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Présidentielle 2018 : Les 5 axes prioritaires du programme du candidat IBK

lundi 23 juillet 2018, par Assane Koné

L’hôtel Sheraton de Bamako a abrité le samedi 21 juillet 2018, la cérémonie de présentation du projet de programme du candidat de l’Alliance pour le Mali, Ibrahim Boubacar Keita, Président sortant. Ce projet de programme 2018-2023 est intitulé, « notre Mali ira plus loin ».

« Ma première mission sera d’équiper les forces et les rendre fiable. Qu’on le reconnaisse ou pas, nous sommes en mission mondiale. Nous avons envisagé d’équiper notre armée. Et pendant les 5 dernières années, c’est ce qui a été fait, à travers l’acquisition des avions qui ont été réceptionnés. Cela est absolument indispensable. Nous avons la légalité et la légitimité de poser ces actes », a déclaré IBK, lors de cette cérémonie.

Youssouf Maiga, coordinateur général du projet qui a été scindé en 5 axes, a précisé que ce document a été l’élaboré par un groupe d’une cinquantaine experts, sans intérêt et avec l’accompagnement du Premier ministre et le secrétaire général de la Présidence.

Il a ensuite levé le voile sur les 5 axes de ce programme : Axe 1 : gouvernance, réformes politiques et institutionnelles ; Axe 2 : promotion d’une croissance économique inclusive ; Axe 3 : développement du capital humain et inclusion sociale ; Axe 4 : environnement, changement climatique et développement durable ; Axe 5 : diplomatie, corporation et partenariat.

Après la présentation sommaire des axes du programme, « notre Mali ira plus loin » par le coordinateur général. Le public a eu droit à une présentation détaillée de deux axes à savoir : l’Axe 1 et l’Axe 3 par les experts qui ont participé à l’élaboration du programme.

Recrutement de plusieurs milliers de militaires

Pour la paix, la sécurité, la défense, la réconciliation nationale et la cohésion sociale, il est prévu d’accorder une priorité à la pérennisation de la Loi d’Orientation et de Programmation Militaire (LOMP), à la Loi de Programmation sur la Sécurité Intérieure (LPSI) et à la mise en œuvre effective de l’Accord pour la Paix et la réconciliation au Mali issu du Processus d’Alger, signé le 15 mai et le 20 juin 2015.

Ici, les experts ont identifié les défis comme : l’accélération du cantonnement, du désarmement de la démobilisation et de la réinsertion des ex-combattants, de même que le processus d’intégration ; la mobilisation des partenaires du Mali, en plus de la MINUSMA et de la banque mondiale déjà engagées dans le processus. « Pour ce faire, il sera mobilisé 15 milliards de FCFA pour boucler le programme DDR. 20 milliards de FCFA pour accompagner le processus d’intégration, les deux processus portant sur une estimation d’environ 15 000 ex-combattants, prenant en compte les questions d’inclusivité des jeunes de Gao et du centre », indique le document de programme. Au titre des défis, l’on a aussi prévu la mise en œuvre de la stratégie de réforme du secteur de la sécurité (RSS), qui permettra entre autres d’impliquer les communautés et les acteurs de la nouvelle dimension de la sécurité humaine, dans la prise en charge de leur propre sécurité, l’opérationnalisation des Unités de patrouilles mixtes du MOC, à Kidal, et à Tombouctou, afin de mieux sécuriser le DDR. L’on prévoit aussi le parachèvement de la mise en œuvre de la LOPM et de la LPSI en 2019, qui assurera au pays des forces à pleine capacité opérationnelle, avec l’appui des partenaires de la MINUSMA, de l’UETM, de EUCAP et de la force conjointe G5 sahel.

Plusieurs actions ont été prévues pour relever ces défis, notamment le recrutement de plusieurs milliers de militaires. Dans le domaine de la sécurité et de la défense, il est prévu de : renforcer qualitativement et quantitativement les forces de défense et de sécurité ; optimiser les moyens opérationnels ; mettre en place un Conseil de crise auprès du Président de la République ; Optimiser les moyens et capacités opérationnelles des services de renseignements ; optimiser la sécurité territoriale de façon rationnelle et édifier une nouvelle armée traduisant la diversité du Mali. Et, ce sont 800 milliards de FCFA qui ont été prévus pour cela.

Pour ce qui concerne la paix et la cohésion sociale, des actions seront financées à hauteur de 900 milliards FCFA, afin de renforcer le cadre institutionnel favorable à la cohésion sociale et promouvoir davantage le dialogue social et impliquer les leaders d’opinion et la jeunesse.

L’instauration de primes liées à la performance

Pour les réformes politiques, la gouvernance, la justice, les droits de l’homme, l’administration territoriale et la décentralisation, les affaires religieuses et du culte, le doigt a été mis sur au moins 5 défis.

Ce sont : l’amélioration de l’efficacité et de la crédibilité des institutions pour offrir des services de qualité aux populations ; l’Instauration d’une nouvelle culture managériale sensible au genre et prenant en compte la dimension humaine, la motivation, le changement d’attitude et de comportement et une lutte sans merci contre la corruption et la délinquance financière, la Consolidation de la paix sociale, la stabilité et la sécurité, le développement des capacités d’anticipation de crise et relèvement de la citoyenneté, le Développement territorial cohérent, équilibré et durable et gouvernance inclusive du territoire ; et l’élimination de l’extrémisme violent à travers une meilleure coordination et un encadrement des organisations et des pratiques religieuses et du culte.

Pour faire face à ces défis, des actions à mener ont été prévues, notamment l’instauration de primes liées à la performance. En autres actions, l’on peut retenir : la poursuite du processus de réformes institutionnelles ; l’amélioration de la gouvernance ; la réforme de la justice ; la promotion et la protection des droits de l’homme ; la poursuite des auteurs et complices d’actes terroristes ; la promotion du développement territoriale équilibré des régions et des pôles urbains ; le renforcement des capacités des ressources humains des collectivités territoriale ; le renforcement de l’accompagnement de l’état ; le renforcement de la gouvernance inclusive du territoire, l’amélioration du financement de la décentralisation et la prévention du terrorisme, de la radicalisation et de l’extrémisme violant.

Dans leur présentation de l’Axes 3 qui porte sur le développement du capital humain et l’inclusion sociale, les experts l’ont cédé en 3 parties : Santé, développement social, actions humanitaires, famille, femme et enfant ; Education, enseignement supérieur et recherche scientifique, emploi et formation professionnelle ; jeunesse, citoyenneté et sport.

Ici aussi, les défis et les actions prioritaires pour chaque partie composant cet axe, ont été identifiés.

En ce qui concerne la Santé, développement social, actions humanitaires, famille, femme et enfant, au titre des défis, l’accent a été mis sur un certain nombre de points. Ce sont : l’Amélioration de la qualité de l’offre de soins et de services à tous les niveaux, à travers le relèvement du plateau technique des services et l’accès équitable aux services de santé de la reproduction de base ; le renforcement du statut de la femme et de la petite fille au sein du ménage et de la société,jouissance des droits, plein exercice des devoirs et accès aux opportunités économiques ; l’application des droits de l’enfant et sauvegarde de son intégrité physique et morale, en situation de vulnérabilité ; et l’amélioration des conditions de vie et de travail des personnes en situation de handicaps et accroissement de la solidarité envers les populations vulnérables notamment les personnes âgées, les veuves et les orphelins.

Des actions prioritaires qui coûteraient 572, 86 milliards de FCFA, ont été prévues. Et, ce sont : la Poursuite de la réforme du système de santé ; l’Amélioration de l’offre de soins de qualité par le relèvement du plateau technique des services ; l’Amélioration de l’accès au service de santé de la femme enceinte ; la lutte contre le paludisme notamment chez les enfants et les femmes enceintes ; l’amélioration de la qualité des prestations de services à tous les niveaux ; la lutte contre l’infection au VIH ; et l’Appui à la valorisation de la médecine traditionnelle.

Pour ce qui concerne le développement social et actions humanitaires, ce sont 45 milliards FCFA qui ont été prévus pour financer des actions prioritaires. Ce sont : l’appui au retour et l’implantation des populations déplacées et/ou rapatriées ; la mis en place d’un régime d’assurance maladie Universelle (RAMU) ; l’extension de la couverture sociale aux Maliens résidant à l’extérieur ; le renforcement des programmes d’assistance ; la lutte contre la mendicité dans les centres urbains (chefs-lieux de régions) ; la lutte contre l’exclusion ; l’assurance de la prise en charge de l’enfance en difficulté.

Pour la famille, la femme et l’enfant, ce sont 217,7 milliards FCFA qui seront mobilisés, pour des actions comme : réactiver les fonctions de socialisation, de protection, de promotion et de gouvernance de la famille et pour assurer la jouissance des droits des femmes et des jeunes et l’accès aux services sociaux.

Dans le domaine de l’éducation, enseignement supérieur et recherche scientifique, emploi et la formation professionnelle, des défis et des actions prioritaires ont été identifiés.

Au titre des défis, l’on peut citer : amélioration de la gouvernance du système éducatif, de la gestion administrative, pédagogique et de la qualité de l’enseignement ; la mise en place des infrastructures adéquates pour l’éducation non formelle, l’éducation préscolaire, et spéciale et les cantines scolaires, construction réhabilitation, recrutement massif, formation des, maitres et renforcement des capacités pour un meilleur suivi des écoles privées ; la poursuite de l’ouverture des écoles au nord et au centre du pays, intégration et encadrement spécifique des effectifs marginalisés ou exclus du système éducatif ; et la création d’une synergie entre les fonctions publiques de l’Etat et des Collectivités territoriales.
Les actions à mener à ce niveau sont : améliorer l’accès et l’équité, Améliorer la qualité des enseignements et des apprentissages, Améliorer la gouvernance du système éducatif. Un grand programme de développement du secteur privé et de la création d’emplois sera initié et mis en œuvre au profit des jeunes et des femmes pour la période 2019-2023, dont le coût des projets s’élève à 302,5 milliards de FCFA.

Pour ce qui concerne jeunesse, la citoyenneté et le sport. Des actions seront entreprises pour promouvoir l’émergence d’un citoyen nouveau ancré dans les valeurs maliennes et ouvert à l’idéal universel. Par ailleurs des dispositions seront prises pour promouvoir les adolescents et les jeunes et pour promouvoir l’émergence d’un citoyen malien conscient de ses droits et devoirs et engagé à la construction du pays. La promotion du sport est aussi prévue.

Bintou COULIBALY


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