D^r Choguel Kokalla MAÏGA, Premier ministre du Gouvernement de Transition, a présidé le 16 janvier 2024, au Centre Internationale de Conférences de Bamako, la cérémonie d’ouverture de l’atelier national des états généraux de l’éducation.

Edmond Dembélé, Président de la Commission nationale d’organisation des états généraux de l’éducation, a rappelé les grandes étapes du processus qui a abouti à l’organisation de cet atelier national de 4 jours. Selon lui, les États Généraux de l’Éducation émanent des Recommandations des Assises de la Refondation de l’État. « Leur tenue en cette période précise, procède d’une volonté expresse du Président de la Transition, le Colonel Assimi GOÏTA », a-t-il déclaré. Il a précisé que lors de la pause de la première pierre du Lycée de Kayes-Ndi, à Kayes en juillet 2023, le Président de la Transition, a solennellement annoncé la tenue des Etats Généraux dans les plus brefs délais.

« Pas uniquement de la formation diplômante à l’école, mais de l’éducation dans tous ses aspects et compartiments »

Il a rappelé qu’installée officiellement le 31 juillet 2023, la Commission nationale d’organisation s’est mise au travail dès le 1^er août 2023 en s’attelant à la préparation conceptuelle des Etats Généraux de l’éducation. Selon lui, elle a tout d’abord procédé à un diagnostic rigoureux du secteur de l’éducation dans le pays. « Il ne s’agissait pas uniquement de la formation diplômante à l’école, mais de l’éducation dans tous ses aspects et compartiments », a-t-il précisé. Avant d’annoncer que la Commission a procédé également à l’analyse des recommandations de tous les foras tenus sur l’éducation au Mali depuis la réforme de 1962 au PRODEC 2 en 2019. « Elle a ensuite analysé les systèmes endogènes d’éducation au Mali », a-t-il ajouté. Avant de préciser que de l’analyse des systèmes endogènes d’éducation, il est ressorti trois constantes : dans ces systèmes, il n’y a ni échec ni de déchets ; chaque personne y est formée selon ses aptitudes et ses capacités ; et on y forme à la fois les compétences professionnelles et « l’humain » dans l’individu.

œuvre des recommandations des Assises Nationales (CINSERE-ANR) ; des chercheurs sur les langues officielles ; des syndicats et associations d’enseignants ; le Conseil National du Patronat Malien ; les promoteurs d’écoles privées ; les représentants des Cultes religieux et des spiritualités traditionnelles ; les partis politiques, ; et les Partenaires techniques et financiers.

« Dix- huit thématiques essentielles pour les Etats Généraux de l’Education »

« Les résultats de ces analyses et consultations nous ont permis d’identifier dix- huit thématiques essentielles pour les Etats Généraux de l’Education et de planifier les concertations au niveau des régions, du District de Bamako, des missions diplomatiques et au niveau national », a-t-il indiqué. Avant de préciser qu’avant la tenue des ateliers dans les régions, ils ont organisé des journées d’échange pour approfondir la réflexion sur des thématiques d’importance capitale : la thématique sur la fonction enseignante et la thématique sur l’enseignement supérieur et la recherche scientifique.

« Les concertations dans les régions ont été organisées du 4 au 6 janvier 2024 sur toute l’étendue du territoire national, c’est-à-dire dans les 19 régions plus le District de Bamako et également dans six missions diplomatiques à l’intention des maliens de la Diaspora », a-t-il révélé. Selon lui, ces concertations ont abouti à un consensus régional par rapport à chacune des dix-huit thématiques.

« L’étape nationale des Etats Généraux de l’Education, reçoit les représentants des régions, du District de Bamako et des missions diplomatiques, afin qu’ils viennent confronter leurs consensus respectifs, à travers des discussions et débats pour dégager un Consensus National sur les Orientations de la Refondation du système éducatif au Mali », a-t-il expliqué. Selon lui, il s’agit bien de la refondation du système éducatif et non de la restructuration ni d’ajustement encore moins de superficielle réforme. Il a estimé qu’aujourd’hui le Mali est confronté à de nouveaux enjeux et de nouveaux défis qui exigent un nouveau système éducatif adapté à ces enjeux et défis. « Chaque société, chaque pays construit le système éducatif qui répond à ces besoins et ambitions », a-t-il précisé. Avant de rappeler que le diagnostic du système éducatif est suffisamment connu. « Il a mal dans tous ses compartiments, il est peu efficace et peu satisfaisant », a-t-il déclaré. Avant d’indiquer que nous en sommes tous coupables car chacune et chacun en ce qui le concerne a manqué de poser l’acte décisif au moment décisif. Il a estimé que l’éducation est l’un des principaux fondements de la réussite d’un pays, d’une nation. Selon lui, quand les fondements sont défaillants, le Peuple n’a point de Futur. Pour cela, il a attiré l’attention des participants qu’ils sont face à l’histoire. Mieux, il dira que durant ces assise, ils ne devraient pas s’enliser dans des lamentations éternelles ni de perdre le temps en égrenant un chapelet de problèmes. « Ils sont connus de toutes et de tous. Il s’agit aujourd’hui de proposer des solutions innovantes, de définir des orientations claires

permettant de refonder le système éducatif, c’est- à – dire, de confectionner de nouvelles briques, poser une nouvelle fondation, d’implanter de nouveaux piliers, d’élever de nouveaux murs et poser un nouveau toit de l’éducation au Mali », a-t-il déclaré. Avant de dire que la Refondation du système éducatif, est un impératif au regard de notre présent sur la scène internationale. Selon lui, après la consolidation de notre armée, le renforcement de l’éducation à travers l’école devient une urgence. « L’armée et l’école constituent les deux piliers qui portent toute nation », a-t-il déclaré.

« Nous nous engageons à traduire les recommandations qui sortiront de ce processus des Etats généraux en activités réalistes, faisables et déployées dans un plan d’actions à court, moyen et long termes »

« L’histoire nous apprend que, à chaque changement profond dans la société, correspondent d’autres au niveau de l’éducation. Nous devons, alors et avec toute l’objectivité requise, examiner tous ces changements et nous y adapter pour le bonheur des enfants du Mali, a indiqué D^r Amadou Sy Savané, ministre de l’éducation nationale, au nom de ses collègues de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, de l’Entreprenariat national, de l’Emploi et de la Formation professionnelle, de l’Administration territoriale et de la Décentralisation.

Il a ajouté que les ateliers régionaux et ceux qui se sont tenus dans les missions diplomatiques nous offrent suffisamment de données pour envisager le devenir de notre école. Selon lui, ces données sont relatives, entre autres, à une gestion décentralisée rigoureuse et transparente du personnel enseignant, à l’offre de parcours flexibles et innovants de formation professionnelle, à une formation adaptée aux besoins du marché de l’emploi et à la nécessaire articulation entre les segments de l’éducation, de l’éducation préscolaire et de l’enseignement supérieur.

Mais, qu’à cela ne tienne, partant du principe qu’aucune entreprise humaine n’est parfaite, il a invité les participants de l’atelier national à faire des propositions tendant à affiner les recommandations formulées antérieurement. « Nous nous engageons à traduire les recommandations qui sortiront de ce processus des Etats généraux en activités réalistes, faisables et déployées dans un plan d’actions à court, moyen et long termes », a-t-il conclu.

Assane Koné