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Yacouba Katilé de l’UNTM : « ce 1er Mai 2021 est à coup sûr le plus sinistre depuis l’époque coloniale… »
lundi 3 mai 2021, par
Le Mali, à l’instar de la communauté internationale a célébré la journée mondiale des travailleurs. Le 1er mai 2021 est la 2e que nous célébrons dans des conditions marquées par la pandémie de la COVID-19. Pour l’occasion, l’Union nationale des Travailleurs du Mali (l’UNTM) a organisé une conférence de presse. C’était à la Bourse du travail.
Cette conférence de presse a été animée par Yacouba Katilé, secrétaire général de l’UNTM, en présence des militants et sympathisants de l’UNTM, des secrétaires généraux des autres syndicats alliés à l’UNTM. Selon lui, ce 1er Mai 2021 est à coup sûr le plus sinistre depuis l’époque coloniale, que notre pays connait. « Nous devons nous poser des questions, et trouver les solutions les plus radicales », a-t-il dit.
Pour le secrétaire général de l’UNTM, ce n’est donc pas un 1er Mai d’espoir pour le Mali, eu égard aux soubresauts d’une transition qui ne semble plus aller vers les aspirations affichées des Maliennes et des Maliens. « Se taire et laisser faire n’est pas seulement une complicité, mais le renoncement aux devoirs sacro-saints du patriotisme, à défaut du nationalisme », a-t-il déclaré. De ce fait, il dira que, le 1er Mai doit ouvrir les volontés, les consciences, obstruer l’individualisme, l’aspiration d’enrichissement isolé, afin que unis derrière le serment ancestral de vivre libre, digne et heureux, ou de périr.
« Mieux vaut la mort que la honte. Nous sommes dans la tourmente de la honte, incapables de conjurer le désordre, l’insécurité, la défaite devant des groupuscules. Notre survie n’est pas un problème de milliers d’hommes, de jeunes, mais une cohérence des engagements, des volontés, du courage de nos vaillants résistants à l’invasion coloniale », a-t-il déclaré.
Poursuivant son intervention, il dira que ce 1er Mai arrive à un moment où les travailleuses et travailleurs, quelle que soit leur obédience dans des Centrales Syndicales, sont perplexes devant l’inexistence des politiques gouvernementales, dans le respect des principes de l’Etat de droit, dont les libertés syndicales, la garantie et le renforcement des acquis ne sont que des volets liés au progrès social.
Maintes fois, après avoir boudé le Conseil National de Transition (CNT) pour éviter la posture de partie et de juge dans la conception des textes, selon son secrétaire général, l’UNTM a demandé, conformément à la Constitution non dissoute, de renouveler le Conseil économique, social et culturel, qui est le cadre le plus approprié pour un syndicat, de prendre position, de formuler des suggestions sur les grandes questions de la Nation. Parce qu’on la craint, le pouvoir militaro-technocratique de la transition s’y est refusé, œuvrant à rejeter aux calendes grecques, tous les accords signés avec les syndicats, exceptés ceux qui leur conviennent.
Ainsi, dit-il, sous les pieds du prochain régime, existeront des engins artisanaux explosifs. Les régimes qui se livrent à de telles pratiques font preuve d’irresponsabilité. Voilà pourquoi l’UNTM reste, déterminée à défendre becs et ongles les acquis prévus pour être exécutés dans la durée de la transition pendant leur négociation et signature.
D’après Yacouba Katilé, tous ceux qui ont eu le sentiment : Plateforme d’Action Commune (Le Syndicat Libre des Travailleurs du Ministère de l’Administration Territoriale, le Syndicat Autonome des Administrateurs Civils, le Syndicat National des Travailleurs des Collectivités Territoriales, et de Comité Syndical des Agences de Développement Régional), et le Syndicat Autonome des Greffiers, Secrétaire de Greffes et Parquets (SYNAG) en conjonction avec l’UNTM sauront dire NON à des décisions et actes qui assombriront davantage les espérances d’un décollage politique serein, sûr.
« Tout nous semble être fait pour un échec programmé du prochain régime et encore une crise inconstitutionnelle du pouvoir », a-t-il déclaré.
Pour l’heure, selon lui en ce qui concerne les accords signés avec l’UNTM, ses alliés que sont la Plateforme Commune, et le SYNAG, il faut l’application des PV de conciliation, la prise et la signature des décrets prévus pour que les grèves, bataille économique par excellence pour les travailleuses et travailleurs s’estompent.
« Le prétexte du manque d’argent ne prend plus dès lors que des non-élus se sont octroyés des dizaines, voire des centaines de millions de salaires, alors que des milliards constituent leurs fonds souverains. A chacun ses vraies compétences et non la quête de fortunes. Voilà ce qui sauvera le Mali », a-t-il conclu.
Bintou COULIBALY
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