Politique > Mali : le récit de l’attaque dans l’hôtel de Bamako

Mali : le récit de l’attaque dans l’hôtel de Bamako

lundi 23 novembre 2015, par Assane Koné

D’après le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian ce djihadiste algérien serait à l’origine de l’attentat dans l’hôtel de Bamako. Le bilan de l’attaque se monte à « au moins trois terroristes » morts et au moins 27 morts parmi les clients et employés, selon une source militaire malienne.

Des hommes armés ont attaqué ce vendredi à Bamako un hôtel de luxe fréquenté par des étrangers et ont pris en otage 170 personnes. Un dernier bilan fait état d’au moins 27 morts parmi les clients et employés, ainsi qu’au moins trois terroristes.

La prise d’otage s’est terminée vers 16h30 avec l’assaut des forces de l’ordre. Ce soir, le groupe djihadiste Al-Mourabitoune a revendiqué la prise d’otages, selon un document d’Al-Jazeera.

Des membres du secrétariat général à la Francophonie sont susceptibles d’être visés, selon une source judiciaire. La cérémonie de remise du Prix des 5 continents de la Francophonie doit se tenir dimanche à Bamako.

Au moins 3 suspects « activement recherchés »

Selon les autorités maliennes, il y aurait au moins trois suspects « activement recherchés » dans l’enquête sur l’attaque contre Radisson à Bamako. L’état d’urgence est entré en vigueur samedi au Mali, au lendemain de la prise d’otages qui a fait au moins une vingtaine de morts.

21h30 Le groupe jihadiste Al-Mourabitoune revendique l’attaque

Le groupe jihadiste Al-Mourabitoune a revendiqué la prise d’otages, selon un document sonore diffusé en soirée par la chaîne qatarie Al-Jazeera. "Nous les Mourabitoune, avec la participation de nos frères (...) d’Al-Qaïda au Maghreb islamique, revendiquons l’opération de prise d’otages à l’hôtel Radisson", indique la voix d’un homme dans ce bref extrait diffusé par la chaîne basée à Doha.

Ce groupe est un mouvement armé djihadiste né en 2013 de la fusion du groupe de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar et d’une autre formation liée à Al-Qaïda.

21h03 Le dernier bilan s’élevait vendredi soir à « au moins trois terroristes tués ou qui se sont fait exploser », et au moins 27 morts parmi les clients et employés, a indiqué à l’AFP une source militaire malienne.

«  Le dernier bilan est d’au moins trois terroristes tués ou qui se sont fait exploser », a affirmé cette source militaire sous le couvert de l’anonymat, estimant que leur nombre total ne dépassait pas quatre.

Au moins 27 clients et employés de l’hôtel sont morts dans l’assaut et la prise d’otages, a ajouté cette source, sans être en mesure de préciser leurs nationalités. La recherche des corps d’éventuelles autres victimes se poursuivait dans l’hôtel.

20h30 Le terroriste Mokhtar Belmokhtar à l’origine de l’attentat ?

D’après le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, le terroriste algérien Mokhtar Belmokhtar serait "sans doute à l’origine de cet attentat" contre l’hôtel de Bamako.

"Il est recherché par de nombreux pays depuis longtemps, il est sans doute à l’origine de cet attentat, encore qu’on n’en est pas tout à fait certain", a dit le ministre sur le plateau de TF1.

Mokhtar Belmokhtar, lié à Al-Qaïda et cerveau de la meurtrière prise d’otages du site gazier algérien d’In Amenas en 2013, avait été signalé comme tué par une frappe aérienne américaine par le gouvernement lybien en juin 2015. Al-Qaïda avait finalement démenti l’information .

20h15 Pas de ressortissant français parmi les victimes

La France ne compte a priori pas de ressortissants parmi la vingtaine de victimes de l’attentat commis vendredi dans l’hôtel Radisson à Bamako, a déclaré vendredi le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian.

"A ma connaissance, à cet instant, il n’y aurait pas de Français mais je reste très prudent, l’assaut s’est terminé il y a à peine une heure et donc on n’a pas pu encore identifier l’ensemble des victimes", a déclaré le ministre sur TF1.

18h20 - Au moins 22 morts ?

Les forces de sécurité maliennes ont annoncé que le bilan s’était alourdit. On compterait désormais au moins 22 morts, selon un dernier bilan.

18h05 - Des islamistes armés combattent toujours l’armée malienne

Des islamistes armés résistent toujours aux forces maliennes dans les étages supérieurs de l’hôtel Radisson Blu de Bamako après le dénouement de la prise d’otages, a annoncé un porte-parole du ministère de la Sécurité intérieure. « Les assaillants n’ont plus d’otages. Ils sont retranchés dans les étages supérieurs. Il n’y a plus qu’eux et les forces spéciales maliennes qui essaient de les déloger », a déclaré Amadou Sangho.

17h55 - Jean-Yves le Drian sera ce soir l’invité du JT de TF1

Le ministre de la Défense s’exprimera devant les caméras de TF1 ce soir afin d’évoquer la situation dans le pays.

17h35 - La prise d’otage est terminée, confirme une source militaire malienne

Une source militaire malienne a confirmé que la prise d’otage était "terminée". Pour l’heure, on compte au moins 18 victimes, 27 selon un responsable de l’ONU.

17h15 - Deux assaillants tués

Selon une source militaire malienne, deux assaillants auraient été tués lors de l’assaut des forces de l’ordre. Des casques bleus sur place disent avoir vu 27 corps à l’hôtel Radisson, selon un représentant de l’ONU. Douze des corps se trouvaient au rez-de-chaussée et les 15 autres au deuxième étage, a-t-il précisé, ajoutant que les forces de l’Onu participent aux recherches qui se poursuivent.

16h40 - Fin de la prise d’otages, les assaillants retranchés dans l’hôtel

Un ministre malien annonce que les assaillants n’ont plus d’otages et se sont retranchés dans l’hôtel.

16h35 - "18 corps retrouvés"

Les corps de 18 personnes ont été retrouvés, a indiqué à l’AFP une source de sécurité étrangère.

16h30 - Un Belge a été tué dans la prise d’otages de l’hôtel Radisson à Bamako. Cette information a été dévoilée par son employeur. Pour le moment, il n’est pas possible de savoir si cet individu faisait partie des trois décès annoncés au bien s’il s’agit d’une nouvelle victime.

15h58 - L’attaque revendiquée sur Twitter par un groupe proche d’Al Qaïda

Les djihadistes d’Al Mourabitoun, groupe lié à Al Qaïda, ont revendiqué sur Twitter la prise d’otages en cours à l’hôtel Radisson Blu de Bamako. L’authenticité de la revendication n’a pu être vérifiée.

15h48 - « Au moins 6 Américains » mis en sécurité

Un « petit groupe de forces américaines ont aidé à mettre les civils en lieu sûr », a également Mark Cheadle, porte-parole de l’Africom. Le Pentagone assurait plus tôt que des forces spéciales américaines prêtaient main forte aux Maliens pour mettre les otages libérés en sécurité.

15h30 - Les forces spéciales françaises présentes dans l’hôtel

Les forces spéciales françaises sont depuis 13H00 GMT (14H00 heure de Paris) dans l’hôtel de Bamako. « En réponse à la demande de autorités maliennes, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a décidé l’envoi d’un détachement des forces spéciales françaises », indique le communiqué du ministère français de la Défense.

15h15 - Intense fusillade dans l’hôtel Radisson

Une intense fusillade a retenti dans l’hôtel Radisson Blu de Bamako. « Les forces de l’ordre opèrent à l’intérieur et sécurisent les étages un par un, libérant les otages qui sont encore dans leurs chambres. Il y en a encore plusieurs dizaines, voire une centaine, à l’intérieur ».

14h35 - Au moins 138 otages toujours retenus

Selon le propriétaire de l’hôtel cité par l’AFP et Reuters, au moins 125 clients et 13 employés sont toujours à l’intérieur. Par ailleurs, le ministère de la Sécurité a précisé que les assaillants sont entrés dans l’enceinte de l’hôtel au même moment qu’une voiture munie d’une plaque diplomatique, sur laquelle ils ont ouvert le feu, rectifiant une précédente information selon laquelle ils seraient arrivés à bord du véhicule diplomatique.

14h25 - Deux collaborateurs du secrétaire général parlementaire de la francophonie Pascal Terrasse libérés

14h - Le quai d’Orsay met en place un numéro d’urgence
L’ambassade de France au Mali a elle aussi ouvert une cellule de crise, joignable au 00 223 44 97 58 20.

13h20 - Le président malien quitte N’Djamena pour le Mali

Le président malien Ibrahim Boubakar Keita, qui se trouvait à N’Djamena pour une réunion régionale consacrée au terrorisme dans le Sahel a quitté vendredi la capitale tchadienne pour rejoindre Bamako. « Je déplore ce qui se passe au Mali. Les forces maliennes se sont déployées pour libérer les otages », a-t-il déclaré à la presse avant son départ pour l’aéroport. « Déjà quelques otages ont été libérés. Je lance un appel au calme et à la sérénité au peuple malien », a-t-il ajouté.

13h10 - Le GIGN part en mission de soutien aux forces maliennes

Une quarantaine de gendarmes du GIGN (Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale) partent vendredi en mission au Mali après l’attaque de l’hôtel Radisson de Bamako, a annoncé le ministère de l’Intérieur. « Dix gendarmes de l’Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale (IRCGN) les accompagneront », a précisé le porte-parole du ministère, Pierre-Henry Brandet.

13h06 - La totalité de l’équipage d’Air France au Mali se trouve en lieu sûr
Douze membres d’un équipage d’Air France (2 pilotes et 10 personnels navigants) qui se trouvaient à l’hôtel Radisson de Bamako au moment de l’attaque sont en « lieu sûr », a indiqué la direction d’Air France.

13h04 - François Hollande s’exprime
Le Président de la République s’est exprimé sur la situation au Mali dans le cadre de la préparation de la Conférence sur le climat (COP21) dans le domaine agricole. « Nous ferons en sorte d’obtenir la libération des otages », a affirmé François Hollande, estimant que les « terroristes veulent marquer de leur présence barbare tous les lieux où ils peuvent tuer, impressionner et massacrer. » « Nous devons une fois encore tenir bon et montrer solidarité envers pays ami. », a-t-il également affirmé.

«  Dans cet hôtel, il y a des touristes et des responsables d’entreprises de nombrueses nationalités, dans un pays qui a besoin d’être soutenu dans sa reconstruction et son développement », a indiqué le chef de l’Etat sans préciser s’il y avait des Français. François Hollande s’est également adressé aux ressortissants français dans le pays, en leur demandant « de prendre contact avec l’ambassade pour qu’ils puissent être protégés. » Un message que le chef de l’Etat a voulu adresser aussi aux Français établis en dehors du Mali "dans des pays sensibles, en leur demandant « de prendre toutes leurs précautions. Il ne s’agit pas que leur vie s’arrête mais il est très important que nous pensions aussi à la sécurité ».

13h02 - 80 otages seraient de nouveau libres
Environ 80 otages, sur les 170 personnes retenues depuis vendredi matin à l’hôtel Radisson de Bamako par des hommes armés, ont été libérés, a annoncé la télévision publique malienne ORTM. « Nos forces spéciales ont libéré une trentaine d’otages et d’autres ont pu s’échapper tout seuls », a déclaré de son côté à l’AFP le ministre de la Sécurité, le colonel Salif Traoré, sans autre précision.

12h55 - Air France annule ses vols vers Bamako
12h51 - Olivier Salgado, porte-parole de la Minusma, donne quelques détails
Olivier Salgado, porte-parole de la Minusma, la mission de l’ONU pour la stabilisation du Mali,indique sur BFMTV que l’assaut avait commencé à 7 heures et avait été mené par 2 ou 3 personnes armées d’AK47, des Kalachnikovs. "Ils sont arrivés en voiture ayant, apparemment, une plaque diplomatique", indique-t-il. « Il y a beaucoup de clients dans l’hôtel, situé dans un quartier du centre de Bamako, un quartier très populaire et commerciale », poursuit Olivier Salgado. Les victimes sont au moins trois et parmi les clients « il y avaient trois membres de l’ONU qui ont été exfiltrés ».

Alors que l’assaut est toujours en cours par les forces d’interventions rapides, Olivier Salgado assure que la Minusma apporte toute son « aide sécuritaire et d’intervention d’urgence ». Mais à Bamako, « nous avons essentiellement des forces de police. 90% de nos forces sont stationnés dans le nord du pays ».

Enfin, Olivier Salgado indique qu’il « n’y a pas pour l’instant de revendication ».

12h46 - Les forces spéciales donnent l’assaut
Les forces spéciales ont donné l’assaut sur l’hôtel Radisson Blu où des hommes armés retiennent plus d’une centaine d’otages, a indiqué une source policière. « Elles ont pénétré à l’intérieur de l’hôtel. Les opérations sont en cours », a déclaré la source. Parmi les forces spéciales, figureraient des Français et des Américains.
12h35 - Entre 2 et 4 preneurs d’otage selon Jeune Afrique
Selon Jeune Afrique, un cadre de l’hôtel aurait déclaré qu’il y aurait entre maximum 2 et 4 preneurs d’otages - et non 10 comme indiqué parfois. Ils se seraient rendus dans les sous-sols au début de la prise d’otages, mais sont très mobiles et se déplaceraient parmi les étages. Les militaires maliens, aidés de forces spéciales étrangères, seraient dans l’établissement et le ratisseraient.

12h - Une cellule de crise ouverte au quai d’Orsay
De source diplomatique française, on affirme que le GIGN malien, la force d’élite de la police militaire du pays, est sur place et que la France apporte au Mali un soutien logistique et en matière de renseignement. En revanche, on précise à l’état-major des forces armées françaises qu’aucun des 3.500 soldats de l’opération Barkhane déployés dans les cinq pays du Sahel n’est présent à Bamako.

«  L’institut français et l’école française sont fermés et nous appelons nos ressortissants à rester chez eux », ajoute-t-on au ministère des Affaires étrangères. « Une cellule de crise a été ouverte au Quai d’Orsay. Nous donnerons des informations supplémentaires dès que possible. »

11h55 - Six membres de Turkish Airlines parmi les otages
Six membres de la compagnie aérienne turque Turkish Airlines (THY) se trouvent dans l’hôtel, a indiqué une source gouvernementale turque à l’AFP.

11h40 - Au moins 3 otages tués
Le ministère malien de la Sécurité affirme qu’au moins 3 otages ont été tués. Il a également précisé que l’assaut a été donné.

11h35 - « Une dizaine de personnes » évacuées
Les forces de sécurité maliennes déployées autour de l’hôtel ont évacué « une dizaine de personnes » de l’établissement, selon le porte-parole du ministère malien de la Sécurité. Un journaliste de l’AFP a interrogé trois personnes, dont deux femmes, qui lui ont affirmé avoir vu dans l’hôtel le corps d’un homme à la peau claire gisant au sol.

11h25 - Des Français parmi les otages
Des Français se trouvent parmi les otages, explique-t-on dans l’entourage de François Hollande. On ne sait cependant pas combien ils sont. « Nous sommes dans l’attente d’informations précises et vérifiées. Il y a en effet la présence de Français. Le président suit la situation en permanence », a-t-on déclaré. Selon Bloomberg, l’ambassade de France au Mali a conseillé aux Français présents à Bamako de rester chez eux. Au moins sept touristes chinois font partie des otages, selon un média d’Etat chinois.

11h20 - Des otages libérés
Certains otages ont été libérés par leurs ravisseurs, selon un haut responsable des services de sécurité maliens. Parmi les personnes libérées figurent notamment des otages capables de réciter des versets du Coran, a précisé cette source.

11h10 - L’hôtel des équipages d’Air France
Il s’agit de l’hôtel où sont descendus les équipages d’Air France, mais on ne sait pas s’ils font partie des otages. Dans un communiqué diffusé en interne, l’entreprise explique avoir mis en place une cellule de crise. Elle indique également être en contact avec tous les membres de ses équipages présents sur place.

11h01 - Arrivée des forces spéciales
Outre des policiers et militaires maliens, des forces spéciales de la gendarmerie sont arrivées sur les lieux, où étaient également visibles des membres de la force de l’ONU au Mali, la Minusma, et des forces françaises Barkhane, selon un photographe de l’AFP également présent sur les lieux.

10h42 - Premières informations
Selon une source sécuritaire malienne, des assaillants sont rentrés dans l’enceinte de l’hôtel à bord d’une voiture munie d’une plaque diplomatique. Selon le propriétaire de l’établissement, cité par Jeune Afrique, l’attaque a été menée par « trois individus lourdement armés ».

10h35 - L’ambassade américaine en alerte
Des tirs d’armes automatiques pouvaient être entendus de l’extérieur de l’hôtel qui compte 190 chambres. « Ca se passe au septième étage, des djihadistes sont en train de tirer dans le couloir », a déclaré une source de sécurité. Selon une source sécuritaire malienne, des assaillants sont rentrés dans l’enceinte de l’hôtel à bord d’une voiture avec une plaque diplomatique.

10h 04 - 140 otages
«  140 clients et 30 employés » sont retenus par deux assaillants, selon le groupe hôtelier Rezidor. L’attaque a visé l’hôtel Radisson Blu, situé dans un quartier proche du centre ville de la capitale malienne et qui abrite de nombreux bâtiments officiels.

Un pays encore instable

Le 7 mars, un attentat contre un bar-restaurant à Bamako avait coûté la vie à 5 personnes, dont un Français et un Belge. Il s’agissait de la première attaque de ce type perpétrée dans la capitale du Mali.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes djihadistes liés à Al-Qaïda après la déroute de l’armée face à la rébellion, d’abord alliée à ces groupes qui l’ont ensuite évincée. Ils y ont été dispersés et en ont été en grande partie chassés à la suite du lancement en janvier 2013, à l’initiative de la France, d’une intervention militaire internationale qui se poursuit actuellement. Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes.

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.