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Eau et Assainissement : Les députés sensibilisé à l’augmentation du budget alloué par l’Etat
lundi 17 décembre 2018, par
« Il est inacceptable que les 80% des financements du secteur eau et assainissement du Mali viennent de l’extérieur ». La déclaration a été faite par Dounantié Dao, Président de la Coalition nationale-campagne internationale pour l’eau potable et l’assainissement (CN-CIEPA/WASH). C’était le mardi 11 décembre 2018, à l’Assemblée nationale, lors de la Journée de plaidoyer à l’endroit des Parlementaires sur la gouvernance du secteur eau et assainissement.
« Au moment, où vous vous apprêtez à voter le budget de 2019, nous avons jugé opportun de partager avec vous nos préoccupations pour une alliance pour l’eau et l’assainissement au Mali », a indiqué Dounantié Dao, Président de la CN-CIEPA/WASH, à l’intention de la vingtaine de parlementaires membre du Réseau AEPHA et les représentants des Commissions Eau, Santé, Lois et Environnement de l’Assemblée nationale. Il y avait aussi une dizaine d’assistants parlementaires dans la salle.
Dounantié Dao a attiré l’attention des députés sur le fait qu’un tiers de la population malienne n’a pas accès à l’eau potable et que dans les localités sensées avoir de l’eau, il n’y a pas plus de 35% de la population qui a accès. Il a aussi mis l’accent sur le fait que les 2/3 de la population manque d’un système d’assainissement adéquat et 12% de la population rurale pratique la défécation à l’aire libre. Et, pour mettre un accent particulier sur les difficultés d’eau potable au Mali, le Président de la CN-CIEPA/WASH a déclaré : « Ces bidons d’eau à perte de vue que nous rencontrons un peu partout dans le pays et notamment dans certains quartiers de Bamako, est le témoignage le plus éloquent des difficultés d’accès des populations à l’eau potable ».
En ce qui concerne l’assainissement, il dira que Bamako, la capitale du Mali, ne fait honneur à personne aujourd’hui, tant les immondices ont envahi la ville. « Il n’y a pratiquement pas de dépôt de transit digne de nom au niveau de la capitale Bamako », a-t-il indiqué. Avant d’annoncer que le dépôt final de Noumoubougou que l’Etat a construit à plus de 4 milliards de FCFA, ne respecte aucune norme en la matière.
Pire, il a estimé que le secteur eau et assainissement ne fait pas parti des priorités de l’Etat du Mali. « Pendant les 5 années passées, le budget alloué au secteur n’a jamais atteint les 5%. De telle sorte qu’il reste dépendant à plus de 85% des financements extérieurs », a-t-il dénoncé. Et, plus grave, partant du fait que l’Etat du Mali n’a pas du tout inscrit le secteur eau et assainissement parmi ses priorités, Dounantié Dao craint que le secteur ne soit pas exclut du financement des partenaires qui travaillent sur les priorités de l’Etat. Pour renverser cette situation, il dira que la société civile a élaboré un manifeste en faveur de l’amélioration de la gouvernance, la lutte contre la corruption et l’accès de l’eau potable, hygiène et assainissement. « Ne pas pouvoir changer la donne, n’est pas grave. Mais, ne pas essayé de changer la donne pose problème », a-t-il conclu devant les députés.
Pour sa part, l’honorable Bréhima Beredogo, Président du Réseau des parlementaires pour l’eau, l’hygiène et l’assainissement, a rappelé l’importance de l’eau et de l’assainissement dans la vie de chacun. Selon lui, que le député soit de l’opposition ou de la majorité, il doit se préoccuper de l’approvisionnement des populations en eau potable. « Chers collègues députés, les opportunités ne manquent pas pour attirer l’attention des gouvernants sur les difficultés d’accès de nos population à l’eau potable », a-t-il conseillé.
Des débats, il est ressorti que la gestion du secteur eau et assainissement n’a pas un encrage institutionnel précis au Mali. Cette séparation des responsabilités sectorielles sur deux ou trois ministères (ministère de l’Energie et de l’Eau, ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable et le Ministère de la santé) rend difficile la coordination sectorielle et le financement intégré des politiques.
En conclusion, les acteurs de la société civile ont attiré l’attention des députés sur la faiblesse des allocations budgétaires au profit du secteur eau et assainissement. Les députés se sont engagés à être beaucoup plus regardant sur le budget alloué au secteur eau et assainissement, afin que l’exécutif face du secteur eau et assainissement une de ses priorité.
Assane Koné
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