Actualités > Sommet Afrique-France à Bamako : Quel bilan ?

Sommet Afrique-France à Bamako : Quel bilan ?

mercredi 25 janvier 2017, par Assane Koné

Bamako, la cité légendaire des trois caïmans a abrité les 13 et 14 janvier 2017 la rencontre des chefs d’états africains et leur Homologue français dans le cadre du 27e Sommet Afrique-France sur le thème : « Sommet de Bamako pour le Partenariat, la Paix et l’Émergence ». Ce sommet a tenu toutes ses promesses tant aux plans organisationnel, de l’accueil, de l’hébergement et ce malgré la pression sécuritaire sur le pays. Selon plusieurs observateurs, ce rendez-vous de Bamako a été pour le Mali l’occasion de manifester l’esprit d’amitié et de confiance qui préside aux relations entre la France et les pays africains. Quels sont les impacts tant sur le plan politique, sécuritaire qu’économique de ce sommet sur le Mali et sur l’Afrique ?

Une trentaine de Chefs d’État africains et de Gouvernement et François Hollande, se sont rencontrés à Bamako les 13 et 14 janvier 2017 dans le cadre du 27e Sommet. Les enjeux de ces assises ont porté sur des réponses que les deux parties ont apportées aux épineuses questions. Il s’agit de la sécurité, du terrorisme et de l’extrémisme religieux tant en France qu’en Afrique par un diagnostic sans complaisance. En cette occasion, les Chefs d’état africain et le Président Hollande ont adopté d’excellentes résolutions pour donner un coup de fouet aux relations franco-africaines dans plusieurs axes, particulièrement, le renforcement de la sécurité et du développement économique.

Sur le plan politique

Au-delà de l’arrivée des Chefs d’état et d gouvernements, ce sommet a enregistré la présence de plusieurs responsables d’institutions internationales. Il s’agit de la présidente de la Commission de l’Union africaine, de la Secrétaire générale de l’Organisation Internationale de la Francophonie et du Président de la Banque africaine de Développement. Ce qui a conféré une bonne image et une perception positive du Mali sur la scène internationale, nonobstant la crise multiforme qu’il traverse. Aussi, cette présence massive des hôtes de marque peut s’expliquer par le fait que notre pays entretient de bonnes relations avec ces Etats africains.

Également, ce rendez-vous de Bamako a été pour le Mali une aubaine de représenter l’esprit d’amitié et de confiance qui préside aux relations entre la France et les Nations et les pays africains. L’histoire retiendra que le Mali a enregistré un record de participation avec plus de soixante délégations dont 30 Chefs d’Etat et de Gouvernements. Plusieurs chefs d’entreprises françaises et africaines ont également répondu à l’invitation du Mali.

Sur le plan Sécuritaire

Au plan national, le sommet est intervenu dans un contexte marqué par l’insécurité et la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger. Les synergies d’actions menées par les forces politiques, les organisations de la société civile et de surcroit l’engagement des parties prenantes ont conforté le dynamique retour de la paix définitive et de consolidation de la réconciliation. Les défis de l’heure qui constituent une grande envergure, particulièrement la lutte contre les radicalismes et le terrorisme ont été examinés afin d’apporter des réponses communes.

Pour cela, François Hollande et ses homologues africains ont salué l’utilité d’intensifier les efforts pour prévenir et combattre les phénomènes de radicalisation violente pouvant conduire au terrorisme, en traitant les causes profondes. La formation des soldats africains pour les besoins de la sécurité nationale et des opérations de maintien de la paix a été fortement exprimée.

Malgré le défi sécuritaire relevé lors du sommet, il n’en demeure point que le combat contre l’insécurité et l’attaque terroriste est loin d’être gagné au Mali. Les événements survenus à Gao le 18 janvier 2017 ont fait plusieurs morts et blessés. A cela s’ajoute les attaques sporadiques contre les FAMAs au nord et au centre du Pays.

Sur le plan économique

S’agissant de l’économie, il constitue une croissance inclusive et créatrice d’emplois. A ce titre, la rencontre de Bamako fut un espace d’opportunités économiques et d’investissements ouverts à un partenariat international s’inscrivant dans une perspective de développement. Il faut rappeler qu’au Mali, comme ailleurs en Afrique, les Petites et moyennes entreprises (PME) et les Toutes petites entreprises (TPE) composent plus de 80% des entreprises. Force est de constater que ces PME et TPE semblent exclus de ce système jugé par certains entrepreneurs et observateurs trop favorable aux grandes entreprises. D’autres, estiment que les modèles financiers sont inadaptés à leurs besoins et activités. C’est pourquoi, le Forum de Bamako a jugé opportun de corriger ces incohérences qui défavorisent le secteur privé africain en vue d’atteindre l’émergence à laquelle aspire l’Afrique.

A ce niveau, la France a annoncé l’allocation supplémentaire d’1 milliard d’euros par an pour des projets de développement sur le continent, soit une augmentation également de 25% en trois ans. Un fond d’investissement franco-africain à destination des PME doté de 76 millions d’euros sera également créé. En matière d’aide publique au développement, la France a pris l’engagement de porter sur 20 milliards d’euros d’ici 2018. Aussi, un accent particulier a été mis sur l’innovation et la numérisation pour favoriser la diversification des économies qui est envahie par les jeunes nanti de talents.

Sur le plan Social

Par rapport au plan social, il faut signaler un impact positif quand on constate, tant en Afrique qu’en France, l’acuité du chômage des jeunes avec comme corollaire l’ampleur du phénomène du terrorisme et l’émigration clandestine. Le sommet a prévu la création de nombreux emplois dans différentes branches d’activité comme les services (hôtellerie, restauration, tourisme), l’artisanat, le transport, l’assainissement etc. Cela en rapport avec l’impulsion donnée sur le plan économique. Par ailleurs, il a entrainé un changement de comportement des populations surtout dans le domaine de l’assainissement du cadre de vie.

Il importe de souligner qu’une évaluation des efforts consentis par la France à travers ses différentes opérations tant dans le sahel qu’en Centrafrique, a été faite, pour renouveler son engagement dans un partenariat dynamique entre l’Afrique et la France. Cette rencontre constitue non seulement l’ultime Sommet Afrique-France de François Hollande, mais suscite aussi beaucoup d’espoirs pour le peuple malien en termes de renforcement du système sécuritaire, l’émigration et le redressement de l’économie.

Moussa Mallé Sissoko


Voir en ligne : Sommet Afrique-France à Bamako : Quel bilan ?

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.