La tontine, communément appelée « ton », est une association collective d’épargne composée généralement de femmes. Elle rassemble les femmes d’un quartier, d’un village ou de concessions différentes. L’objectif est de créer un lien de connaissance, d’amitié, de cohabitation afin de renforcer la cohésion sociale entre les membres et de faire face aux problèmes socio- économiques de la vie.

D’un point de vue général, la tontine porte sur le paiement d’une cotisation mensuelle ou quotidienne. Les tontines permettent aux femmes de se rencontrer et d’échanger sur les choses de la vie. Elles se réunissent généralement dans des familles, dans les quartiers et autres lieux de rencontres qui leur paraissent appropriés.

Une présidente est choisie par les membres et c’est à elle que revient le rôle de la trésorière car elle garde l’argent de la tontine mais les décisions sont prises par toutes personnes faisant partie du groupe.

D’après Ramata Koné, membre d’une tontine à Yirimadio : « ce qui ma motivé à rentrer dans une tontine, c’est le fait de pouvoir sauvegarder mon argent. La tontine m’a apporté beaucoup d’avantages, car grâce à elle, j’ai pu faire des économies. Ce qui ma permis de faire face à mes petites dépenses et à payer les frais de scolarités de mon fils ».

Au-delà de des cotisations, il ya les notions de l’entraide, de la solidarité entre les membres. Par exemple lors d’un évènement chez un membre, les autres membres se mobilisent pour apporter leur soutien tant matériel que moral pour venir en aide à la personne concernée. En plus de cela une fois qu’on s’inscrit dans une tontine, on se voit déjà en rivale donc on fait tout pour payer l’argent de la tontine pour ne pas perdre la face devant les autres femmes.

M^me Traoré Fatoumata Coulibaly nous explique : « Je suis présidente d’une tontine dans mon quartier appelé « kalosani » composée de 50 personnes. Chacune d’entre nous cotise 10 000 FCFA /mois pour un total de 500 000 FCFA. En tant que présidente de la tontine, je me dois d’être sévère à l’égard de toutes pour pouvoir regrouper toutes les cotisations à temps. Car une fois que certaines encaissent l’argent de la tontine, à leur tour, elles refusent d’honorer leur engagement ou elles accusent un retard dans le paiement. Et cela est une difficulté à éviter ».

« Je suis vendeuse des objets de parure, la tontine m’a été d’un avantage particulier, car grâce à elle j’ai pu développer mon commerce et acheter les trousseaux de mariage de ma fille. A notre niveau, chaque fin de semaine on procède à un tirage pour sélectionner la personne qui doit prendre l’argent de la tontine. Aussi, on peut donner de l’argent, en cas d’urgence chez une cotisante, à l’intéressée », nous a fait savoir Mariam Konaté, membre d’une tontine à Yirimadio.

« L’encaissement de cette tontine était lié à la gérontocratie. Comme j’étais l’une des plus petites, mon tour n’est jamais arrivé du coup mon époux me soupçonnait d’avoir empoché et utilisé l’argent à d’autres fins », nous a indiqué Oumou Koné. Selon elle, c’est son mari qui assurait l’argent de sa tontine. « Balimaya ton », le nom de cette tontine dont elle était membre, regroupait uniquement des femmes d’une même famille.

D’après nos investigations, certaines femmes rentrent souvent tard dans la soirée, d’autres sont prêtes à tout pour ne pas se faire indexer dans le payement de la cotisation. Chose que beaucoup de chefs de familles désapprouvent.

Bintou Coulibaly (Stagiaire)