« Au Mali, en 2021, le taux d’insertion des sortants certifiés des dispositifs de formation professionnelle est de 65,5 % dont 63,4 % pour les femmes et 66,7 % pour les hommes », la déclaration a été faite par Lassana Doumbia, chef de service ONEF. C’était le jeudi 25 août 2022, au Conseil National du Patronat du Mali, à l’ouverture des travaux de l’atelier de restitution des rapports d’études réalisés et publiés en 2021 par l’Observatoire National de l’Emploi et de la Formation (ONEF).

La cérémonie d’ouverture de cet atelier a été présidée par le secrétaire général du ministère de l’entreprenariat national, de l’emploi et de la formation professionnelle ; en présence du directeur général de l’ONEF, ainsi que d’autres acteurs concernés.

Lors de cet atelier, Lassana Doumbia, chef de service ONEF, a fait le point sur l’étude sur l‘insertion professionnelle des sortants certifiés en 2019 des dispositifs de formation professionnelle au Mali sur le marché du travail depuis la fin de leur formation.

M. Doumbia, a rappelé qu’au Mali, en 2021, le taux d’insertion des sortants certifiés des dispositifs de formation professionnelle est de 65,5 % dont 63,4 % pour les femmes et 66,7 % pour les hommes. Plus de sept sur dix (71,2 %) des sortants certifiés en 2019 des dispositifs de formation professionnelle ayant un emploi travaillent à leur propre compte, 17.7 % travaillent au compte d’une autre personne et 11,1 % travaillent dans une entreprise familiale sans rémunération. En effet, 80,9 % des sortants exercent un emploi en lien avec la formation suivie. Il a indiqué que la classification des trajectoires d’insertion a permis d’identifier quatre parcours. Parmi ces quatre parcours, selon lui le parcours le plus important est celui de l’accès durable à un emploi. Il est composé de la moitié des sortants certifiés, soit 50 %, ce sont des sortants qui ont passé en moyenne 18 mois en emploi.

Makan Sissoko, chef de département ONEF, a fait la restitution du rapport d’analyse situationnelle annuelle sur le marché du travail RASAMT 2020. Dans sa présentation, il ressort que, le résultat général de l’année scolaire 2019/2020 des examens nationaux (DEF, BAC général, BAC technique, CAP, BT1, BT2 et fin de cycle de l’IFM) est de 190 197 admis sur 391 349 inscrits, soit un taux d’admission de 48,6 % supérieur à celui de l’année scolaire 2018/2019 qui était de 44,5%. En juin 2021, l’année scolaire 2019/2020 était toujours en cours dans les universités publiques maliennes : par conséquent le même effectif d’étudiants est pris en considération dans le RASAMT 2019 (72 927 dont 52,7 % sont des hommes, sans tenir compte des nouveaux inscrits). Les grandes écoles (ENI - ABT. ENSUP et IPU) ont eu une diminution de l’effectif, passant de 3 494 étudiants en 2019 à 2 516 étudiants en 2020. Le même nombre d’apprenants dans les centres publics de formation professionnelle de 2019 est reconduit en 2020 soit (1 302) à cause des chevauchements des années scolaires.

Awa Saran Dembélé, directrice général adjoint de l’ONEF, a indiqué que le rapport principal de l’enquête nationale sur l’emploi auprès des ménages est la septième production du genre que l’ONEF produit depuis 2015. D’après elle, ce rapport est le fruit de la collaboration entre l’INSTAT et l’ONEF avec l’appui financier du budget d’Etat. Dans sa présentation, elle a précisé que globalement, le taux d’emploi des jeunes croit de 2015 à 2020, mais qu’ils remarquent spécifiquement que ce taux a diminué de 2019 à 2020. Le taux de sous-emploi des jeunes est instable. Il varie d’une année à une autre. Elle a ajouté qu’ils ont un choc sur le marché du travail en 2017, spécifiquement sur le taux de sous-utilisation de la main-d’œuvre juvénile. En bref, bien qu’il existe des projets et programmes nationaux pour améliorer l’employabilité des jeunes, selon elle les indicateurs de l’emploi sont en défaveur de la tranche d’âge de la jeunesse de 15 ans à 40 ans. Elle dira que la proportion de ces jeunes occupant un emploi est plus petite que celle de l’ensemble de la population en âge de travailler, alors que ces jeunes représentent 65,8 % de la population en âge de travailler. Pour elle, l’emploi au Mali reste d’une manière générale informel. A cet effet, l’Etat doit mettre en place des politiques incitatives pour le passage de l’emploi informel à l’emploi formel.

N’Faly Siama, chef de département ONEF, a fait sa communication sur l’enquête de satisfaction des bénéficiaires directs et finaux du programme MLI/022-formation et insertion professionnelle financée par LUxDev dans sa zone d’intervention au Mali. Cette étude expose les résultats de l’enquête de satisfaction auprès de 6 structures bénéficiaires directes du programme MLI / 022 et d’un échantillon 1 308 bénéficiaires finaux dont les résultats ont été extrapolés aux 12 543 bénéficiaires finaux. Elle a permis d’identifier et d’analyser les déterminants de la satisfaction des bénéficiaires directs et finaux, ensuite, d’évaluer leur satisfaction.

A l’en croire, dans le cadre de la mise en œuvre du programme MLI / 022 « Formation et Insertion professionnelle », 12 543 individus ont bénéficié d’une formation ou d’un appui dont 55 % d’apprentis (apprentissage), 20 % d’apprenants (Formation Initiale Qualifiante), 10 % de maitres d’apprentissage et 15 % d’individus ayant bénéficié d’un appui à l’insertion. Dans l’ensemble, les apprentis déclarent être satisfaits de l’ensemble des phases de leur formation, avec un taux basique global de 78,6 %. Les maitres apprentis sont assez bien satisfaits des conditions de déroulement de leur formation, tenant compte de l’environnement, de la délivrance de la formation et de l’évaluation des acquis, avec un taux global de satisfaction 74,4%. Globalement, le taux de satisfaction des bénéficiaires de l’appui à l’insertion est 77%.

Bintou COULIBALY