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OUVERTURE DE LA 28e EDITION DU FESPACO : Contre vents et marées, le Mali aux côtés du Burkina Faso

vendredi 3 mars 2023, par Assane Koné

Choguel K. Maïga, Premier Ministre du gouvernement de Transition au Mali, accompagnée d’une forte délégation ministérielle, a donné le 25 février 2023, le premier coup de clap, en compagnie du Premier ministre du gouvernement de Transition du Burkina Faso.

La 28e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) a ouvert ses portes le samedi 25 février 2023. La cérémonie d’ouverture, au Palais des sports de Ouaga 2000, a enregistré la présence du Premier ministre du Burkina Faso et de celui du Mali, pays invité d’honneur. En plus d’une dizaine de ministres maliens, il faut dire la quasi-totalité des directeurs centraux des services relevant du Ministère de la culture, était présente dans la salle. Et, pour la circonstance, les autorités maliennes et les autorités burkinabés dans une cohésion retrouvée, et surtout une solidarité dynamique, ont procédé à l’inauguration du rendez-vous du cinéma africain.

Et, le Peuple burkinabé a été impressionné par la mobilisation du peuple malien à ses côtés lors de cette cérémonie d’ouverture qui a été marquée par l’absence de certains acteurs qui étaient toujours aux premiers rangs à Ouagadougou, dès qu’on parle de FESPACO.

La forte délégation venue du Mali, mélangée à la population burkinabé, a pris d’assaut dès les premières de l’après-midi les gradins du Palais des Sports de Ouaga-2000. C’est dans cette salle qui a pratiquement refusé du monde, que le Premier ministre du Mali, Dr, Choguel Kokalla Maiga et son homologue du Burkina Faso, Apollinaire Joachim Kyèlem de Tambèta, ont donné le premier coup de clap de la 28e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO).

Solidarité et fraternité exprimées entre maliens et burkinabé

Pour des honneurs, la délégation malienne en a eu au cours de cette cérémonie. A la limite, ce fut par moment des « standings ovation », chaque que le nom du Colonel Assimi Goita, Président de la Transition au Mali, était prononcé.

« Le Mali et le Burkina Faso, sont deux pays frères liés par l’histoire, la géographie et la culture », a indiqué d’entrée de jeu Dr Choguel Maiga, dans son adresse, au nom du Chef de l’Etat du Mali, colonel Assimi Goita. Selon lui, « le Mali prend part à cette 28e édition du FESPACO dans un esprit de solidarité et de fraternité à l’endroit du peuple burkinabè ». Le Premier Ministre malien a tenu à rappeler que « Rien ne devrait séparer ceux que la nature a unis ». Et, pour cela, il dira aux autorités burkinabé : « Nourris à la sève du même héritage ancestral, les peuples du Mali et du Burkina Faso restent soudés à jamais malgré les vicissitudes des temps présents ».

Il a ajouté que le choix du Mali, comme pays invité d’honneur, « est un choix de raison, fondé sur l’excellence des relations entre nos deux pays, qui vient renforcer nos capacités à agir ensemble mais aussi, la preuve de la résilience partagée et assumée de nos deux peuples ».

« Cinéma d’Afrique et Culture de la Paix »

Le thème de cette édition du FESPACO porte « Cinéma d’Afrique et Culture de la Paix ». Dans sa lecture de ce thème, Dr Choguel Maiga, dira qu’il n’est pas du tout gratuit. Selon lui, la thématique retenue « aidera à nous doter de la capacité de résilience forgée par la production des œuvres cinématographiques, face aux différentes violences qui menacent la survie de nos populations ». Il dira que le thème : « Cinémas d’Afrique et culture de la paix », appelle à une réflexion profonde. « Il invite les cinéastes à épiloguer sur un sujet brûlant de l’heure », a-t-il déclaré. Paraphrasant l’UNESCO, il dira que « C’est dans les esprits que germent les conflits, et c’est dans les esprits que se préparent les défenses de la paix ». Dr Choguel Maiga a dit toute sa conviction qu’il « n’y a nul doute que face à la montée fulgurante de la violence, la culture, en général et le cinéma en particulier, demeure l’alternative la plus efficace pour préparer les esprits à cultiver durablement la paix ».

Il dira que la culture, à travers les œuvres cinématographiques, a un rôle avant-gardiste à jouer dans le processus de paix et de réconciliation au Mali. « La raison est simple : la culture est dans son essence un partage de valeurs. Comme telle, elle peut devenir un antidote puissant à l’extrémisme. « La culture renferme tous les ingrédients et les ressorts sur lesquels nos peuples devraient s’appuyer pour rebâtir les havres de paix qu’ont toujours été nos pays », a-t-il déclaré. Il a estimé que les cinéastes africains doivent s’appuyer sur ces ressorts culturels pour réaliser des films de sensibilisation à la paix, à la cohésion sociale et au vivre ensemble. « L’art reste le meilleur antidote à l’embrigadement et aux dérives idéologiques », a-t-il déclaré. Selon lui, l’art est une lumière qui nous permet de nous libérer du dogme en général. « Dans nos pays qui restent fragilisés par les violences de leur passé récent, la tenue d’un événement de cette envergure est un acte de résistance et un refus clair de l’obscurantisme », a-t-il indiqué.

Mais, avant, il a estimé que le FESPACO est une véritable plateforme de visibilité pour les cinéastes d’Afrique et de ses diasporas. Il dira que cet évènement a contribué à développer la carrière de nombreux cinéastes et pour certains même, d’acquérir une stature internationale. « Le FESPACO participe ainsi à la fois à la reconnaissance et à la consécration du cinéma africain », a-t-il déclaré.

Dr Choguel K. Maiga a rendu hommage aux cinéastes africains qui ne sont plus de ce monde. Il a nommément cité Sembène Ousmane du Sénégal et Cheick Fantamady Camara de la Guinée Conakry. Il a aussi salué deux esprits brillants du cinéma africain, originaires du Mali : Souleymane Cissé (détenteur de deux étalons 1979 avec Bara et 1983 avec Finyè) et Cheick Oumar Sissoko, détenteur de l’Etalon d’or du Yenenga, en 1995 avec son film Guimba, le Tiran, une époque.

« Résistance et un refus clair de l’obscurantisme »

Le ministre Burkinabé de la Culture et de la Communication du Faso, qui a lu le discours du Premier Ministre Burkinabé, n’a pas manqué de rendre un hommage mérité au Mali, qui, malgré le contexte difficile, a bien voulu répondre favorablement à l’invitation des autorités burkinabè. Pays de grande culture et de cinéma, le Mali dit-il, a participé au Fespaco depuis sa 2e édition, ce qui lui a permis de remporter trois étalons d’or.

Le Président de la délégation générale de la Commune de Ouaga, Maurice Konaté, et le président de la Commission nationale d’organisation du Fespaco, Fidèle Aymar Tamini, ont aussi rendu un hommage au Mali, aux autorités maliennes « qui ont dit oui à l’invitation des autorités du Faso ». En plus de cette acceptation, M. Tamini a remercié le pays d’Assimi Goita d’avoir offert le podium de la cérémonie d’ouverture, le son et biens d’autres surprises.

Comme de coutume, le pays invité d’honneur met à disposition un artiste de choix qui doit animer l’ouverture du Fespaco. Le Mali a offert au fespaco, l’artiste musicien Sidiki Diabaté. A cette occasion, la salle du Palais des sports de Ouaga a vibré au son du fils d’un des maitres de la Kora, Toumani Diabaté. L’émotion était à son comble car les ouagalais de tous bords ont entonné à l’unisson l’hymne nationale du Mali et du Burkina. L’artiste vedette du moment au Mali, Sidiki Diabaté, très aimé par le public ouagalais a donné une couleur arc-en-ciel à la cérémonie d’ouverture. En plus de Sidiki Diabaté, plusieurs troupes de chorégraphie du Burkina ont émerveillé l’assistance.

Assane Koné


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