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CHARLES B. KIBOI, SUR LE SEMINAIRE PANAFRICAIN DE SEGOU : « L’Afrique ne saurait être le dépotoir du trop-plein des autres »
mercredi 10 février 2021, par
Pour le directeur exécutif du Centre international de recherches et de documentation sur les traditions et les langues africaines (Cerdotola), Pr. Charles Binam Kiboi, le séminaire de Ségou intervient pour donner une impulsion nouvelle et un contenu concret à la réflexion et aux vœux des chefs d’Etats afin qu’il y ait une mobilisation de toutes les forces vives du continent pour se rendre compte que sans nos patrimoines et notre culture, d’une manière générale, nous tournons en rond. Pour lui, l’Afrique ne saurait continuer d’être le dépotoir du trop-plein des autres.
Après la tenue du séminaire panafricain au Centre culturel Korè de Ségou qui a réuni du 2 au 3 février 2021, des panelistes de hauts niveaux du continent africain, le Pr. Charles Binam Kiboi, directeur exécutif du Centre international de recherches et de documentation sur les traditions et les langues africaines (Cerdotola) revient sur l’activité.
« L’Appel de Ségou », selon le Pr Kiboi, tourne autour du triptyque « Art, culture patrimoine ». Le dénominateur commun à ses dires est que ce triptyque serve de levier pour bâtir l’Afrique. Les participants, a-t-il expliqué, « ont essayé de recenser, d’inventorier et de catégoriser les différents points d’ancrage pour chacun des secteurs pouvant donner une visibilité au thème et organiser la vie culturelle dans tous les niveaux et compartiments de la vie et de l’existence des Africains sur le continent, mais aussi de leurs relations à la question du développement, la sécurité et de la paix. Nous n’oublions pas également la maîtrise des leviers de l’économie et la compétitivité ».
Les mécanismes mis en place pour réussir ce projet, a-t-il déploré, est que le thème ne couvre qu’une année alors que « les intentions d’actions vont au-delà d’une année ».
Selon l’expert, « il faut que tout le monde se sente concerné par ce thème, parce que les arts, le patrimoine et la Culture, c’est nous-mêmes, c’est notre identité, notre être au monde et notre dignité. Il n’y a que par-là que nous pourrons marquer la différence et cesser d’être des dépotoirs du trop produit des autres qui, généralement se trouve être non pas le meilleur mais les déchets ».
« L’Afrique ne saurait continuer d’être le dépotoir du trop-plein des autres. Il faut qu’elle produise ce qu’elle veut et qu’elle le propose à d’autres de manière décomplexée. Qu’on sorte de ce complexe d’infériorité qui croit que l’industrie vient d’ailleurs avec le développement » a-t-il affirmé.
En somme, il s’agissait à travers l’organisation du séminaire a affirmé le Pr Charles Binam Kiboi « de recenser ce qui est faisable dans l’immédiat, cette année, et d’imaginer ce qu’il faut mettre comme base de travail pour la moyenne et la longue durée en prenant en compte les acquis des différentes résolutions qui, depuis une vingtaine d’années, portent l’idée de renaissance culturel et de renaissance tout cours ».
Drissa Sangaré
ARC EN CIEL
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