Il est 15 heures ce 16 août 2015 à l’espace culturel Gambidi et les journalistes n’ont pas marchandé leur déplacement. Ces derniers ont patienté pendant 21 minutes avant que n’arrive celui qui dans les minutes qui vont suivre va annoncer officiellement sa candidature à la présidentielle du 11 octobre 20

Il est 15 heures ce 16 août 2015 à l’espace culturel Gambidi et les journalistes n’ont pas marchandé leur déplacement. Ces derniers ont patienté pendant 21 minutes avant que n’arrive celui qui dans les minutes qui vont suivre va annoncer officiellement sa candidature à la présidentielle du 11 octobre 2015. Raphaël Lamoussa Billa, puisque c’est de lui qu’il s’agit, fait son entrée dans la cour de Gambidi à bord de son engin à deux roues. Teint noir et petit de taille, le futur candidat est habillé pour la circonstance d’un costume noir, d’une chemise jaune et d’une cravate noire. Aucun journaliste ne le connaissait auparavant. Dès sa descente de son engin sans que personne ne lui demande de se présenter, Raphaël Lamoussa Billa lance aux journalistes :« C’est moi le candidat que vous attendiez, nous allons commencer la conférence tout de suite ». Une présentation qui a permis de rassurer les journalistes qui commençaient à s’impatienter et voulaient rebrousser chemin. Il faut noter qu’avant son arrivée les commentaires allaient bon train. « Qui est ce candidat qui veut se présenter à l’opinion nationale ? » « Qui est encore ce candidat plaisantin ? », se demandaient les hommes de médias. Raphaël Lamoussa Billa sort de sa poche ses trois téléphones portables et son portefeuille et engage une longue communication pour se rassurer que la salle réservée pour sa conférence de presse est libre. Rassuré, il invite les journalistes à rejoindre la salle Anne Marie Gougi sise au premier étage de la médiathèque.

Sacré Billa !

Une fois dans la salle, Raphaël Lamoussa Billa tout en sueur ne prend même pas la peine de s’excuser de son retard. Une attitude qui a irrité les journalistes. Et pour sa défense, il dira que les Africains ne doivent pas « fonctionner » selon l’horloge universelle. Pendant plus d’une heure qu’a duré la conférence de presse, Raphaël Lamoussa Billa a eu du mal à convaincre les journalistes qu’il n’est pas un « candidat plaisantin » Il commencera par dire qu’il est né en 1975, orphelin de père et que sa mère est dolotière. Raphaël Lamoussa Billa enseignant de fonction est actuellement en poste à l’inspection de Saaba. Proche des libéraux, il dira qu’une fois élu, il combattra la corruption, la mal gouvernance et œuvrera pour le bien-être des Burkinabè. Le candidat Billa dira que son intention de briguer la magistrature suprême part du fait que la Transition en cours ne répond pas aux aspirations du peuple insurgé. Si notre candidat n’a pas encore les 25 millions de FCFA pour déposer sa caution à la présidentielle, il dit ne pas s’en inquiéter pour autant. Il pense réunir la somme d’ici le vendredi 21 août 2015, date limite de dépôt des candidatures à la présidentielle. Mais comment compte-t-il réunir cette somme avant le 21 août 2015 ? Raphaël Lamoussa Billa compte faire payer sa caution par l’actionnariat populaire. Selon Billa, il va engager des jeunes qui seront chargés de collecter 1000 FCFA auprès de ses admirateurs et partisans dans la ville de Ouagadougou. Sacré Billa ! Il n’a même pas hésité à dire à l’assistance qu’il compte faire de sa caution un investissement sur retour à travers la subvention de l’Etat.

« Allez écrire dans vos journaux que je suis un candidat plaisantin »

A la question d’un journaliste à savoir s’il n’était pas un « candidat plaisantin », Lamoussa Billa agacé par cette question qui est revenue à plusieurs reprises, finira par lâcher :« Allez écrire dans vos journaux que je suis un candidat plaisantin » La phrase tant attendue était lâchée. Notre surprise n’était pas encore retombée qu’il confie qu’il est célibataire sans engagement. A la question de savoir s’il était au sérieux, il répondra qu’il voulait juste détendre l’atmosphère. Notre candidat atypique a animé sa conférence de presse avec son parent à plaisanterie, qu’il a présenté comme étant son administrateur. Fait insolite, ce dernier a refusé de s’asseoir à côté du peut-être « prochain président Billa ». Après la conférence, il nous a confié en off être surpris de cette rencontre dont il dit ignorer les motifs. « J’étais à la maison quand mon téléphone portable a sonné. J’ai décroché c’était Billa, qui est un collègue et un ami à moi, qui me demandait de le rejoindre à l’espace Gambidi pour l’aider à organiser une conférence de presse. Comme nous sommes des parents à plaisanterie je croyais qu’il s’amusait. Je suis arrivé et j’ai constaté qu’il veut se présenter comme candidat à la présidentielle du 11 octobre prochain », a-t-il souligné.

« Billa est trop fort »

Avant de terminer ses confidences, l’administrateur désigné a lancé cette phrase pleine de sens : « Billa est trop fort ». Avant d’enfourcher son engin, Raphaël Lamoussa Billa a invité les journalistes qui sont consommateurs de la bière locale (dolo) à le suivre. Les journalistes ont répondu ne pas être amateurs sauf un confrère d’une radio de la place qui a répondu par l’affirmative. Notre collègue, l’administrateur et le candidat Billa se sont suivis pour aller prendre une rasade.

Ambèternifa Crépin SOMDA
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