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Education en période de conflit : Le Mali invité à endosser la Déclaration sur la sécurité dans les écoles

vendredi 22 décembre 2017, par Assane Koné

Au Mali, de 2012 à nos jours, ce sont des centaines de milliers d’enfants qui ne sont plus sur les bancs des écoles, en raison de la crise multidimensionnelle. Face à cette problématique, il urge aujourd’hui que le Mali endosse la Déclaration sur la Sécurité dans les écoles, pour aller vers la résolution de cette problématique. Dans l’optique d’amener notre pays à rapidement inscrire son nom sur la liste des 71 pays qui ont déjà endossé la Déclaration, Plan International Mali, en collaboration avec les Institutions et ONGs partenaires (UNICEF, MINUSMA, SAVE THE CHILDREN, CATHOLIC RELIEF SERVICES), a organisé du 21 au 23 décembre 2017, à l’hôtel DIAMCIS de Banakoro, un atelier sur « la protection des écoles et des Universités contre les attaques et l’utilisation militaire durant les conflits armés ».

« Comment assurer la sécurité des écoles et Universités dans un contexte de crise armée ». La problématique a été inscrite au centre d’un atelier qui a renforcé la conviction des participants sur l’endossement de la Déclaration sur la Sécurité dans les écoles.

Mamadou Keita, représentant de la Directrice pays de Plan International Mali, a indiqué que l’atelier vise à « Informer et convaincre les conseillers techniques des départements ministériels chargés de porter le projet d’approbation de la déclaration devant le gouvernement et inciter à sa signature ». Il a ajouté que l’atelier devait permettre aussi d’ actualiser le plan d’action commun du cluster éducation pour la coordination des interventions des acteurs et l’amélioration du rapportage sur les lignes directrices de la déclaration.

« La Déclaration sur la sécurité dans les écoles est un engagement politique intergouvernemental qui a été ouvert à l’approbation des pays lors de la tenue d’une conférence internationale à Oslo, en Norvège, le 28 mai 2015 », a indiqué Madame Sharmila Pillai, spécialiste en éducation à l’UNICEF. Selon elle, cette déclaration constitue une initiative concrète pour réduire l’impact des conflits sur l’éducation.

Partant du constat qu’en temps de conflit, les enfants sont parmi les premières personnes affectées et les écoles, souvent sont parmi les établissements les plus touchés, Madame Sharmila Pillai a indiqué que le Mali ne fait pas malheureusement exception. Au Mali, elle fera remarquer que des écoles ont été affectées par le conflit de plusieurs manières.

Au moins 569 écoles fermées au Mali

« Certaines écoles ont été fermé parce que les établissements ont été détruits ou leur matériel pillé, d’autres écoles ont été touchées par l’occupation militaire et des centaines ont fermées leurs portes à cause de menaces directes ou indirectes envers les communautés et le personnel enseignant », a-t-elle énuméré. Avant de soutenir qu’au nord et dans le centre du Mali, ce sont au moins 569 écoles qui sont affectées. Et, « du coup des centaine des milliers d’enfants maliens ne sont plus sur les bancs scolaires pour différentes raisons en lien avec la crise », dira-t-elle.

Dans un tel contexte, elle a estimé que ces enfants maliens sont nom seulement privés de leur droit fondamental à l’éducation, mais sont également à risque élevé de violations d’autres droits

Elle a indiqué qu’à ce jour, 71 pays ont déjà endossé cette déclaration. « Notre souhait est que le Mali soit le prochain à affirmer son engagement dans la protection des écoles, des enseignants et des élèves, en période de conflit armé comme en temps de paix », a-t-elle conclut.

« Le ministère de l’éducation nationale mettra tout en œuvre pour que dans un délais très proche le gouvernement malien endosse cette déclaration en faveur de la protection des écoles et des universités contre l’utilisation militaire durant les conflits armés », a indiqué Amidou Maïga, conseiller technique, représentant du Ministre de l’Education nationale.

Il a rappelé que depuis 2012, l’école malienne est dans une situation très inquiétante dans certaines parties du pays. « Dans le nord et le centre du pays, des écoles sont fermées, sous l’influence des groupes armés », a-t-il indiqué. Avant de dire qu’il se réjouit que des partenaires se réunissent aujourd’hui pour voir comment soutenir le Mali dans la résolution de ce problème crucial.

Les participants venus du ministère de l’Education nationale, du ministère des Affaires Etrangères, du ministère de la Défense, du ministère de la Sécurité, du ministère de la Justice, du ministère de la communication et du ministère de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, ont eu droit à une série de communications.

« Le Contexte international de la Déclaration/Historique » a été présenté par Mme Sharmila Pillai de l’UNESCO. Mamadou Kanté, Directeur national adjoint de l’enseignement fondamental, a présenté le « Contexte malien sur la Déclaration ». Adama Coulibaly, Conseiller des Affaires étrangères, est intervenu pour faire le rappel des recommandations d’un atelier international à Dakar, sur la même problématique. La Déclaration et ses lignes directrices, ont été présentées par Ibrahim Dicko de la MINUSMA.

L’atelier a pris fin par l’élaboration d’un document qui précise les différentes conduisant à l’endossement de la Déclaration par le Mali et par l’élaboration d’un plan d’action.

Assane Koné


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