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Culture Buwa : La valeur de la chasse collective expliquée aux jeunes

jeudi 15 décembre 2016, par Assane Koné

En vue de revaloriser la culture Buwa dans toute sa splendeur et d’expliquer aux jeunes l’importance de la chasse pour que ce pan de la culture soit une continuité dans nos sociétés, une conférence a été animée par M. Batyri Salomon COULIBLY, Anthropologue sur le thème : « La chasse collective chez les Buwa et sa valeur anthropologique sur l’éducation des jeunes. » l’occasion était propice pour le conférencier d’édifier l’assistance sur les étapes et les objectifs de la chasse.

A l’occasion de la 13e édition du festival du théâtre des réalités, une conférence a été organisée par Acte Sept, le jeudi 15 décembre 2016 à la Direction Régionale des Eaux et Forets.

La chasse est donc une école de la brousse où s’effectue le transfert du savoir séculaire et de la technologie en milieu bo. Selon Batyri S Coulibaly, elle constitue pour les Buwa d’être acteurs au sein de la nature, de communier avec elle et les génies de la brousse, la brousse étant une divinité, ‘’li Nyimuinu’’, de percer les secrets de la flore et de la faune.

Toute société qu’elle soit occidentale ou africaine met en place des règles de conduite, des normes qui correspondent à ses valeurs ou aux intérêts de son groupe. Et pour ce faire, elle instaure aussi un système ou du moins un procédé pour encadrer sa jeunesse.

Ainsi, l’orateur du jour pense qu’il faudrait donner l’occasion aux jeunes de connaitre la chasse. « Si on présente nos us et nos cultures en profondeurs à nos jeunes, cela les intéressera et les édifiera sur beaucoup de choses. Toute chose qui évitera le déracinement et l’acculturation dans le milieu des nouvelles générations ».

Si l’on en croit, Batyri Coulibaly, la chasse a pour objectif principal d’approvisionner la population en viande de brousse. Cela fait sa valeur nutritive et son bon goût. Elle permet aussi de protéger les champs de cultures contre les singes maraudeurs, les fauves et les prédateurs. Et d’ajouter que cette pratique consiste à surveiller le bétail contre les voleurs, de protéger aussi la brousse : les cours d’eau, la forêt contre les feux de brousse.

« L’endurcissement, l’affermissement physique et psychologique des jeunes bref toutes les dispositions qui préparent les jeunes à la virilité, à prendre les massues, le cœur trempé et la main ferme face à l’ennemi », a-t-il commenté pour dire à combien la pratique de la chasse est capitale dans l’épanouissement des jeunes.

En outre, il dira que la chasse est considérée comme le socle de la cohésion sociale. « La chasse contribue à la fortification et la consolidation des liens de parenté, de mariage et de bon voisinage et à magnifier davantage la solidarité et la fraternité », a-t-il déclaré.

Ainsi, M. Coulibaly a rappelé que le collectivisme a droit de citer dans le Buwatun communément appelé « Wa wuré a dé’eré. », traduit en ceci : « nous sommes tous égaux et de même. Et cela se traduit dans tous les actes de la vie en pays bo. »

Cependant, le conférencier a indiqué que les dangers et les risques sanitaires de la chasse sont souvent liés à des maladies contagieuses comme la trichinose que l’on contracte à cause de la viande mal cuite. A cela, il a ajouté l’épidémie à virus Ebola, les trypanosomiases et les accidents de la chasse : balles perdues de fusil, coups involontaires de massues et d’autres projectiles.

Pour sa part, le président de Acte Sept, Adama Traoré a indiqué que les valeurs traditionnelles comme la chasse et autres méritent d’être gardées pour pouvoir forger la mémoire des citoyens. « Comment pouvons-nous faire en sorte que les savoir ancestraux et les connaissances de l’environnement puissent nous aider à lutter contre le changement climatique ? s’est-t-il interrogé.

Il faut noter que la chasse était au cœur du système éducatif traditionnel du milieu Bo. La recherche a permis de définir la chasse, de parcourir et répertorier ses étapes et d’identifier ses objectifs.

Moussa Mallé Sissoko, envoyé spécial


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