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8e édition du Festival International DIDADI : Mettre le « sinankuya » au service d’un climat social apaisé

lundi 15 mars 2021, par Assane Koné

Du 11 au 14 mars 2021, à la faveur de la 8e édition du Festival International DIDADI, la ville de Bougouni a connu une animation particulière. En plus des activités festives et commerciales à travers la Foire de Bougouni, les organisateurs ont décidé de joindre l’utile à l’agréable, en organisant une conférence débat sous le thème : « Le Sinankuya : valeur culturelle inestimable au service d’un climat social apaisé ».

Organisée en partenariat avec l’Association malienne pour la promotion du Sinankuya, dirigée par notre confrère Sékou Sirima Diarra, cette conférence débat a été une occasion pour d’éminents ‘’sachants’’ de magnifier cette valeur culturelle qui nous a été léguée par nos ancêtres.

D’entrée de jeu, après avoir soutenu que « Bougouni est devenue Bougouba », Bekaye Bakayogo, au nom des chefs des dix quartiers de Bougouni, a déclaré que les connaisseurs du « sinankuya » n’existent plus au Mali. Selon lui, si cette valeur culturelle était bien connue des maliens d’aujourd’hui, ne personne n’allait parler d’une crise au Mali. « Si les maliens reviennent au ‘’ Sinankuya’’, le pays sera apaisé », a-t-il déclaré.

Pour sa part, Mme Maguiraga, marraine de l’Association « Sinankuya » de Bougouni, a souhaité l’institutionnalisation d’une journée dédiée au « Sinankuya » au Mali pour la bonne promotion de cette pratique culturelle.

En sa qualité de représentant de Mme le Ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme, Almami Koureissi, a estimé que la méconnaissance du « Sinankuya » pourrait expliquer en partie les difficultés que vit notre pays. Il a souhaité que partout, où on doit parler du « Sinankuya », il faut prendre des dispositions pour la mobilisation de la jeunesse afin qu’elle soit instruite de nos valeurs culturelles.

Il a estimé qu’au-delà du cousinage à plaisanterie, le « Sinankuya » est une valeur culturelle qui contribue à la paix et à la cohésion sociale. Il a informé l’assistance du fait qu’il y a un certain nombre d’états de l’Afrique de l’ouest qui ont en partage cette pratique culturelle, qui se sont donnés la main pour son inscription sur la liste du patrimoine mondial. Mais, au-delà du « Sinankuya », le représentant de Mme le Ministre a indiqué que la culture dans sa globalité contribue à la paix et à la cohésion sociale.

En sa qualité de conférencier du jour, Sékou Siriman Diarra a introduit ses propos par une phrase pleine de sens. « Je ne connais pas le ‘’Sinankuya’’, mais je le pratique », a-t-il déclaré. Avant de soutenir que le « Sinankuya » est une valeur culturelle de longue date au Mali. « Dans nos recherche sur le « Sinankuya », personne n’a pu nous dire où et quand a commencé le ‘’Sinankuya’’ », a-t-il indiqué. Avant de dire qu’il pense que le « Sinankuya » a commencé avec l’humanisme.

Et, pour dire que cette pratique culturelle est partagée part toutes les communautés du Mali, il dira que chaque ethnie du pays a un nom pour désigner le « Sinankuya ». Rapportant des propos de Bakoraba Diabaté, il dira que le « Sinankuya » a été institué par la charte » du Mandé, pour renforcer la cohésion sociale et le vivre ensemble, après la grande guerre qui a pris fin par la victoire de Soundiata keita à Kirina.

Il a ajouté que le « Sinankuya » existe entre les communautés et entre les noms de familles. Mais, un évantail plus large, il a rappelé d’autres prolongations de la pratique du « Sinankuya » afin que le vivre ensemble soit une réalité. Il a cité : le « Kanimeya » ou relation entre cousins et cousines, le « Nimogoniya » ou la relation entre les beaux frères et les belles sœurs, le « Mondeya » ou la relation entre le petit fils et le grand père, le « Flanya » ou la relation entre les membres d’une même génération.

Lors des débats, des intervenants ont souhaité que le « Sinankuya » trouve une place de choix dans le programme scolaire. Mais, la plupart des intervenants on fait des témoignages sur des faits qui se sont passé entre des « Sinankun » qui ont volontairement violé le pacte qui les liait. Malheureusement, tous ces témoignages ont porté sur des situations souvent très dramatiques.

En sa qualité de marraine du Festival International DIDADI de Bougouni, Nahawa Doumbia est intervenue pour mettre un accent particulier sur l’importance du « Sinankuya ». Pour sa part, Seydou Coulibaly, en sa qualité de Directeur du Festival International DIDADI de Bougouni, a rappelé que l’objectif de cette manifestation, est de faire la promotion de la culture. Et, partant du constat que le « Sinankuya » est un élément essentiel de la culture malienne, il a pris l’engagement d’associer à chaque édition du Festival, l’Association malienne pour la promotion du Sinankuya.

Heureux de l’organisation de cette conférence Almami Koureissi, a fait remarquer que la conférence au lieu de 2 heures 30, a duré 4 heures 30 minutes. Selon lui, cela explique l’intérêt que les participants ont consacré à l’activité. Sans s’opposer à l’introduction de l’enseignement du « Sinankuya » à l’école, le représentant de Mme le ministre a souhaité que chaque malien prenne la responsabilité de l’enseigner à sa progéniture en famille.

En guise de conclusion et au nom de Mme le Ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme, il a exprimé tout le soutien du département au Festival International DIDADI de Bougouni.

Assane Koné


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