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CINEMA : « Les Promises » ou la thérapie de Hawa Aliou N’diaye

lundi 21 juin 2021, par Assane Koné

Le 31 Mai 2021, le Centre national de la cinématographie du Mali (CNCM) a abrité la projection du film « Les Promises » de Hawa Aliou N’diaye.

« Les Promises » est un film documentaire qui nous plonge dans une réalité vécue par bon nombre de nos concitoyens, notamment les femmes. Vous avez sûrement déjà entendu parler de femmes possédés par des « djins » ou génies. Au-delà d’une simple possession, le phénomène devient pathétique et même souvent irréaliste, lorsque les « djins », créatures invisibles, prennent le contrôle de la vie amoureuse de celles qui auront la malchance de se trouver sur leur chemin.

Sans leur consentement et sans bénédictions de leurs parents et proches, de nombreuses femmes se trouvent prisonnières de « fiançailles » d’un autre type. Et, contre toute attente de nombreuses femmes sont des « Promises » de « djins ».

« Inconsciemment, j’avais un besoin irrésistible de faire ce film », nous a indiqué Hawa Aliou N’diaye, après la projection. Selon, elle l’écriture a commencé en 2014, pour s’achever en 2016. Mais, elle dira que le tournage a démarré en 2018. « Mais, pour moi ce film est une thérapie. J’avais un besoin pressant de me soulager. Me libérer », a estimé la réalisatrice et du coup l’on comprend aisément l’approche autobiographique de ce film.

Dans une quête de solution à son mal secret qui la ronge de jour en jour, de mois en moi et d’année en année, Hawa Aliou N’diaye va sillonner le Mali, de Ségou à Sikasso, en passant par Bamako.

De témoignages de femmes « Promises » qui parlent volontiers de leur vécu au quotidien avec des « financés djinns », Hawa Aliou N’diaye plonge de façon crue l’objectif de sa caméra dans relations souvent intimistes, mais très pédagogiques pour mieux faire comprendre la problématique.

Sans réponse, le film laisse transparaitre le souci permanent de la réalisatrice qui tente de comprendre comment elle est devenue une promise de « djins ». Et, les témoignages poignants sélectionnés pour la cause, invitent le cinéphile à la réflexion sur le comment et le pourquoi des femmes deviennent « promises djins », alors que d’autres ne sont pas du tout concernées.

Le film de Hawa Aliou N’diaye a le mérite d’explorer des pistes de solution pour se libérer de l’emprise d’un « fiancé » encombrant. Entre des pratiques qui invitent à l’immolation d’animaux (volailles, les béliers et les bœufs) et l’affiliation à une secte protectrice, comme celle des « Kôrèduga » ou les bouffons, en sa qualité de musulmane, le choix est difficile. Cependant, il faut bien que Hawa Aliou N’diaye puisse se libérer de son fardeau de « fiancé ».

Le film laisse penser à une option pour l’intercession des « Kôrêduga », pratique beaucoup plus culturelle que cultuelle. « Ce film m’a beaucoup aidé », cette déclaration de la réalisatrice, laisse penser que son approche a été bénéfique.

En 70 minutes, Hawa Aliou N’diaye invite les cinéphiles à la découverte d’un pan de la culture malienne. Mais, aussi a apprécié la beauté du paysage physique. Et, au regard de la beauté et de la qualité technique de ce film, Modibo Souaré, Directeur général du Centre national de la cinématographie du Mali (CNCM), a déclaré que c’est une production de « très belle facture, réalisée dans les règles de l’art ».

Assane Koné


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