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Démolition de la zone dite ACI de Souleymanebougou : La Récation du CDR
samedi 8 août 2015, par
Le Collectif pour la défense de la République a animé mardi une conférence de presse pour exiger au gouvernement la poursuite de l’opération de déguerpissement enclenchée le jeudi 23 juillet 2015 par le ministère des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières. Selon le collectif, cette initiative marque l’amorce des mesures correctives pour assainir le secteur du foncier au Mali.
Indigné par l’arrêt des travaux de démolition sur les constructions anarchiques dans le patrimoine public et privé de l’Agence de cession immobilière à Souleymanebougou dans le cercle de Kati, le Collectif pour la défense de la République, au cours d’une conférence de presse animée mardi 4 août, au Carrefour de jeune de Bamako, a interpellé le gouvernement face à ses responsabilités.
Selon le mouvement, cette opération qui était annoncée comme l’amorce des mesures correctives du département des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières dans le secteur foncier ne devait s’arrêter en si bon chemin.
« Force doit revenir à la loi. Nous soutenons cette opération pour une seule raison. Il s’agit de la lutte contre les spéculations foncières qui constituent un problème aussi gave que la corruption. Le domaine ainsi démoli était occupé par des particuliers dont certains avaient construit même dans le lit du marigot Farakoba qui sépare la Commune I et le cercle de Kati, par la complicité active des autorités municipales... », a précisé le porte-parole du collectif, Mohamed Youssouf Bathily.
Face à cette situation, le porte-parole dira qu’il est impératif de récupérer le patrimoine de l’ACI pour ses premiers bénéficiaires, qui ont tous leurs documents administratifs.
« Des notabilités et des autorités municipales de Moribabougou et de Ngabakoro-Droit, précisément Diarrah Diarra, Maire de Moribabougou et Malik Keita, Maire de N’Gabakoro Droit et aussi le Préfet de Kati sont parvenus à vendre non seulement l’emprise du marigot, mais à égratigner le site de l’ACI. Une parcelle qui avait été lotie depuis 2002 par le dernier gouvernement d’Alpha Oumar Konaré », a-t-il souligné.
Selon lui, ces spéculateurs n’épargnent ni une ville encore moins une campagne, des espaces comme des servitudes (lits des fleuves et marigots). Bref rien ne se perd à Bamako et environs, tout peut se morceler et être vendu.
« C’est ainsi que l’Agence de cession immobilière a entrepris une opération de déguerpissement d’une soixantaine de constructions et soubassement concernés. Cette opération vise à redonner les concessions à leurs véritables bénéficiaires.
Ces constructions sont faites en toutes illégalités. Ce n’est pas possible qu’on installe quelqu’un à moins de 5 m du fleuve. La servitude légale est de 25m au moins. Il y a eu effectivement violation flagrante de la loi. Les personnes chargées de veiller sur l’application de la loi pénale violent la loi en installant des gens sur des propriétés de l’Etat », a-t-il fait savoir.
Le gouvernement interpellé
Pour le collectif le gouvernement a manqué une occasion en or pour redorer son blason en matière de lutte contre les spéculations foncières. « L’arrêt des travaux de destruction est une atteinte à la sûreté de l’Etat. Puisque les fraudeurs continuent de plus belle manière d’occuper les biens d’autrui. Le gouvernement ne devait pas se laisser distraire par les spéculateurs. La volonté de respect de la loi ne doit pas s’arrêter », a-t-il ajouté.
Le Collectif pour la défense de la République interpelle le gouvernement pour la poursuite immédiate des travaux sous peine d’être complice à l’anarchie.
Bréhima Sogoba