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Révision constitutionnelle : L’ADEMA entre deux chaises ?

samedi 1er juillet 2017, par Assane Koné

Décidément l’ADEMA n’a pas encore compris pourquoi il a perdu le pouvoir central au Mali. Difficilement l’ADEMA pourra reconquérir le suffrage des maliens avec ses prises de positions souvent très ambiguës, et à l’allure de quelqu’un qui veut s’asseoir entre deux chaises. Même dans le débat sur la révision constitutionnelle, « l’Abeille devenue frelon », selon Feu le Professeur Mamadou Lamine Traoré, n’arrive pas à prendre une position claire. Et, ne pourra malheureusement, jamais la prendre. Lisez notre analyse !

Est-ce que la ruche de Bamako-Courra n’a pas perdu toute capacité de produire du miel, tant les abeilles ont fait le choix de devenir des frelons ? Si non comment comprendre que dans un débat aussi capitale pour l’avenir du Mali, que l’ADEMA n’arrive pas à prendre une position tranchée.

Le parti dirigé par le Professeur Tiémoko Sangaré a décidé de souffler le chaud et le froid. Pour parler comme nos voisins de la Côte d’Ivoire, les jours pairs, l’ADEMA est pour le « NON » et les jours impairs, les frelons sont pour le « OUI ».

La décision de la réunion du Comité exécutif de l’ADEMA-PASJ du 30 juin 2017, est, on ne peut être plus clair. Elle traduit toute l’ambivalence de la ruche de Bamako-Coura.

Comment comprendre cette décision du CE ADEMA : « Il a décidé de soutenir la loi de révision constitutionnelle votée par l’Assemblée nationale en sa plénière du 2 juin 2017. Toutefois, il se fera le devoir d’apporter ses propositions d’amélioration au texte en vue d’une seconde lecture par l’Assemblée nationale ».

En effet, on soutient, se tait et on vote « OUI ». On a plus rien a proposé, parce que la question n’est pas à l’ordre du jour.

Tout compte fait, à analyser ces deux phrases de près, l’on est en droit de constater que l’ADEMA est d’accord que la loi de révision constitutionnelle a des insuffisances, parce que les Abeilles souhaitent une seconde lecture au cours de laquelle, elles vont apporter des propositions d’amélioration.

Mais, où étaient l’ADEMA et ses propositions, pendant le long processus d’adoption de la loi de révision constitutionnelle par le Gouvernement lors d’un Conseil des ministres et son long séjour à l’Assemblée nationale, avant le vote du 2 juin 2017 ?

En d’autres termes, ce n’est pas seulement le 30 juin 2017 que l’ADEMA a pris connaissance du texte, donc des insuffisances, jusqu’à vouloir y apporter des propositions d’amélioration.

Est-ce à dire que les propositions de l’ADEMA ont été faites au moment des écoutes au niveau de la Commission lois et n’ont pas été prises en compte ? Mais si tel était le cas pourquoi l’ADEMA ne s’est pas simplement assumé en votant contre le projet de révision constitutionnelle le 2 juin 2017 ?

Tout porte à croire que l’ADEMA est resté dans un soutien aveugle et à voter le projet de loi de la révision constitutionnelle le 2 juin 2017 par loyauté au Président IBK, comme lui-même l’avait fait avec le projet de loi de la révision constitutionnelle à l’époque du Général Amadou Toumani Touré.

Sinon pourquoi déclarer « soutenir la loi de révision constitutionnelle votée par l’Assemblée nationale en sa plénière du 2 juin 2017 » et manifester par la même occasion sa volonté de vouloir y « apporter ses propositions d’amélioration au texte en vue d’une seconde lecture par l’Assemblée nationale », au moment où cela n’est pas à l’ordre du jour.

De deux choses l’une. Soit l’ADEMA est dans les secrets d’IBK ou joue le charlatan qui lit dans l’eau le futur du pays, soit l’ADEMA est simplement inconséquente. Pour la simple raison, les Abeilles s’engagent à apporter des propositions d’amélioration à un texte qu’elles soutiennent.

Dans tous les cas, en invitant « le Gouvernement à réunir les conditions optimales pour que le vote du référendum se tienne sur l’ensemble du territoire national », l’ADEMA se découvre d’avantage.

Nous pouvons soupçonner l’ADEMA de faire la réflexion suivante : « Pourquoi, se mettre à dos le Président IBK, lorsque l’initiative de sa révision de la constitution de 1992, à l’état actuel, est vouée à l’échec ? ».

Assane Koné


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