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Cinéma malien : Souleymane Cissé lance le Projet « Cinq mille ans de création, un demi-siècle de cinéma »

dimanche 10 février 2019, par Assane Koné

A l’initiative des films Cissé et de l’Union des créateurs et entrepreneurs du cinéma et de l’audiovisuel de l’Afrique de l’Ouest (UCECAO), le projet « Cinq mille ans de création, un demi-siècle de cinéma » entend proposer des manifestations cinématographiques au Mali du 19 au 22 septembre 2019. La déclaration a été faite par Souleymane Cissé, président de l’UCECAO. C’était à la faveur d’une conférence de presse, organisée au siège de ladite Union.

« Le cinéma malien est hélas trop méconnu des jeunes générations. Ces œuvres qui racontent le Mali d’hier et d’aujourd’hui sont peu à peu oubliées », a déclaré le patron de l’UCECAO. Avant d’ajouter que l’intérêt et la mission de « Cinq mille ans de création, un demi-siècle de cinéma » est de faire vivre ce patrimoine culturel, de faire exister ces films par leur rencontre avec le public malien, toutes générations confondues.

A sa la suite, il a souligné que, commémorant les 50 ans du cinéma au Mali, dont les premiers essais cinématographiques sont « L’aspirant » et « Le retour de Tiéman » de Souleymane Cissé en 1969, le projet « Cinq mille ans de création, un demi-siècle de cinéma » a pour objectif de faire connaitre au public malien le patrimoine cinématographique national et son histoire. Il s’agit également de faire savoir au public le contexte dans lequel le cinéma a émergé au Mali. De parler de l’enthousiasme qui a animé ses créateurs qui n’ont pas forcément fait d’école de cinéma, mais qui débordaient d’envie, qui voulaient que « notre image existe », comme le dit Souleymane Cissé. Il a estimé que ces artistes, qu’ils soient réalisateurs, cameramen, techniciens, comédiens du théâtre national ou autre, ont incarné la motivation de toute une génération autour de cet art.

Comme l’indique dans son programme, selon lui le projet prendra la forme de festivités que sont : projections de films nationaux pendant les trois jours de festivités (19, 20 et 21 septembre) dans chaque commune de Bamako et dans chaque ville des régions. Ces trois jours de projections constitueront une fête du cinéma au Mali. Il sera suivi d’échanges et de débats, dans les villes, dans les quartiers populaires, à Bamako et à travers tout le pays. Il a ajouté que ces projections seraient accompagnées par la diffusion de films sur des chaînes de télévision maliennes. Aussi, un accent sera mis sur les auteurs maliennes et maliens des jeunes générations, pour la rencontre et le dialogue intergénérationnel.

« Ne négligeons pas le cinéma, ne l’oublions pas, il est trop précieux. Un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir », a-t-il lancé. Avant d’ajouter « Nous voulons une vision de continuité pour le cinéma. Nous ne sommes pas là pour attaquer quelque régime politique, ou quelque gouvernement, que ce soit. Si on ne se parle pas, on va vers le gouffre. D’ou l’importance, la nécessité et même l’urgence de se parler aujourd’hui, d’échanger entre nous sur ces questions, pour décider et choisir comment sera le cinéma demain au Mali », a-t-il fait savoir.

La cinématographie malienne s’est arrêtée. Que faut-il faire pour déclencher le cinéma de nouveau au Mali

Pour répondre à cette question, le président l’UCECAO a fait des propositions. D’abord, rédiger et éditer une petite brochure consacrée à chaque cinéaste malien, auteur de 4 ou 5 long métrages, afin de l’identifier dans le paysage culturel, de situer chacun de ces créateurs et leur vision dans l’histoire malienne. Selon Souleymane Cissé, le rôle de publier, devrait être celui du Centre National de la Cinématographie au Mali. Ensuite, organiser chaque mois une projection de films dans une commune, suivie de débats. Que chaque séance propose deux films, regroupés autour de thèmes. Se réunir entre cinéastes du Mali pour établir cette programmation de films, tel un comité éditorial et artistique.

Enfin, que chaque cinéaste malien aujourd’hui disparu fasse l’objet d’un commentaire, d’écrit, d’une étude, d’un regard singulier par un autre cinéaste actuel du Mali.

« Ce projet est concret, il est à la portée des réalisateurs d’aujourd’hui. II faut créer des archives, des documents qui donnent de la matière à penser, à réfléchir, tant au public averti, qu’à tout citoyen curieux du Mali ainsi que des regards d’auteurs portés sur notre pays. Le plus urgent c’est la numérisation des films. Je crois au Mali et je pense qu’on nous entendra », a-t-il conclu.

Bintou COULIBALY


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