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Adresse d’IBK à la nation malienne : « … l’offre de paix ira de pair avec une volonté farouche de défendre le Mali… »

jeudi 3 octobre 2013, par Assane Koné

Contraint à écouter son séjour parisien, IBK rentré daredare au Mali après les événements de Kidal, Tombouctou et Kati, s’est adressé le 2 octobre 2013, à la nation malienne. Lisez son discours.

Mes chers compatriotes,

Comme vous le savez, j’étais hors du pays pour porter votre salut et dire votre gratitude aux amis du Mali qui avaient accouru, dans un élan sans précédent, à son chevet, quand il en avait le plus besoin.

A New York, à la faveur de la 68e Assemblée Générale des Nations-Unies, j’ai dit votre estime à la Communauté Internationale. J’y ai surtout annoncé le retour du Mali sur la scène mondiale. Un Mali qui a tiré les leçons de sa crise et qui est déterminé à être un partenaire sûr du monde. Parce que sa glorieuse Histoire l’y invite. Parce qu’il est fondateur de civilisations et parce que je ne me méprends pas sur la signification du vote qui me vaut le redoutable et insigne privilège de parler au nom du grand peuple que vous êtes.
A Paris, mes échanges avec le Président François HOLLANDE me permettent de compter sur l’accompagnement de la France pour la résolution de notre crise multidimensionnelle. Hélas, ma visite parisienne a dû être écourtée à la veille d’un dialogue qui s’annonçait fécond avec le Parlement Français. J’ai dû interrompre cette importante mission de mobilisation internationale pour le Mali à cause des évènements de Kati, Kidal et Tombouctou.

Mes chers compatriotes, Me sachant, vous imaginez aisément l’indignation et l’humiliation que me causent les évènements dont Kati est le triste théâtre depuis lundi. Une investigation est en cours sur les raisons et les acteurs de cette gifle à la nation au moment, je le répète, où les soldats d’autres nations, quittant leurs pays et leurs familles, sont sur notre sol, pour nous défendre, et cela parfois jusqu’au sacrifice suprême.
Si nous voulons demeurer un pays d’honneur, cet honneur nous commande en toute humilité d’être attentifs aux déséquilibres, à l’iniquité et d’une manière générale aux dysfonctionnements dans l’armée. Pour l’armée républicaine promise et attendue comme pour les autres segments de la nation, il n’est guère de salut en dehors de l’ascenseur républicain.

C’est-à-dire le mérite, la prévisibilité, l’équité et la justice. Mais je ne saurais tolérer l’indiscipline et l’anarchie. Je veux renouveler ici tous mes engagements pour l’avènement de la nouvelle République et la nouvelle armée. J’ai d’ailleurs instruits au gouvernement de procéder sans délai à la liquidation des comptes et l’établissement du procès verbal de dissolution du Comité Militaire Pour la Reforme des Forces de Sécurité et de Défense.
Que la hiérarchie prévale ! Que les chefs militaires s’assument ! Que la chaîne de commandement se fasse obéir ou qu’elle s’avoue impuissante et incompétente, alors ce qui doit être fait le sera, et ce sans délai.

Je n’ai pas été porté à la tête de ce pays pour l’affaiblir, le trahir, le piller, en faire la risée du monde ou le laisser aller à la dérive. Je suis là pour servir avec foi, ardeur et détermination constantes ce peuple du Mali qui me fait confiance, une confiance totale et sans faille. Rien ne me divertira donc de mon devoir. Aucun danger, aucun risque, aucune intrigue. L’Etat de droit, le pays porteur des plus belles opportunités ne sera pas facile à construire.
Mais, pour qu’il soit demain, il faut que nous en posions le socle dès aujourd’hui. Je n’ai pas promis, non plus, un pays clé en main, vous le savez. Mes chers compatriotes, Tant que je resterai investi de votre confiance, j’assumerai mes très hautes fonctions en toute sérénité et avec une inébranlable détermination. Je le redis et je veillerai à ce que cela soit ! Je le redis aux auteurs des évènements honteux de Kati.

Mais je le redis également à ceux qui, à Kidal, continuent le chantage, la violence et la violation de l’accord du 18 juin 2013 à Ouagadougou. Nous avons eu suffisamment d’illustrations que l’Etat central n’est pas celui de nos vœux. Nous avons voulu, avec la réforme de la décentralisation que je peux qualifier de réforme majeure de la 3e République, remettre les communautés au centre et à la fin de nos politiques.
Je travaillerai, sans relâche, à la stratégie d’un développement local qui rendra Kidal, Tombouctou, Gao, Mopti, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Kayes et le District de Bamako en responsabilité totale de leur développement dans un État éclairé, riche, pertinent et fier de sa diversité.
Les états généraux de la décentralisation incessamment attendus tireront toutes les leçons de notre dispositif de gouvernance, en faisant appel à toutes les compétences internes et y compris celles internationales. C’est une opportunité irremplaçable pour évaluer le passé et projeter un futur inclusif. Ma main reste tendue. Laissons de côté la kalachnikov et venons à ce dialogue.
Je prends à témoin la Communauté Internationale, l’offre de paix ira de pair avec une volonté farouche de défendre le Mali, l’honneur du Mali, les soldats du Mali, les populations du Mali, toutes ethnies confondues Les corps déchiquetés, les maisons effondrées, les mêmes horreurs qui peuplèrent le passé récent, doivent cesser. Aux familles endeuillées de Tombouctou, j’adresse mes condoléances et celles de la Nation.
Pour les blessés de Tombouctou et de Kidal, je prie pour leur prompt rétablissement. Enfin à vous tous, compatriotes, amis et partenaires du Mali, je redis avec force : notre Peuple n’aspire qu’à vivre en paix, mais une paix dans l’honneur et la dignité ! Notre Peuple n’aspire qu’à son développement pour être enfin contemporain de son siècle !
Vive la vaillante armée nationale du Mali qui ne saurait jamais être une armée sans honneur !
Dieu veille sur le Mali éternel !
Vive le Mali !

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