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Véhicules non immatriculés dans la circulation : Et, ces grosses cylindrées qui bravent la décision du gouvernement

mercredi 8 avril 2015, par Assane Koné

La volonté des autorités d’interdire la circulation des véhicules non immatriculés, suite à l’attentat du restaurant la « Terrasse » est loin d’être une réalité sur le terrain. Pourtant, le gouvernement avait annoncé sa détermination à appliquer la décision avec toute la rigueur nécessaire.

Mesure préventive, le gouvernement du Mali a annoncé au lendemain de l’attaque du restaurant la « Terrasse », dans lequel a été impliqué une voiture n’ayant pas de plaque et pour laquelle les recherches sont restées jusque-là sans succès, l’interdiction de circuler des véhicules non immatriculés sur l’ensemble du territoire national. La décision a été prise lors d’une réunion interministérielle présidée par le Premier ministre, Modibo Keita.

Pour rappelle, la version officielle avait affirmé que l’attentat du 6 au 7 mars 2015 à Bamako, qui a fait cinq morts, dont un Français et un Belge, a été mené par un commando de deux hommes armés circulant l’un sur une moto, et l’autre à bord d’un véhicule sans plaque d’immatriculation.

Cella avait poussé à l’adoption d’une décision ministérielle concerne toutes les voitures CH et celles qui n’ont pas d’identification selon les règles de la Compagnie de circulation routière.

La mesure entrée en vigueur avec fanfaronnade avait fait un grand coup médiatique, montrant le caractère sincère de l’opération de nettoyage.

Selon l’autorité routière, la police a arrêté des centaines de voitures qui ont été stationnées dans la cour du groupement mobile de sécurité et a affiché une volonté implacable à poursuivre les consignes du gouvernement pour la sécurité des personnes et des biens sur l’ensemble du territoire.

Un mois après, le constat n’est pas rassurant. Les véhicules CH et celles qui n’ont pas d’identification selon la Compagnie de circulation routière circulent comme bon leur semble dans la capitale.

La mesure semble connaitre le même sort que la volonté du président de la République, Ibrahim Boubacar Keita qui avait annoncé à l’occasion du message à la nation lors du 53e anniversaire de l’accession du Mali à l’indépendance, l’interdiction des véhicules d’Etat de circuler des jours chômés.
IBK à l’époque avait interpellé les fonctionnaires sur la notion du respect des biens de l’Etat et des sanctions pour des frondeurs. Mais la volonté n’a pas fait effet dans l’usage des biens de l’Etat, pour le compte de service privé. Certaines personnalités proches du président ont même été indexées par les observateurs. C’est ainsi que la mesure n’a pas connu de succès dans sa mise œuvre. Aujourd’hui, l’on perçoit les engins de l’Etat même dans les cortèges de mariages.

Et comme l’appel du président, la décision du gouvernement d’interdire dans la circulation les véhicules non immatriculés, suite à l’attentat du restaurant la « Terrasse » pour la sécurité des personnes et des biens est loin d’être une réalité.

Selon des sources proches de la Compagnie de circulation routière, la quasi-totalité des véhicules sans plaque d’immatriculation appartient aux hauts dignitaires du régime. Il s’agit des ministres, députés et des officiers supérieurs des forces de défense et de sécurité. Or, le respect de la mesure est important pour prévenir certaines menaces susceptibles de troubler l’ordre public et doter le Mali d’un système de sécurité capable de résister face aux tentatives.

On peut sans risque de se tromper dire que le gouvernement n’est pas allé jusqu’au bout de sa volonté. Et du coup donne raison aux septiques qui s’interrogeaient sur réelle volonté de mettre fin à cette pratique.

Bréhima Sogoba

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