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8 mars 2021 : Bamako Art Galerie expose les œuvres de 6 talents émergents des arts plastiques au Mali

mercredi 10 mars 2021, par Assane Koné

Bamako Art Galerie a organisé, le 7 mars 2021, le vernissage de son exposition collective intitulée « 6 degrés sous l’horizon ». Cette exposition fait le focus sur le travail de 6 jeunes artistes émergentes du Mali.

Elles sont femmes. Elles ont choisi le métier d’artiste plasticien pour s’exprimer. Elles le font si bien qu’elles et leurs œuvres passent désormais difficilement inaperçues à Bamako. Et, pour célébrer le 8 mars 2021, Bamako Art Galerie a décidé de mettre leurs travaux sous les feux des projecteurs.

« Chaque année, dans le cadre de la célébration de la journée du 8 mars dédiée à la femme, Bamako Art Galerie organise une exposition qui met des femmes en valeur », a indiqué Marie Doussou Sangaré, la Commissaire de l’exposition « 6 degrés sous l’horizon ». Cette année, la Galerie a décidé d’exposer 6 jeunes artistes qui commencent à compter au Mali, d’où, l’intitulé de cette exposition « 6 degrés sous l’horizon ». Selon elle, le choix de cet intitulé traduit un symbolisme très expressif. « ‘’6 degré sous l’horizon’’ est la position du soleil avant que le jour ne se lève. Cela est une référence qui traduit l’émergence des jeunes artistes », a-t-elle déclaré. Avant d’annoncer qu’il y a aussi, l’idée de la lumière d’un jour naissant, avec des œuvres lumineuses, desquelles transparaît la réflexion sur des thématiques majeurs comme la préservation de l’environnement, l’immigration, les conditions de la femme, et des faits de société…. « Cette exposition collective amène le public à porter une nouvelle réflexion sur les thématiques traitées », a-t-elle indiqué.

Un choix est un choix. Et, Doussou Sangaré dans le cadre de cette exposition a opté pour des artistes comme : Mariam Ibrahim Maïga (plasticienne), Fanta Diarra (photographe), Dickonet (vidéaste), Pierrette Korka Kassogue (designer), Mariam Niaré (photographe), Kani Sissoko (photographe).

Dans cette exposition, l’on retrouve le travail artistique de Mariam Ibrahim Maïga, intitulé « Pétales » et inspirée par la citation « la beauté commence au moment où vous décidez d’être vous-même » de Coco Chanel. Cette œuvre est une métaphore florale pour dépeindre l’idée que la puissance de la femme provient de sa douceur. « Le message qu’elle porte est de considérer la féminité non pas comme une faiblesse mais comme une force », a indiqué Doussou Sangaré.

Pour sa part, Fanta Diarra y occupe une place de choix avec sa série « Terre sans frontières », une invitation subtile à se fondre dans la nature pour ne faire qu’un avec elle. « Ce travail artistique qui fait appel à une technique mixte (couture, collage et photographie) est une manière pour moi d’interpeller le public sur la préservation de l’environnement et sur l’importance de vivre en symbiose avec la nature afin que le monde actuel retrouve son équilibre et son harmonie », a indiqué Fanta Diarra.

La seule vidéo d’art de cette exposition, intitulée "Sira", la route ou le trajet, est l’œuvre de l’artiste Dickonet. Elle interroge les raisons profondes qui peuvent pousser une personne à quitter, sa maison, sa famille, son village, son pays, pour emprunter les routes migratoires de manière clandestine. « Comme coupées du monde, plusieurs figures anonymisées traversent le cadre d’un univers presque hallucinatoire sans jamais parvenir au bout », a commenté la Commissaire de l’exposition. Avant d’ajouter que cette vidéo, première d’une série en cours de création, est pour Dickonet une manière d’attirer l’attention sur les causes de la migration clandestine.

Pour sa part, Korka Kassogué a décidé de rendre hommage à « Pierrette », la femme qui a inspiré le célèbre chanteur Kar Kar. Son œuvre est une installation. Plastique recyclé et de fil de laine se sont donnés rendez-vous dans cette suspension monumentale qui déploie ses bras linéaires à la façon d’une méduse. « Ce lustre évoque les liens qui se tissent entre les êtres. Il revient à avoir un impact positif que peuvent avoir les autres sur nous », a indiqué Korka Kassogué, toute heureuse de cette exposition.

Quand à Mariam Niaré, elle est présente à cette exposition avec son œuvre qui fut l’une des attractions de Ségou’Art 2021. Intitulée « Piégé par son suceur », l’œuvre de Mariam est composée de 5 photographies qui critiquent l’avilissement humain et sociétal.

La photographe malienne Kani Sissoko, y a décidé de faire parler les murs. Dans l’exposition « 6 degré sous l’horizon », l’on retrouve la série « quand les murs parlent » de Kani Sissoko. A travers des photographies très intimistes, qui mettent en scène des femmes dans des chambres et face à des murs, Kani Sissoko questionne à sa façon le musèlement des femmes dans une société patriarcale. « Je parle des relations entre les femmes et les murs », a-t-elle déclaré. Avant d’ajouter que les femmes ont beaucoup de problèmes invisibles et seuls les murs sont témoins.

Cette exposition va durer tout le reste du mois de mars 2021, à Bamako Art Galerie.

Assane Koné


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