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Mali : Le SADI appelle le peuple malien à une véritable alternance en 2018

jeudi 2 février 2017, par Assane Koné

Le SADI appelle le peuple malien, surtout les travailleurs, les paysans, les jeunes, les femmes à un véritable sursaut national pour une véritable alternance en 2018. Est la conclusion de la déclaration du parti SADI lu par son secrétaire administratif Nouhoum Keita, lors de la conférence de presse organisée le 1er Février 2017, au siège du parti à Djélibougou. Lisez l’intégralité de la déclaration.

Notre propos d’aujourd’hui est sur la situation politique et sécuritaire de notre pays. Nous vous proposerons quatre thèmes :

• L’état actuel du pays
• La situation de l’armée et des problèmes sécuritaires
• Les revendications sociales, l’emploi
• Le foncier et l’accaparement des terres

* La situation actuelle du pays

Notre pays connait aujourd’hui un véritable blocage tant sur le plan politique, économique et social. La grande question aujourd’hui est : Notre pays est-il vraiment dirigé au profit du peuple ? Évidemment Non ! Il s’enfonce un peu plus chaque jour. La vie est ponctuée d’attentats, de mines, d’embuscades contre les forces armées avec leurs lots de morts, de blessés, de veuves, d’orphelins le plus souvent dans l’anonymat le plus total.

Quand les actions des terroristes deviennent très spectaculaires, au point de menacer l’équilibre précaire des institutions, alors là, il y a une mobilisation de circonstance pour essayer de noyer les problèmes dans l’émotion et éviter un débat de fond sur les causes et les responsabilités de la chienlit que vit notre pays. Pour nous deux mots caractérisent la gouvernance actuelle : inertie et arrogance.

• La situation de l’armée et des problèmes sécuritaires

Notre armée aujourd’hui est pratiquement livrée à elle-même. La répartition des taches entre l’appareil militaire et l’appareil politique. C’est au politique de déterminer qui est l’ennemi et mettre l’appareil militaire en condition pour y faire face.

Dans le cas du Mali, l’ennemi n’est pas déterminé, on parle de lutte contre le terrorisme, sans définir qui sont les terroristes et l’armée se trouve dans une situation où elle attend la prochaine attaque ou la prochaine mine. La population que l’armée est censée protéger ne se reconnait pas en elle et aide très peu à informer sur les groupes terroristes. Les quelques rares informateurs sont régulièrement éliminés par les terroristes.

L’armée est la colonne vertébrale de tout Etat et le Renseignement en est le vecteur directeur. Notre armée est totalement déstructurée par une hiérarchie cupide qui a instauré un système de sanctions massives très souvent injustes. Les problèmes de minutions, d’armements, de moyens de transport, de soins médicaux et de nourritures sont évoqués par les hommes sur le terrain. Nous avons l’impression de revivre la situation qui prévalait au sein de l’armée peu avant les événements de Mars 2012.

• Les revendications sociales, l’emploi

La multiplication des grèves, des sit-in à la bourse du travail ne trouvent pas de réponses politiques appropriées.

L’amélioration des conditions de vie des travailleurs doit s’inscrire dans une vision à long terme qui est clairement définie et énoncée et à la mise en œuvre de laquelle, ceux-ci devront être associés.

Le Gouvernement actuel, dans la continuité de ses devanciers, exécutants des différents programme d’ajustement structurels procède par du saupoudrage pour calmer la flambée des revendications, l’instrumentalisation et la division des syndicats de travailleurs est la seule réponse réfléchie et murie pour faire face à la grogne sociale. La grève actuelle des magistrats, celle annoncée des médecins et celles récurrentes dans les différents ordres d’enseignement devront être mises à profit pour l’enclenchement d’un véritable dialogue social.

Le parti SADI est et sera toujours du côté des travailleurs.

Le régime actuel a pris sur lui la responsabilité de détruire des milliers d’emploi au cours des opérations dites « Bamako ville propre ». Pour le parti SADI, il s’agit là de la preuve du manque de vision du régime en place et de sa rupture avec les couches populaires, car, donner la priorité à un assainissement d’ailleurs très discutable sur la préservation de milliers d’emplois, relève de l’arrogance et de la cécité politique.

La destruction des étales et autres boutiques devrait être accompagnée par l’installation des intéressés sur des sites appropriés. Tout le monde sait que cela n’est pas possible car les différents espaces réserves aux marchés ont été cédés aux nanties qui en ont fait des immeubles dont le loyer est inaccessible aux maliens moyens.

Le sit-in des travailleurs de l’ex HUICOMA à la bourse de travail doit être l’occasion pour le gouvernement de revoir les conditions de cession de certaines entreprises d’Etat, de les rendre fonctionnelles, soit en injectant des capitaux publics ou en faisant appel à de véritables investisseurs et non à des spéculateurs auxquelles elles ont étés cédées, qui ne sont intéressés que par le patrimoine foncier de ces entreprises : HUICOMA, BETRAM, Régie du Chemin de Fer du Mali.

• Le foncier et l’accaparement des terres

Les spéculateurs fonciers, convaincus de leur impunité ne reculent devant absolument rien pour faire main basse sur les domaines de l’Etat et exproprier les citoyens. Les terres agricoles font l’objet de grandes convoitises. Sous le couvert d’une prétendue modernisation de notre agriculture, elles sont bradées à grande échelle, entrainant ainsi la paupérisation des petits exploitants expropriés.

Ceux aujourd’hui chargés de la mise en œuvre de notre politique agricole sont ceux-là même qui ont initié les expropriations des paysans au profit des conglomérats financiers (Cas de Sanamandougou et Sahou).

La promotion de ces hommes à la tète de notre agriculture démontre clairement que le gouvernement actuel a pris fait et cause pour le capital financier international au détriment des populations rurales.

L’arrivée au ministère des domaines de l’Etat et des affaires foncières d’une personnalité connue pour ses positions contre la spéculation foncière avait suscité l’espoir d’une moralisation du secteur. Les gesticulations effrénées, les mises en gardes sans suite du ministre des domaines de l’Etat se sont révélées beaucoup plus comme étant des actions de diversions, qu’une volonté réelle d’affronter les spéculateurs fonciers.

Au total, le SADI appelle le peuple malien, surtout les travailleurs, les paysans, les jeunes, les femmes à un véritable sursaut national pour une véritable alternance en 2018.
Les exécutants des programmes néolibéraux qui sont à l’origine de la misère de notre peuple, ne doivent plus nous tromper par des discours enrobés dans un nationalisme de circonstance.

Bamako, le 1er Février 2017
Le Bureau Politique


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