Actualités > ME Moctar Mariko, Président de l’AMDH : « La réconciliation ne peut être obtenue que par le traitement diligent (...)

ME Moctar Mariko, Président de l’AMDH : « La réconciliation ne peut être obtenue que par le traitement diligent des cas de violations »

jeudi 6 novembre 2014, par Assane Koné

Profitant des travaux de la cérémonie d’ouverture du séminaire international sur la justice transitionnelle et la réconciliation nationale, le président de l’Association malienne des droits de l’Homme (AMDH), Me Moctar Mariko a mis en garde le gouvernement contre les mesures d’amnisties aux auteurs des crimes graves contre les droits humains. Pour Me Mariko, la réconciliation nationale et la paix durable ne peuvent être obtenues que par un traitement diligent des cas de violation des droits humains et par une lutte sans concession contre l’impunité.

Dans le cadre du programme conjoint de la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH) et l’AMDH, intitulé mobiliser la société civile pour une réponse à la crise des droits humains au Mali, Bamako abrite depuis le 6 novembre 2014 un séminaire international sur la justice transitionnelle et la réconciliation nationale.

Le séminaire vise à rassembler les acteurs de la réconciliation nationale pour renforcer leur capacité sur les mécanismes de la justice transitionnelle et dégager des lignes directrices pour le plaidoyer des organisations de la société civile en faveur de la réconciliation conformes aux aspirations maliennes. Durant deux jours des panels de débats et de discussions, seront organisés avec des grands témoins ayant conduit ou suivi des processus de justice transitionnelle et de réconciliation dans d’autres pays africains.

Pour le président de l’Association malienne des droits de l’Homme, Me Moctar Mariko, c’est un séminaire de mise à jour sur les fondements de la justice transitionnelle aux réalités maliennes. Les fondements notamment, le droit à la justice, à la vérité et à la réparation contribuent à soigner la plaie en profondeur et non à la cicatriser sur le pu.

« L’histoire récente de la double crise constitue un chapitre douloureux marqué par des évènements qui heurtent la sensibilité humaine. Pour une sortie de crise, il faut des mécanismes de réconciliation nécessaires s’appuyant sur la parole des victimes et la garantie de leurs droits », a-t-il souligné. Avant d’ajouter que pour une manifestation d’une justice indépendante, les deux organisations de défense de droits humains s’engagent depuis 2012 pour documenter les crimes perpétrés par les différents acteurs en présence.

Selon Me Mariko, la réconciliation nationale et la paix durable ne peuvent être obtenues que par un traitement diligent des cas de violations des droits humains et par une lutte sans concession contre l’impunité. « Cette lutte ne peut se permettre aucune mesure d’amnistie qui risquerait de créer des sentiments de frustration chez les victimes et conduira inévitablement à une recrudescence de la violence à travers la vengeance et la justice de la rue », a-t-il souligné.

La présidente de la FIDH, Souhayr Belhassen a indiqué que l’objectif est de faire profiter de l’expérience de l’organisation acquise ces 30 dernières années. « Le renforcement des capacités pour l’établissement de la vérité est un processus nécessaire à toute réconciliation. La FIDH, à travers ses 174 organisations accompagne le Mali », a-t-elle affirmé.

Bréhima Sogoba

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.