Culture > 11e édition des Rencontres de Bamako : Les photographes reprennent leurs quartiers à Bamako

11e édition des Rencontres de Bamako : Les photographes reprennent leurs quartiers à Bamako

mardi 5 décembre 2017, par Assane Koné

Jusqu’au 31 janvier 2018, Bamako redevient la capitale africaine de la photographie, à la faveur de la 11e édition des Rencontres de Bamako, la biennale africaine de la photographie. Placée cette année sous le thème : « AFROTOPIA », l’évènement a démarré le 2 décembre 2017, au Musée national du Mali.

« Le Gouvernement du Mali voit en cette 11e édition placée sous le signe de l’optimisme, vu d’Afrique, une expression d’un pays qui, malgré les crises, veut s’inventer pour s’inviter dans le concert des nations ». Cette déclaration a été faite par Mme Ndiaye Ramatoulaye Diallo, ministre de la culture du Mali, lors de la cérémonie d’ouverture. Pour la circonstance, elle était accompagnée de 4 membres du Gouvernement : Nina Walet Intelout, ministre de l’artisanat et du tourisme, Abdramane Sylla, ministre des maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine, Harouna Touré, ministre de la communication et de l’économie numérique et Amadou Koïta, ministre de la jeunesse et de la construction citoyenne.

En plus de ces membres du gouvernement, de nombreux diplomates en poste à Bamako, notamment l’ambassadrice et l’Ambassadeur de du Maroc. Le Directeur de l’Institut français était également présent.

« Le Mali, avec ces Rencontres de Bamako, passe de l’étape de chenille à celle de chrysalide »

« Le Mali, avec ces Rencontres de Bamako, passe de l’étape de chenille à celle de chrysalide », a déclaré Mme le ministre de la culture. Avant d’annoncer que ce onzième rendez vous se tient dans un contexte international marqué par la question sécuritaire. « Nous passons de chenille à chrysalide avec pour ambition d’être ce papillon qui volera bientôt ! », a-t-elle insisté.

A propos de la photographie, Mme le ministre dira que « l’image, figée ou dynamique, est un témoin d’une histoire ». Selon elle, la photographie, par essence, est un témoignage de ce qui a été dans le passé et donc un excellent baromètre de ce qui est dans le présent. « En prenant les rênes de cette 11e édition, la commissaire Marie-Ann Yemsi, que je salue au passage pour sa clairvoyance, a voulu nous permettre d’envisager la photographie comme un réflecteur du futur », a-t-elle indiqué.

Selon elle, avec le thème « AFROTOPIA », les Rencontres de Bamako nous invitent, comme Felwine SARR, du nom de l’auteur de ce livre éponyme de la Biennale, à voir « l’Afrique en mouvement », d’après ce qui s’y vit vraiment et non d’après une vision fantasmée.

Mme le ministre a rappelé que « depuis bientôt une dizaine d’années, chaque édition de la Biennale de la Photographie vient après son lot d’interrogations, d’inquiétudes, de recommandations aux voyageurs et parfois, malheureusement d’interdictions et de désistements ». Cependant, elle fera remarqué que le voyage de Bamako est fait dans la ferveur et l’engouement.

"Jauge unique de la confiance des partenaires en notre pays "

« Ces Rencontres de Bamako sont une escapade heureuse de la situation que notre pays a connu. Sa tenue est, à chaque fois, un défi organisationnel et surtout une jauge unique de la confiance des partenaires en notre pays », a-t-elle ajouté.

Avant Mme le ministre de la culture, Samuel Sidibé, délégué général des Rencontres de Bamako, a rendu hommage à tous ses collaborateurs qui l’ont soutenu dans l’organisation des différentes éditions des Rencontres de Bamako. Il a ensuite mis un accent sur le fait que Bamako reste une plateforme remarquable de visibilité pour les photographes du continent et de la diaspora qui participe à l’émergence d’une photographie africaine contemporaine tant auprès des professionnels que du grand public.

« La programmation de cette année s’inscrit dans un dispositif urbain comprenant le Musée National du Mali, épicentre de l’évènement, le Musée du District de Bamako, la Galerie Médina, l’Institut français de Bamako et le Parc National. Il a aussi annoncé que de nombreux expositions en OFF accroitront l’offre aux visteurs.

Pour sa part, Marie-Ann Yemsi, Commissaire de la 11e édition des Rencontres de Bamako, a expliqué en substance que cette édition s’inscrit dans un momentum inédit. Selon elle, l’Afrique bénéficie d’un engouement occidental que ni les terrorismes, ni les conflits sociaux politiques et militaires ne semblent venir ébranler. Et, d’ajouter dans le même temps, que partout sur le continent africain, une nouvelle génération de penseurs et d’activistes culturels renouvelle les grilles de lecture et prend le pari, qu’armée d’outils conceptuels adéquats, l’Afrique peut être source de solutions.

" Les artistes contribuent par leurs gestes artistiques à façonner les nouveaux imaginaires d’un continent en profonde mutation"

« Partie prenante de ce mouvement, les artistes contribuent par leurs gestes artistiques à façonner les nouveaux imaginaires d’un continent en profonde mutation », a-t-elle déclaré. Avant de dire que le choix d’intituler cette édition « AFROTOPIA », en écho au livre de l’intellectuel sénégalais Felwine Sarr, relève, dans ce contexte, de la volonté d’inscrire cette Biennale historique et pionnière pour la photographie, dans ces nouvelles dynamiques panafricaines, de les accueillir et d’y contribuer. « A travers le titre-manifeste ‘’AFROTOPIA’’, cette édition choisit ainsi d’invoquer une contribution africaine dans un monde qui impose d’inventer les ressorts du futur », a-t-elle expliqué.

En sa qualité de Président de l’Institut français, Pierre Buhler, a rappelé que cette 11e édition, dont le titre « AFROTOPIA » invite à construire un futur commun qui laisse toute sa place aux contributions africaines. Il a indiqué que l’édition préparée par la Commissaire Marie-Ann Yemsi, est profondément ancrée dans les transformations d’une Afrique qui se renouvelle au quotidien, une Afrique tournée vers un avenir qu’elle invente à partir de ses propres expériences.

Il a aussi rappelé que l’Institut français, à travers son programme Afrique et Caraïbes en créations, a accompagné les Rencontres de Bamako depuis leurs prémices en 1994, en les plaçant au cœur d’un dispositif d’actions en faveur de la création contemporaine africaine.

« En devenant coproducteur de cette plateforme professionnelles où convergent les artistes, mais également les collectionneurs, les galeristes, les directeurs de musées, les journalistes, l’Institut français cherchait à accompagner l’épanouissement d’une scène et d’un écosystème artistiques », a-t-il rappelé. Avant de faire remarquer qu’en l’espace de deux décennies, le constat s’est imposé avec force que la Biennale a fortement contribué à révéler la photographie africaine.

« Cette édition, ‘’AFROTOPIA’’ nous invite à un voyage dans les nouvelles images du monde, qui sont autant de clés pour mieux le comprendre et de chemins vers d’autres imaginaires », a-t-il conclu.

Assane Koné


Voir en ligne : 11e édition des Rencontres de Bamako : Les photographes reprennent leurs quartiers à Bamako

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.