec la table ronde sur « jeunesse africaine te le défi du numérique », la prestation de Ben Zabo et de Ablo Diarra sur la scène Biton, la projection de vidéos d’art en partenariat avec le Centre Soleil d’Afrique au Quai des arts et la grande soirée de restitution des résidences de création musicale.

Le lendemain, après avoir apporté leurs réflexions sur « une contribution efficiente des arts du spectacle à la renaissance culturelle africaine », les festivaliers ont participé à la cérémonie d’ouverture au Quai des arts, avec l’animation des artistes comme : Mamou Thiéro, le Super Biton, Néba Solo et le Kanaga de Mopti.

« Le Festival sur le Niger est un véritable baromètre du dynamisme culturel de notre pays »

Ce fut l’occasion pour Mme N’diaye Ramatoulaye Diallo, ministre de la culture de déclarer que « le Festival sur le Niger est un véritable baromètre du dynamisme culturel de notre pays, qui donne le ton et annonce la couleur de l’agenda culturel de l’année ». Elle a salué le modèle d’organisation du Festival sur le Niger. Avant de déclarer que l’ « animation de la vie culturelle de notre pays, par ces festivals, est une réponse au chaos souhaité de certains ». « Le Mali est débout », a-t-elle déclaré avant d’inviter l’assistance à le répéter en chœur avec elle.

Elle a ensuite estimé qu’après 13 éditions, le Festival sur le Niger a su s’adapter au contexte politique et sécuritaire et garder la confiance de ses partenaires. « Je voudrais ici saluer l’exemplarité de la collaboration de l’ensemble des forces vives de la Cité du Balazan d’avec les organisateurs », a-t-elle indiqué. Elle a invité Mamou Daffé, Directeur du Festival sur le Niger et ses équipes à redoubler d’efforts dans la démarche de construction des objectifs du Festival en incluant davantage les autorités administratives locales pour que votre festival, notre festival grandisse toujours en innovant à jamais.

« Le Festival sur le Niger traine son succès comme les défis pour les éditions à venir »

Elle a aussi estimé qu’après 13 éditions, le Festival sur le Niger traine son succès comme les défis pour les éditions à venir. Il faudra faire mieux toujours. Il faudra travailler à éviter les écueils de la routine en se remettant en cause, en mettant à profit les critiques et en capitalisant sur chacune des éditions qui ont fait vibrer le fleuve Niger.

« Ce festival que le département de la culture a vu naître, et dans lequel, je fonde l’espoir d’une culture au service de l’économie régionales doit avoir maintenant pour seule exigence de participer à la valorisation de la valise culturelle de Ségou et du Mali, en s’engageant contre toutes les tentatives de détournements de l’objectif premier du festival », a-t-elle instruit.

Trois nuits pour trois concerts géants

En plus du fait que l’édition de cette année s’est déroulée sur 3 sites (Quai des arts, Fondation du Festival sur le Niger et le Centre Kôrè de Sébougou), elle a été émaillée par trois concerts géants : La nuit de la paix, la soirée hip hop, le concert international.

Pour la nuit de la paix, des artistes de Ségou comme Abdoulaye Diabaté et Sadio Kouyaté, ont partagé le podium avec le groupe Ali Farka Touré Band et le Draa Tribes du Maroc. En verve ce soir-là Sadio Kouyaté a impressionné les festivalier avec sa prestation qui laisse entrevoir tout le potentiel d’un artiste qui pourrait aller très loin, si elle acceptait de se départir un temps soit peu des pesanteurs de la musique des griots du Mali, pour aller explorer d’autres sonorités. Elle a le talent pour cela. Peut-être il lui faut un peu de courage pour tenter quelque chose de nouveau.

Avec le Groupe Ali Farka Touré Band, difficilement l’on arrive à admettre la disparition de l’un des monstres de la musique moderne malienne. Et, quand un lead vocal comme Afel Bocoum est sur la scène à côté des émérites guitaristes comme Barou Diallo, c’est du Ali Farka Touré, sans Ali Farka Touré qui est servi au public.

La soirée Hip Hop a tenu toutes ses promesses. Et, d’année année, devient un espace ou les artistes maliens qui ont épousé cette musique comme mode d’expression, se frottent à des sommités mondiales. Et, parviennent ainsi à se parfaire et construire une notoriété mondiale. Didier Awadi, venu du Sénégal, n’a rien perdu de son talent malgré les années qui passent. Mieux, comme le vin, il s’est même bonifié. A côté de lui, Master Soumi, une fierté nationale, a prouvé qu’il est désormais dans une autre catégorie. Dans une symbiose avec ses musiciens, il s’impose aujourd’hui comme l’artiste malien Hip Hop qui maîtrise mieux son cheval. A côté de lui, les festivaliers ont apprécié l’interaction que Tal B a créée. Et, comme, il fallait s’y attendre Gaspy, comme pour vérifier sa popularité, a pris son temps pour monter. Mais, ses fans sont restés pour faire la fête avec lui. Le publié de Ségou a salué la restitution de la résidence de création qui a regroupé des artistes comme Master Soumy, Penzy, Tal B, Kira Kono, Amy Yéréwolo et Koudy du Bénin.

Le « samedi national » : Tous les fidèles étaient au rendez-vous

Décidément Ségou a son « samedi national ». Le Samedi du Festival sur le Niger est devenu un moment de grand rendez-vous à Ségou. Ségou devient Bamako, à la faveur de ce samedi, pour la simple raison que la capitale des 4444 balazans est envahie par les bamakois. Cette année, ils étaient au rendez-vous surtout que le Domingo de la musique malienne était attendu sur le podium. En plus de Salif Keita, un artiste très talentueux du Nigéria du nom de Adé Bantu, sans faire du Fela Kuti, nous a rappelé ce montre de scène du Nigéria. Ce soir-là aussi, les festivalier ont salué la prestation de deux héritiers d’Aly Faka Touré : Vieux Farka Touré et Samba Touré, qui à force de travailler son tous aujourd’hui au sommet de leur art. Ils maîtrisent la guitare et la scène. Grâce à l’accompagnement de musiciens de talents, leurs jeux ont conquis le public très exigent de Ségou. Mais, une lumière restera pendant longtemps dans les esprits des festivaliers de Ségou : Elida d’Almeida, lauréate 2015 des découvertes RFI. Celle voix montante du Cap-Vert se positionne aujourd’hui comme une digne ambassadrice du Funana qu’elle danse si bien. José Mucavelé a été applaudi sur la grande scène de Ségou. Mais pour cette soirée, la plupart des festivaliers sont restés sur leur faim. Venu pour la plupart pour voir Salif Keita, nombreux sont ceux qui sont rentrés un peu déçu. Salif a commencé la soirée en trombe. Et, tous ont apprécié son engagement qui traduisait tout l’amour qu’il avait pour le public de Ségou. Mais, après 4 morceaux, les Dieu de la technique ont lâché les techniciens. Et, Salif malgré sa bonne volonté, parce que revenu sur scène deux fois, de cœur lasse, a été contraint d’abandonné ses fans. D’aucun parle d’un problème technique en se qui concerne le son du retour. Les artistes sur scène ne s’entendaient chanter ou jouer. Et, cela ne plait pas aux grandes stars. Et comme, il fallait s’y attendre, Salif qui dit a doré le public de Ségou, s’en est allé. Les milliers de festivaliers ont attendu pendant un bon moment, avant d’admettre que leur vedette ne sortirait plus des loges pour la scène. Et, comme le « Samedi national » n’est que le Festival sur le Niger, la nuit pouvait continuer dans d’autres espaces animés de la ville.

Assane Koné


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