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Journée mondiale de l’environnement : La régénération des écosystèmes au centre des préoccupations

dimanche 13 juin 2021, par Assane Koné

Le lundi 7 juin 2021, dans le cadre de la mise en œuvre des activités de la 22e édition de la quinzaine de l’environnement qui se déroule du 5 au 17 juin 2021, deux communications ont été faites sur la Stratégie Nationale de Financement de l’Environnement et son Plan d’Actions 2021-2025 et sur les enjeux de la communication en matière de restauration des écosystèmes et des terres au mali. Elles ont été présentées par Sékou Koné, directeur général adjoint de l’AEDD et Abdrahamane Deme, Chef de DRCA, AEDD. C’était dans la salle de conférence de l’Agence de l’Environnement et du Développement Durable (AEDD).

Rappelons que cette édition retient deux principales dates à savoir : la journée mondiale de l’environnement, célébrée le 5 Juin 2021, placée sous le thème : « Décennie des Nations Unies pour la RESTAURATION DES ECOSYSTEMES 2021-2030 ». Et, le 17 juin 2021 consacré à la journée internationale de lutte contre la désertification sous le thème : « Restauration. Terre. Reprise. Des terres saines pour construire en mieux ».
Abdrahamane Demé, Chef de DRCA, AEDD, a fait sa communication sur les enjeux de la communication en matière de restauration des écosystèmes et des terres au Mali. Selon lui en écologie, un écosystème est un ensemble formé par une communauté d’êtres vivants en interrelation (biocénose) avec son environnement (biotope). Il est constitué par deux éléments principaux : les éléments biotiques (les organismes vivants, les êtres) et les éléments abiotiques (l’espace physique).

Il est important de souligner que les écosystèmes sont présents autour de nous, leurs dimensions sont tout autant variables. Ainsi, il peut s’agir autant d’un étang éphémère produit par une averse, que de la forêt amazonienne en Amérique du Sud ou du grand désert du Sahara. Dans chaque écosystème se trouve un ou plusieurs réseaux trophiques ou « chaînes alimentaires »). Cet ensemble de systèmes entretient entre eux une interaction, c’est-à-dire, un dense réseau de dépendances, d’échanges d’énergie, d’informations et de matières permettant le maintien et le développement de la vie.

Dans sa communication il dira que la restauration consiste à favoriser la régénération des écosystèmes qui ont été dégradés ou détruits, ainsi que la conservation des écosystèmes encore intacts. Il précise que tous les types d’écosystèmes peuvent être restaurés, qu’il s’agisse de forêts, de terres agricoles, de villes, de zones humides ou d’océans.

« Restaurer les écosystèmes, quelle que soit leur taille, permet de protéger et d’améliorer les moyens de subsistance des personnes qui en dépendent. Ce processus permet également de réguler l’apparition de maladies et de réduire le risque de catastrophes naturelles », a-t-il déclaré. Il ajoute qu’en définitive, la restauration des écosystèmes peut nous aider à atteindre l’ensemble des objectifs de développement durable.

Abdrahamane Demé, a indiqué que d’ici 2030, la restauration de 350 millions d’hectares d’écosystèmes terrestres et aquatiques dégradés pourrait générer des services écosystémiques estimés à 9 000 milliards de dollars. Les activités de restauration pourraient également alléger l’atmosphère de 13 à 26 gigatonnes de gaz à effet de serre. D’après lui, les bénéfices économiques de ces interventions seront dix fois supérieurs aux coûts d’investissement nécessaires. A contrario, le statuquo revient au moins trois fois plus cher que l’investissement dans des mesures de restauration.

De ce fait, explique-t-il les méthodes de restauration des écosystèmes au Mali peuvent être le recours actif à la plantation d’arbres, le reboisement de massifs forestiers, l’afforestation, l’enrichissement des forêts et parcours pastoraux, les mesures de CES/DRS sur les espaces dégradées ou détruits, l’aménagement de la faune et de son habitat, le repeuplement des cours d’eau, l’introduction d’espèces et de variétés en voie d’extinction, etc.

Au-delà de la lutte biologique et mécanique, des mesures conservatoires (mise en défens, RNA, agroécologie, etc), selon lui les activités de sensibilisation ou d’IEC et CICC peuvent être entreprises pour la diminution des pressions exercées sur la nature en vue de lui permettre de se rétablir seule, la promotion des mesures d’adaptation aux changements climatiques et l’adoption des techniques et technologies de gestion durable des terres.

« La médiatisation des questions relatives à la protection de la nature, à la préservation de l’environnement et aux dangers de la pollution est la seule voie pour conscientiser les populations. En s’intensifiant et en se diversifiant l’information des médias portant sur ces questions alimente de nouveaux engagements et contribue à structurer des organisations inédites et à formuler des propositions alternatives », a-t-il conclu.

Selon Sékou Koné, directeur général adjoint, AEDD, la protection de l’environnement constitue une priorité pour le Gouvernement de la République du Mali (Préambule et art. 15). Cependant, le niveau actuel des financements se révèle nettement insuffisant face aux besoins persistants ; les appuis financiers ne sont pas utilisés dans un cadre organisé permettant un meilleur emploi et suivi correct des efforts déployés par le gouvernement et ses partenaires ; les financements, fragmentaires et dispersés, agissent défavorablement sur l’efficacité des projets réalisés.

Par conséquent, dit-il, il y a besoin de canaliser toutes les potentialités dans un cadre organisé qui permettrait un meilleur emploi des ressources et un suivi correct des efforts. D’où la nécessité d’élaborer la Stratégie nationale de Financement de l’Environnement (SNFE), afin de coordonner les interventions, suivre la mise en œuvre, rendre compte, évaluer les performances et enfin, identifier de nouvelles opportunités. L’objectif global est de contribuer à la protection de l’environnement à travers un « financement accru et cohérent ».

Partant de cela, il dira que l’incidence financière de la mise en œuvre du Plan d’actions 2021-2025 de la SNFE est évaluée à 1 320 000 000 de francs CFA. Réparti comme suit : Etat : 31% ; Secteur privé : 16% ; Partenaires Techniques et Financiers (PTF) : 50% ; Collectivités Territoriales (CT) : 3%

S’agissant des perspectives, selon lui le Conseil des Ministres en sa session du 24 mars 2021 a pris acte de la création de la SNFE et son Plan d’Actions 2021-2025. Il s’agira maintenant de les introduire pour l’approbation formelle.

Bintou COULIBALY


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