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Employabilité des jeunes formés en langue arabe : Mise en place d’une cellule au ministère de l’emploi

mardi 27 décembre 2016, par Assane Koné

Bonne nouvelle pour les chômeurs arabophones au Mali. Pour cause, il existe, désormais, une cellule d’appui à l’emploi et à la formation professionnelle des jeunes diplômés formés en langue arabe au Mali, dénommée « CEFORPA ». Créée par la décision n°0241/MEFP-SG, ladite cellule est logée au ministère de l’emploi et de la formation professionnelle.

Cette cellule a été présentée, vendredi dernier, aux hommes de média au cours d’une conférence de presse qui a eu lieu dans la salle de conférence du département de l’emploi. La conférence de presse était animée par, le chef de Cabinet du ministre de l’emploi et de la formation professionnelle, Mamadou TIMBELY, non moins président du comité de suivi de la mise en œuvre des recommandions de l’atelier national sur la problématique de l’emploi des arabophones tenue les 27 et 29 Août 2015 à Bamako.Il avait à ses côtés, la directrice nationale de l’emploi, Mme Dicko Fatoumata ABDRAMANE, le président de l’UJMMA (l’Union des jeunes musulmans du Mali (UJMMA), Mohamed Macki BAH, etc.

Le président du comité de suivi de la mise en œuvre des recommandions, Mamadou TIMBELY, a souligné que depuis un certain temps, il y a eu des initiatives des plus hautes autorités par rapport à la problématique de l’employabilité des jeunes formés dans la langue arabe, communément appelé arabophones. Ainsi, a-t-il fait savoir, des actions ont été menées, il y a beaucoup de démarches qui ont abouti à un atelier sur la problématique de l’employabilité des jeunes formés dans la langue arabe.

Depuis la fin des travaux, les acteurs n’ont cessé d’améliorer les résultats de ce forum. Suite à cet atelier, il y a eu des recommandations dans lesquelles il était préconisé la mise en place d’un comité de suivi.

A l’issue de ces travaux, le comité a décidé de mettre en place une cellule qui doit être la porte d’entrée des jeunes diplômés arabophones sur le marché de l’emploi au Mali. Les responsables de cette cellule seront les répondants directs de toutes les questions liées à cette catégorie de chômeurs au niveau des instances de décisions.

Les détails sur le fonctionnement et les perspectives de cette cellule ont donc été largement expliqués aux hommes de média, vendredi dernier, par la Directrice national de l’emploi, Mme Dicko Fatoumata ABDRAMANE.

Selon elle, la problématique de l’emploi des jeunes formés en langue arabe a toujours été une préoccupation constante des plus hautes autorité de ce pays où des initiatives ont été déjà prises au niveau de l’APEJ et de l’ANPE pour former et installer des jeunes de cette catégorie de chômeurs dans des secteurs économiques. Des initiatives qui ont abouti aux travaux de l’atelier sur la problématique de l’employabilité des jeunes arabophones, tenu les 27 et 29 Août 2015.

De même, a-t-elle fait savoir, le comité de mise en œuvre des recommandations dudit atelier avait pour principal défi de mettre en place cette cellule. Le rapport issu du forum a été présenté en réunion interministériel.

Pour la directrice nationale de l’emploi, la problématique de l’emploi des jeunes, de manière générale, doit nécessairement concerner aussi ces diplômés en langue arabe. Pour ce faire, il fallait une porte d’entrée pour que cette question spécifique soit vue comme telle au risque qu’elle soit noyée dans la problématique global de l’emploi des jeunes.

A défaut d’avoir une loi entièrement consacrée à cet effet, le comité de suivi, pour des raisons pratiques, a proposé au ministre en charge de l’emploi de créer cette cellule par décision.

Mais, à la longue, il s’agit, selon Mme Dicko, d’aller vers l’élaboration d’une loi qui permettrait à la cellule d’avoir sa propre dotation budgétaire. Le constat qui se dégage, c’est que beaucoup de jeunes arabophones ont reçu des formations diplômant, mais à cause du fait qu’ils ne comprennent pas français, ils ne peuvent pas postuler aux offres classiques de la fonction publique ou du secteur privé.

Ainsi, le 7 novembre 2016, il a été créé sous l’autorité du ministre de l’Emploi et de la formation professionnelle, une Cellule d’appui à l’emploi et à la formation professionnelle des diplômés et formés en langue arabe, dénommée « CEFORPA ».

Elle a pour mission d’entreprendre toute action appropriée visant à renforcer l’employabilité des diplômés en langue arabe. A cet effet, elle est chargée : de mettre en œuvre toute initiative concourant à l’amélioration de l’éducation, de la formation et de l’insertion professionnelle des diplômés et formés en langue arabe Mali ; d’élaborer et de mettre en œuvre un programme annuel d’activités ; d’effectuer, à la demande du ministre de l’Emploi et de la formation professionnelle, ou conformément à son programme annuel d’activités, des actions d’information et des sensibilisations sur les stratégies et politiques nationales d’emploi et de formation professionnelle.

De même, le CEFORP est chargé de mener des actions de plaidoyer visant à renforcer l’employabilité des diplômés et formés en arabe auprès des partenaires techniques et financiers ; de produire annuellement un rapport d’activités assorti de recommandations à l’attention du ministre en charge de l’emploi ; d’assurer la diffusion des rapports produits.

La cellule d’appui à l’emploi et à la formation professionnelle des diplômés et formés en langue arabe est rattachée à la Direction nationale de l’emploi.Elle est dirigée par un coordinateur nommé par décision du ministre sur proposition du Directeur national de l’emploi. Elle est composée de 4 bureaux dirigé par des chefs de bureau, à savoir : un bureau d’accueil et information ; un bureau formation professionnelle ; un bureau Insertion professionnelle ; un bureau entreprenariat.

Les frais liés au fonctionnement de la CEFORPA sont à la charge du budget national. Elle peut, toutefois, bénéficier de dons et d’appuis de toute nature des PTF.

Le président de l’UJMMA, Mohamed Macki BAH, a rappelé qu’à l’issue de l’atelier de validation de 2015, la priorité des priorités était de mettre en place un Comité de suivi des recommandations, la désignation d’un conseiller technique chargé de la question des arabophones au sein du ministère de l’emploi ainsi que la création d’une cellule qui sera la porte d’entrée des arabophones dans le marché de l’emploi.

C’est pourquoi, il a salué le ministre de l’emploi et de la formation professionnelle qui a eu le courage de signer cette décision de création de la nouvelle cellule. « Je suis très confiant, au début, il n’y avait rien, aujourd’hui, il y a eu cette initiative. Ça veut dire que nos rêves commencent à se réaliser », a-t-il conclu.

De manière générale, l’emploi des jeunes constitue une préoccupation majeure au Mali. Mais celui concernant les diplômés et formés en langue arabe revêt une acuité particulière. Le taux de chômage affectant cette catégorie de jeunes est particulièrement préoccupant et nécessite une réponse urgente.

Selon les statistiques, les jeunes arabophones représentent plus de 60% de jeunes diplômés au Mali. Ce taux de chômage particulièrement élevé chez ces jeunes arabophones pourrait représenter, si l’on n’y prend pas garde, une sérieuse menace pour la stabilité sociale dans notre pays, notamment en ces temps de terrorisme.

Au Mali, le chômage touche la gent juvénile avec un taux de 65,4 % de chômeurs de moins de 25 ans.

Par Abdoulaye OUATTARA


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