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Accaparement des terres au Mali : Les victimes occupent la Bourse du travail et menacent d’installer un village des sans terres à la cité ministérielle

mardi 1er avril 2014, par Assane Koné

En vue de mettre fin à l’accaparement abusif des terres des pauvres qui s’institutionnalise au Mali, la Convergence Malienne Contre les Accaparements des Terres (CMAT) a mobilisé ses associations pour prendre d’assaut les locaux de la Bourse du travail de Bamako. Elles y ont installé, le lundi 31 mars 2014, le « village des sans terres ».

Il fallait s’y attendre. Tôt ou tard, les victimes des accaparements de terres au Mali allaient arrivés-là. Après plusieurs conférences de presses et plusieurs rencontres avec les autorités du Mali, la CMAT est passé hier à la vitesse supérieure. Elle a installé un village des sans terres dans la cour de la Bourse de travail de Bamako et menace. « Nous espérons que la rencontre programmée avec le Premier ministre nous donnera satisfaction sur des questions aux quelles nous n’arrivons pas à avoir des réponses depuis des mois de lutte. Dans le cas contraire, nous nous verrons dans l’obligation de déplacer le village des sans terres à la cité ministérielle », nous a indiqué un responsable du mouvement. En attendant, les maliens lésés par cette nouvelle pratique des accaparements des terres, font le siège de la Bourse du travail et exigent des solutions concrètes de la part du gouvernement. « C’est un secret de polichinelles, l’accaparement des terres est devenu l’activité principale d’une catégorie de maliens, notamment les maires. Ils les confisquent aux pauvres et les revendent aux plus nantis via la bénédiction de certains préfets, sous préfets et ministres », a indiqué Soungalo Koné, Président de la CMAT. Avant d’ajouter qu’ils ont décidé d’installer ce village des sans terre afin démontrer leur mécontentement envers le phénomène destructeur qu’est l’accaparement des terres. « A la fréquence avec laquelle les maires exproprient les pauvres, nous nous retrouverons un jour avec des villages sans autochtones et sans terres cultivables », a-t-il ajouté. Selon lui, ce sont plus d’un million d’hectares qui sont accaparés au Mali. « Nous comptons mettre un terme à cette mauvaise pratique qui gangrène malheureusement le pays de Soundjata Keita, de El Hadji Oumar Tall et autres guerriers qui ont tant combattu l’injustice sous toutes ses formes », a-t-il indiqué. Avant de montrer sa détermination en déclarant qu’ « Ils marcherons sur nos cadavres afin de parvenir à leur plan machiavélique d’accaparement de nos terres ». Le Président de la CMAT a indiqué qu’ils devraient rencontrer aujourd’hui le premier ministre Oumar Tatam Ly. « Si nous n’obtenons pas de réponses rassurantes à nos doléances, nous élirons domicile à la porte de la cité ministérielle et cela jusqu’à ce qu’on recouvre nos terres accaparées », a-t-il été on ne plus clair. Pour une fois, les victimes d’accaparement de terres au Mali, sont déterminées à amener le Gouvernement malien à prendre à bras le corps le traitement de la question sans faux fuyant. Souamila Diarra, le chef de village de Sanamandougou a décrit le terrifiant spectacle dont a été victime les populations de son village situé dans la zone de l’office du Niger à Ségou. Selon lui, par des techniques frauduleuses, Modibo Keita, PDG de GDCM s’est approprié toutes les terres cultivables de son village sans le consentement des villageois au prix du sang et des emprisonnements. « Modibo Keita a envoyé des gendarmes chez nous au village pour interpeller tous les jeunes qui se dressaient contre cette expropriation extrajudiciaire », a-t-il précisé. Avant de dénoncer la collaboration des maires véreux, qui ont permis à Modibo Keita d’occuper les champs de Sanamandougou pour y cultiver des céréales destinées à l’exportation. « Nous userons de tous nos droits afin de recouvrer les terres de nos ancêtres accaparées par Modibo Keita et qui utilise des pesticides qui provoquent des maladies contagieuses », a conclu le chef de village de Sanamandougou. A l’image de ce chef de village, des centaines de nos compatriotes lésés dorment à même le sol dans les locaux de la Bourse du travail afin de voir la prise en compte de leurs droits élémentaires et d’assister à la restituions de terres spoliées.
Assane Koné
Moussa Samba Diallo
Oumou Koné Stagiaire

(LE REPUBLICAIN)

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