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Reforme du secteur de la sécurité au Mali : La nécessité de l’intégration du genre dans toutes les activités

dimanche 31 mai 2015, par Assane Koné

Du 31 mars au 1er avril 2015, le National Democratic Institute (NDI), a organisé en collaboration avec la Mission Intégrée Multidimensionnelle des Nations Unies pour la Stabilisation du Mali (Minusma) un atelier d’échanges avec la société civile sur la reforme du secteur de la sécurité (RSS) à l’Ecole de Maintien de la Paix, Alioune Blondin Beye à Bamako.

L’initiative s’inscrit dans le cadre de l’exécution du Programme Sahel, cofinancé par les Ministères des Affaires Etrangères du Danemark et de la Norvège. L’objectif de l’atelier était d’amener les organisations de la société civile malienne à s’impliquer davantage dans le processus de RSS à travers des sessions d’informations et par un renforcement de leurs connaissances sur la réforme du secteur de la sécurité, les outils et les formes de contrôle citoyen.

La rencontre a regroupé 44 participants, y compris les autorités administratives, les chefs traditionnels et religieux, les représentants de la société civile, les associations des jeunes et des femmes, les média.

Il est ressorti des travaux de deux jours un certain nombre de recommandations dont la restitution a été faite le vendredi 29 mai 2015 à la presse. C’était à la maison de la presse.

Selon Mamadou Coulibaly, rapporteur de l’atelier, les travaux se sont déroulés en plusieurs étapes : Cérémonie d’ouverture présidée par Sada Samaké, Ministre de la Sécurité, des Communications en plénière suivies d’échanges ; des travaux en groupes suivis de restitutions en plénière ; la formulation des recommandations et l’adoption du communiqué final.

Il a précisé que trois communications ont été présentées : les principes de la gouvernance du secteur de la sécurité et de la réforme du secteur de la sécurité ; la réforme du secteur de la sécurité au Mali et l’expérience de la république Démocratique du Congo dans la réforme du secteur de la sécurité, développé par le Colonel Bertin Yawe, officier Congolais de la Minusma.

Selon le rapporteur, l’officier congolais a d’abord procédé à une analyse du contexte politique et historique du Congo avant de citer quelques dates clés du processus de mise en œuvre de la réforme de la police du Congo.

L’officier congolais de la Minusma a ensuite mis l’accent sur le rôle important joué par la société civile congolaise dans la mise en œuvre de cette réforme à travers notamment la création en décembre 2006 d’un réseau pour la réforme du secteur de la sécurité.

Elle a mené aussi des actions qui ont permis l’adoption d’un cadre juridique de la RSS en RDC.

La société civile congolaise a participé en outre au rétablissement de la confiance entre les FDS et les populations, à l’éducation civique et assuré le contrôle et le suivi de la RSS.

Deux jours durant, les discussions et échanges ont porté sur les politiques de sécurité existant au Mali et le rôle de la société civile en matière de la reforme du secteur de la sécurité et les forces et faiblesses de la société civile au Mali pour une plus grande implication dans la RSS au Mali.

Ces travaux furent sanctionnés par un certain nombre de recommandations formulés par les participants.

Selon Mme Diakité Hawa Diop, également rapporteur et membre de la Fédération Nationale des Collectifs d’Organisations Féminines (FENACOF/ Mali), l’atelier recommande l’Etat d’impliquer fortement les OSC dans le processus de la Réforme du Secteur de la Sécurité et de mettre en place une procédure standard d’élaboration de dossiers et de recherche de ressources auprès des bailleurs.

Selon elle, l’atelier a aussi recommandé : ouvrir un dialogue des OSC avec les institutions en charge de la sécurité pour rétablir la confiance, promouvoir l’éducation et la formation continue au sein de la population et des communautés, communiquer sur l’importance de la MINUSMA pour la sécurité et la stabilité du Mali afin d’amener les populations à la défendre, appuyer le renforcement des capacités financières et matérielles des OSC, appuyer le renforcement des capacités de la société civile en organisant des formations ciblées par thème sur la RSS et sur la gestion en vue de les rendre plus crédibles face aux bailleurs de fonds et aider les OSC à élaborer une vision stratégique et un plan d’action.

Des recommandations ont aussi été formulées à l’égard des organisations de la société civile. Ce sont : faire la cartographie de toutes les OSC intervenant sur les questions de sécurité et de paix, renforcer la communication horizontale et verticale entre les OSC et entre celles-ci et les autres structures y compris l’administration, promouvoir la synergie des actions des OSC en les incitant à avoir des projets communs à impacts significatifs, faire des études et mener le plaidoyer sur des thèmes comme ( la redevabilité et la responsabilité, la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption, les droits de l’homme et l’état de droit, l’intégration du genre dans toutes les activités, la liberté de la presse, la neutralité des services de sécurité dans le jeu politique), élaborer un programme pour le renforcement de capacités des organisations de la société civile, impliquer fortement les OSC dans la RSS en incitant les structures gouvernementales à le faire, mener des études ou enquêtes pour évaluer les besoins de la population en matière de sécurité, utiliser les medias sociaux dans le travail d’identification des besoins et multiplier les espaces de communication entre les OSC

LaSouss

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