Depuis bientôt deux semaines, les étrangers, notamment les africains, ne sont plus les bienvenus en Afrique du Sud. Des sud africains noirs, mal inspirés n’ont pas trouvé mieux à faire que de s’en prendre à leurs frères noirs, qui pour toute faute ont fait le choix de la nation arc-en-ciel comme terre d’accueil. Cette barbarie ignoble que les chaînes de télévision présente comme la chasse aux étrangers en Afrique du Sud, a déjà fait 6 morts et plusieurs blessés. En attendant de voir les autorités Sud africaines gérer cette question avec dignité, des artistes et des hommes politiques ont décidé de donner de la voix. Après la sortie musclée de Mugabe, le Président Zimbabwéen, au Mali Abdoul Fouad Do, musicien reggae ghanéen, qui a chanté en 1988 « SOWETO », s’est dit déçu du comportement de certains de ses frères d’Afrique du Sud qui donnent l’impression de payer aujourd’hui en monnaie de singe le reste du continent.

Panafricaniste, Abdoul Foua Do est parmi les musiciens qui se sont engagés dans la lutte acharnée contre l’apartheid à l’époque où les noirs sud africains étaient brimés et privés de tous leurs droits.

Par solidarité avec le peuple noir d’Afrique du sud en lutte contre l’apartheid, en 1988, cet artiste ghanéen qui a choisi le Mali comme terre d’accueil depuis bientôt trente ans, avait de sa poche financé un album intitulé « SOWETO ». « Après ‘’Heavy Feeling’’ sorti en 1983-1984, j’ai fait ‘’Soweto’’ en 1988-1999, pour rappeler à l’humanité le massacre en 1976 des écoliers de Soweto », nous a indiqué Abdoul Fouad Do. Avant de déclarer « sans regretter mon soutien à la lutte contre l’apartheid, je suis déçu par ce qui se passe aujourd’hui en Afrique du Sud ».

Le musicien reggae ghanéen pense que « l’Afrique du Sud devait être la terre où tous les africains devaient trouver refuge ».

Mais, au lieu d’être une terre d’hospitalité, l’Afrique du Sud est en passe de devenir le tombeau de milliers de migrants noirs. « Je pense que les noirs étrangers en Afrique du Sud, ne méritent pas le traitement qui leur est réservé », a-t-il déclaré. Avant de rappeler que les sud africains ont vite oublié que certains des leaders de la lutte contre l’Apartheid, ont été reçus à bras ouverts dans plusieurs Etats africains.

« Il a été enseigné à tous les enfants d’Afrique, en solidarité avec la lutte des noirs d’Afrique du Sud, comment chanter ‘N’gosilélé Africa’ », a-t-il indiqué.

Selon lui, des sud africains en lutte ont même reçu dans certains Etats africains des passeports diplomatiques. « Vous souvenez tous du cas de Miriam Makéba. Après le Ghana, elle a été reçue et logée par la Guinée de Sékou Touré. Mais, Miriam Makeba n’est pas un cas isolé », a-t-il rappelé.

Il a ajouté que la grande majorité du continent africain a énormément contribué au combat de la chute de l’apartheid. « Ce combat m’a animé depuis ma tendre enfance. Devenu adolescent j’y ais consacré un album « Soweto » que j’ai financé de ma propre poche et qui a été distribué à l’international par « Oubien Production » et Pathé Marconi Côte d’Ivoire », a-t-il rappelé.

Au regard de ce qui se passe aujourd’hui en Afrique du Sud, Abdoul Foua Do est persuadé que la vraie histoire de la nation arc-en-ciel n’a pas été enseignée aux jeunes générations sud africaines. Mais, il est d’autant plus surpris quand un chef traditionnel Zulu s’est illustré dans cette bêtise en demandant à tous les étrangers, africains s’entend de plier bagages. Et, en guise d’exemple, Abdoul Foua Do souhaite aujourd’hui que tous les décideurs du monde se donnent la main pour traduire ce chef Zulu devant la CPI pour incitation à la violence.

Depuis des semaines la nation arc-en-ciel est devenue méconnaissable. Des zulu ont décidé de s’en prendre aux étrangers, notamment noirs, au motif qu’ils occupent leurs emplois.

En Afrique du Sud, au moins 40 % de la population est au chômage et la population compte au moins 10% d’étrangers.

Assane Koné