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Zone franc : Les ministres des finances décident à Bamako d’une stratégie de lutte contre le terrorisme
dimanche 12 avril 2015, par
Les ministres des finances, les gouverneurs des Banques centrales et les présidents des institutions régionales de la zone franc se sont réunis le vendredi 10 avril 2015 à l’hôtel Radisson de Bamako. La rencontre de Bamako a essentiellement porté sur la problématique de la croissance durable, envisagée sous l’angle des enjeux environnementaux et la viabilité du financement du développement, même si la lutte contre le terrorisme s’est invitée dans les débats.
Réunis à Bamako le 10 avril 2015, les ministres des finances des Etats de la zone franc, ont participé à deux tables rondes. La première table ronde a été consacrée au dérèglement climatique et aux enjeux y afférant pour les Etats de la zone franc, dans la perspective de la Conférences des Parties (COP 21) qui aura lieu à Paris du 30 novembre au 15 décembre 2015.
Au cours de la conférence de presse qui a sanctionné les travaux, et qui a enregistré la participation de Michel Sapin, ministre des finances et des comptes publics de la France, Mamadou Igor Diarra, ministre de l’économie et des finances du Mali, a indiqué que les participants à la table ronde sur le thème « Changement climatique et COP 21 », ont souligné la nécessité pour l’Afrique subsaharienne de présenter à la COP 21 une ambition forte et partagée à la fois en termes d’engagements contre le changement climatique et d’obtention de financements pour l’atténuation et l’adaptation aux effets de ce changement. « De nouveaux canaux de financement pour les politiques de développement durable des pays africains tels que le Fonds Vert ou la Facilité financière pour le climat leur ont été présentés », a-t-il précisé.
Au cours de la seconde table ronde intitulée « Surveillance multilatérale et endettement », la question de l’endettement des Etats, en lien avec les critères de convergence de la zone franc et la réforme des dispositifs de surveillance multilatérale, a été abordée. Selon le ministre malien de l’économie et des finances, les participants ont échangé sur la situation économique des pays africains membres de la zone franc. Il a précisé qu’ils se sont félicités de l’orientation favorable de l’activité économique au cours de l’année 2014 dans la plupart des pays de la zone franc. Et pour cause : l’activité s’est accélérée en 2014 par rapport à 2013, au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africain (UEMOA) et de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC). Aux Comores, la croissance s’est maintenue à u niveau relativement élevé de 3,2%. « Les participants ont révélé qu’en dépit des perspectives de croissance favorable, une vigilance particulière doit être exercée quant à l’évolution du solde budgétaire et de l’endettement des Etats membres, affectés par la chute des cours des matières premières et la dégradation de l’environnement sécuritaire », a-t-il indiqué. Avant de saluer les travaux engagés par les Commissions pour améliorer le dispositif institutionnel de surveillance multilatérale.
Dans le domaine de la convergence réelle, il a aussi salué les progrès accomplis, l’homogénéisation croissante de l’évolution du niveau de vie, même si les disparités importantes demeurent. « Les participants ont invité les Commissions et les Etats à mettre en place des mesures visant à renforcer l’intégration commerciale et à lever les obstacles subsistants au commerce intracommunautaire », a-t-il révélé. Avant d’ajouter qu’ils ont également demandé que la libre circulation des personnes soit rendue effective entre les pays au sein de chaque sous-région.
En ce qui concerne l’indicateur du climat des affaires, le ministre malien a indiqué que la réunion a constaté l’évolution très contrastée en fonction des pays. Selon lui, les participants ont souligné la nécessité de poursuivre les réformes afin de renforcer le développement du secteur privé et l’attractivité internationale de la zone franc. « Le constat de situations contrastées entre les marchés financiers de l’UEMOA et de la CEMAC a conduit les participants à recommander la mise en œuvre de mesures favorables à une meilleure intégration financière dans les deux sous-régions afin d’améliorer l’intégration régionale et de favoriser la convergence », a-t-il annoncé.
Quant à la lutte contre le terrorisme, Michel Sapin, ministre des finances et des comptes publics de la France, a estimé qu’il était très important de venir tenir la réunion de la zone franc à Bamako, pour dire non à tous ceux qui pensent qu’ils pourront porter un coup au développement des Etats sahélo-saharien par des actes terroristes. Il dira que la lutte contre le blanchiment dans la perspective de la lutte contre le financement du terrorisme, a été inscrite à l’ordre du jour des travaux de cette réunion. Le communiqué final indique que les participants se sont engagés à poursuivre et accélérer leurs travaux en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, en vue de mettre à niveau les législations communautaires et de renforcer les dispositifs nationaux et régionaux dans ce domaine, suivant les recommandations énoncées par le Comité de liaison anti-blanchiment de la Zone franc.
Modibo Keita, Premier ministre du Mali, lors de la cérémonie d’ouverture, avait mis un accent particulier sur la lutte contre le financement du terrorisme et le blanchissement des capitaux et la coordination de des services de renseignements financiers.
E attendant la prochaine rencontre qui aura lieu à Paris le vendredi 2 octobre 2015, la réunion de la zone Franc à Bamako a regroupé les ministre des finances des pays de la zone franc, les Gouverneurs des Banques centrales et les Présidents de Commissions et des Banques centrales de développement de la zone ainsi que diverses institutions sous-régionales, régionales et internationales.
Assane Koné