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Accord de paix et de réconciliation : Le MP22 rejette le document en l’état

vendredi 20 mars 2015, par Assane Koné

Face à la presse, le 18 mars 2015, les responsables du Mouvement populaire du 22 mars ont mis en doute le caractère équilibré du texte final de l’accord de paix et de la réconciliation proposé par la médiation internationale au gouvernement et aux groupes armés pour la stabilité au Nord du pays. Selon le mouvement populaire du 22 mars, le projet d’accord est anti-républicain. Pire, Pérignama Sylla, secrétaire à l’organisation du MP22, pense par ailleurs que « c’est une tentative de dislocation nationale ».

Les responsables du Mouvement populaire du 22 mars, au cours d’une conférence de presse animée mercredi le 18 mars 2015, dans l’espace d’expression démocratique de la Radio Kayira, ont planché sur le texte final de l’accord de paix et de réconciliation proposé par la médiation internationale au gouvernement et les groupes armés pour la stabilité au Nord du pays.

Après analyse du document paraphé par le gouvernement et une partie des groupes armés, le MP22 rejette sans appel le texte provisoire.

Selon le secrétaire à l’organisation Pérignama Sylla, le texte définitif-provisoire paraphé semble à première vue avoir tenu compte des critiques. Mais, le problème avec le président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, c’est qu’il doit jouer à la souris et au chat avec la France et en même temps jouer au chat et à la souris avec le peuple.

« Le gouvernement bat compagne sur le fait que les opposants s’accrochent à des mots. Le MP22 signe et persiste : la gouvernance dans une République unitaire est une et indivisible. Elle doit être générale, démocratique pour toutes les composantes à moins que l’on ne veuille faire des citoyens de seconde zone. Nous rejetons le terme d’Azawad, surtout de la manière controversée et confuse avec laquelle il est évoqué dans le texte. Outre le MP22 s’inquiète vivement de la représentation régionaliste que les signataires veulent introduire dans la vie politique nationale », a souligné M. Sylla.

A en croire le secrétaire à l’organisation, le texte final de l’accord de paix et la réconciliation proposé par la médiation internationale au gouvernement et les groupes armés pour la stabilité au Nord du pays est un début de la dislocation de l’unité nationale.

« Nous avons du mal à comprendre les partisans du gouvernement. Si l’unité nationale et la forme laïque sont préservées, pourquoi chercher à créer des institutions spécialement pour certaines régions », a-t-il déploré.

Pour le porte-parole du mouvement Mohamed Tabouré, cet accord est anti-républicain avec un caractère féodal. Il ne parle jamais d’une juste représentation des populations du Nord, mais d’une plus grande représentation, et ceci de manière injuste. Ceux qui ne comprennent pas le caractère conflictuel de ces clauses de l’accord n’ont rien compris de la vie ou jouent sciemment contre l’unité de nation », a-t-il précisé, ajoutant que le président de la République ne prépare pas la paix.

Les responsables du MP22 ont attiré l’attention des autorités sur la détention illégale de certains militants.

En marge des festivités du 22 mars, date de la mutinerie ayant abouti à la démission du pouvoir de Amadou Toumani Touré, le mouvement rendra hommage à ses militants en prison.

Bréhima Sogoba

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