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Eau et électricité : Le pilotage à vue

mercredi 1er juillet 2015, par Assane Koné

Au fil des ans, le président Ibrahim Boubacar Keita recevra des notes alarmantes de son gouvernement ou en provenance des services techniques. L’intervention du ministre de l’Energie et de l’Eau, Mamadou Frankali Keita le confirme : le plan de redressement en cours pour mettre fin aux délestages sera opérationnel en 2018. Un véritable pilotage à vue ou un coup de massue.

Jeudi dernier, au soir, dans le cadre de l’enregistrement de l’émission Forum de la presse, la Maison de la presse du Mali en collaboration avec l’ORTM, a organisé un débat qui a reçu le ministre de l’Energie et de l’Eau, Mamadou Frankali Keita.

Les coupures intempestives de l’électricité, la pénurie d’eau potable et le plan ou schéma directeur du département pour atténuer les problèmes récurrents d’EDM-SA étaient les points à l’ordre du jour du débat.

Un débat mené de bout en bout par les animateurs Seydou B. Traoré de l’ORTM, Kassim Traoré de la radio Klédu et Abdrahamane Keita du journal Témoin.

Le ministre Frankali Keita n’a pas été, selon l’assistance, à la hauteur des attentes pour rassurer les Maliens des dispositions prises par le département.
Abordant le sujet de délestage, le ministre dira que cette triste réalité est un problème récurrent lié au manque d’entretien des groupes électrogènes et les différentes centrales hydrauliques.

« C’est un déséquilibre entre l’offre et la demande. Il intervient lorsque la demande est supérieure à l’offre. De façon générale, la situation est peu reluisante », souligne-t-il.

Selon le ministre Frankali Keita, le Mali a un taux d’accroissement supérieur de demande et la mobilisation des ressources pour le satisfaire devient un problème à l’Etat.

« L’offre des centrales de Manatali, Sélingué et l’interconnexion de la Côte d’Ivoire ne couvrent pas suffisamment les besoins de consommation. L’Amader créée en 2003 ne donne plus de service de qualité. Cette structure doit changer de fusil d’épaule pour offrir le service maximum dans un minimum de temps. Le projet d’interconnexion signé entre le gouvernement du Mali et la Côte d’Ivoire n’est pas au-delà de 30 KW. Or, ce projet devrait permettre au Mali d’avoir une ressource de 50 KW »

Le ministre de l’Energie et de l’Eau, Mamadou Frankali Keita a annoncé que si les prévisions se réalisent, le plan de redressement pour mettre fin aux délestages sera opérationnel en 2018. Il fera appel à l’hydroélectricité et à l’énergie solaire. Il s’agit de se retourner vers les énergies renouvelables disponibles dans notre pays en quantité. C’est du moins le nouveau schéma directeur de la gestion du secteur de l’électricité qui sera fonctionnel en 2018, dira-t-il.

Bamako connaît un déficit de 100 000 litres d’eau déficitaire par jour

Selon le ministère de l’Energie et de l’Eau la demande de Bamako dépasse largement les ressources disponibles en matière d’eau potable. « Compte tenu de la forte demande, les stations de pompage ne peuvent pas réduire la pénurie à Bamako. Le besoin s’élève à 100 000 litres d’eau par jour. Les études en cours couvrent une période de 2030. Les ressources disponibles ne peuvent pas satisfaire totalement le besoin de la population pendant cette période transitoire… »

En clair, la solution aux problèmes de délestages et de pénurie d’eau potable qui constituent le lot de faits troublant des populations n’est pas pour sitôt. Les Maliens doivent s’armer de patience pour la période 2018 à 2030 pour les denrées rares comme l’eau et l’électricité, qui constituent des sources de vie.

Bréhima Sogoba

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