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Pouvoir IBK : Panne de gouvernance

mercredi 13 août 2014, par Assane Koné

Selon l’adage, « il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir ». Qui ne voit pas que le Mali ne bouge plus d’un iota et que pire on recule, pendant que certaines autorités prennent goût à narguer le peuple, de part leurs comportements, leurs discours, leur gestion des affaires publiques de tous les jours ? En vérité, sauf cécité intellectuelle, tout le monde voit que le pouvoir IBK ne peut plus. Son incapacité à relever les défis du moment ne fait plus l’ombre d’aucun doute.

Ce ne sont plus seulement les institutions de Bretton Woods (FMI, Banque mondiale) qui nous interpellent sur l’indiscipline budgétaire de nos gouvernants, mais aussi l’Union européenne qui emboîte les pas aux institutions. Malgré les efforts de la presse malienne à faire comprendre que le bateau Mali est mal piloté, car il ressemble en réalité à un bateau ivre, il se trouve encore des gens qui doutent de la réalité qui crève les yeux.

Sinon que de mauvaise foi, comment douter de cette information quand Le Républicain mettait en titre : « Dans une lettre au gouvernement malien : L’UE demande copie de la facture d’achat de l’avion Présidentiel… » ?
En outre, dans sa parution du vendredi 1eraoût, l’hebdomadaire malien d’Informations générales, d’enquêtes et d’investigations, Le Sphinx signalait : « l’Union européenne a écrit officiellement à IBK, pour demander des documents relatifs à l’achat de l’avion et au marché d’armement de 70 milliards de FCFA ».

Ce n’est que nous voulons avoir raison, mais c’est que les défenseurs du régime avaient tenté de jeter le discrédit sur votre quotidien en nous demandant de publier la lettre si nous l’avions. Pourquoi ne pas les servir. Nous leur apportons leur réponse aujourd’hui, en publiant cette lettre que disions avoir consultée la semaine dernière.

Le Républicain avait écrit : « la Direction générale du développement et de la Coopération (Europe Aid) de l’Union européenne, à travers son Directeur Afrique de l’Ouest et Centrale Pierre AMILHAT, vient de faire parvenir une lettre au gouvernement malien, à laquelle nous avons eu accès et consultée. Cette lettre en date du 17 juin 2014, a été adressée au ministre des Affaires Etrangères, de l’Intégration africaine et de la Coopération internationale, en sa qualité d’Ordonnateur national du FED. Dans cette lettre l’Union européenne sollicite du gouvernement malien « copie du contrat d’achat de l’avion présidentiel et du contrat d’achat de fourniture et d’équipements miliaires ». Le Directeur Afrique de l’Ouest et Centrale du développement et de la Coopération (Europe Aid) Pierre AMILHAT a également sollicité tous les éléments s’y référant, pour lesquels des discussions sont en cours avec le FMI. La Commission de l’Union européenne est pleinement disposée à financer un « audit des principaux marchés publics lancés par le gouvernement », en pleine coordination avec le Bureau du Vérificateur Général, afin d’appuyer l’administration malienne à « un meilleur suivi et une meilleure mise en œuvre des réglementations nationales », souligne la lettre.

Ces préoccupations en rapport avec les consultations d’audits, sont aussi celles de la communauté internationale ; et le patron du développement et de la Coopération (Europe Aid) pour l’Afrique de l’Ouest et centrale, Pierre AMILHAT a informé le gouvernement malien que « l’examen du dossier de demande de décaissement de 2014 de notre appui budgétaire fera l’objet d’une étude approfondie par mes services à Bamako comme à Bruxelles ». Toutefois, il restera conditionné à la « première revue de l’arrangement triennal au titre de facilité élargie de crédit prévue au mois de septembre, tel que prévu dans la convention de financement ». En clair, il n’y aura de décaissement venant de l’Union européenne qu’après le quitus du FMI.

« Au-delà de la lettre européenne, le débat qui se pose aujourd’hui a trait à l’aptitude du pouvoir à relever les défis économiques qui assaillent le pays. En effet, depuis l’avènement d’IBK à Koulouba, on entend parler de tout sauf de développement. Pas de ponts, pas de chaussées. Mais des histoires d’avion, des défaites militaires, des querelles politiciennes, des changements gouvernementaux. Rien que des choses inutiles, éloignées des préoccupations quotidiennes des Maliens. Quand finira donc ce cirque ? », lit-on dans la dernière livraison du Procès-verbal le 12 août 2013.

Il est temps avec cette politique d’autruche pour prendre le train de la bonne gouvernance, car ne sont à l’origine de la brouille entre notre pays et ses partenaire, que la procédure douteuse et opaque de l’achat inopportun d’un avion présidentiel au moment où le pays sous perfusion agonise. De tels gouvernants, de tel président ont-ils souci du bonheur de leurs compatriotes qu’ils n’hésitent pas d’ailleurs de traiter « d’apatrides, et d’aigris » ? Et à cela s’ajoute qu’au-delà du contrat d’achat de l’avion présidentiel, le contrat de fournitures et d’équipements militaires, qui fâche autant que le premier, les PTF, a été passé de gré à gré à un conseiller de la présidence de la République et Directeur général de GUO Star Sarl Sidi Mohamed Kagnassy. Vous avez dit délit d’initié ?

Vivement cet audit international indépendant que suggère la Commission de l’Union européenne et qui porterait sur les principaux marchés publics lancés par le gouvernement, en coordination avec le Bureau du Vérificateur Général.

B. Daou
(LE REPUBLICAIN)

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