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Lutte contre les flux financiers illicites des ressources financières dans le secteur minier : La société civile se mobilise

mercredi 18 mars 2015, par Assane Koné

Bien qu’il soit connu que son sous sol est un scandale géologique en terme de richesses minières, le continent africain peine à retrouver la voix du développement. De plus en plus la conviction est faite que les flux financiers en provenance de l’Afrique en général, et les flux financiers illicites dans le secteur de l’exploitation minière sont très préjudiciables pour le développement socio-économique du continent. Dans le but de renverser cette tendance, l’Institut de recherche et de promotion des alternatives en développement (IRPAD), en partenariat avec Trust Africa, organise du 18 au 19 mars 2015, un colloque de deux jours sur le thème : « Les organisations de la société civile de l’Afrique de l’Ouest luttent contre les flux financiers illicites des ressources financières dans le secteur minier ».

Le colloque de deux jours qui a lieu au CICB, s’est fixé quatre objectifs. Il se propose d’amener les différents acteurs impliqués dans le développement du secteur minier à prendre plus conscience par rapport aux impacts négatifs des flux financiers illicites dans les industries extractives. Il veut aussi amener les décideurs publics et les osc à s’engager dans des processus de changement de politiques et/ou de pratiques pour minimiser les risques liés aux flux financiers illicites dans le secteur minier. Le colloque se propose aussi d’amener les médias des différents pays à se sentir de plus en plus concernés par les questions relatives aux flux financiers illicites dans le secteur minier et à s’engager à diffuser des informations dans les pays au retour. Enfin, le colloque de Bamako compte créer une plus grande synergie d’actions entre les différents acteurs pour agir collectivement dans des actions d’éradication des flux financiers illicites dans les industries extractives.

En effet, il est aujourd’hui de notoriété publique que les sociétés minières spolient les communautés de leurs ressources, souvent avec l’aide des décideurs publics ou d’autres acteurs économiques. Selon des experts, les flux illicites, les exemptions fiscales, les changements dans les codes miniers, la corruption sont, entre autres, des causes essentielles qui compromettent l’avenir des investissements dans les zones minières.

Avec la nouvelle Vision africaine des mines (VAM) qui met l’accent sur l’exploitation minière comme un patrimoine à mettre au profit du développement, il existe une opportunité de travailler plus profondément sur des études de cas et de lutter pour des changements de politiques et des pratiques. Selon l’IRPAD, le Niger est actuellement en lutte pour changer la tendance avec AREVA dans le secteur de l’uranium. Le Mali cherche à engager des négociations avec les sociétés sur l’or pour que cette ressource puisse mieux profiter aux populations. La Guinée a révisé différents contrats et a découvert que le pays était en train de perdre toutes les capacités d’investissement en raison des pratiques illicites dans le secteur minier.

Pour renforcer cette tendance, IRPAD en partenariat avec TrustAfrica, a initié un projet dont l’intitulé est similaire à celui du colloque. Il vise à explorer différentes études de cas exploratoires dans cinq pays (Burkina Faso, Guinée, Mali, Mauritanie et Niger) et organiser un colloque comme une activité de plaidoyer pour contribuer aux changements des politiques et des pratiques. « Il est nécessaire d’ouvrir le débat, non seulement au niveau des pays mais aussi à l’échelle régionale pour une plus grande cohérence d’ensemble car ce sont les mêmes acteurs qui interviennent à différents niveaux », a indiqué Mamadou Goïta, Directeur exécutif de l’IRPAD. Selon lui, le processus d’intégration régionale est une autre opportunité à saisir pour un tel travail de plaidoyer multi-pays. Cependant, il a estimé que malgré l’engagement et l’expertise avérée des différentes équipes de recherche, force est de constater que la question de recherche sur les flux illicites est assez complexe. « Les données à collecter sont par nature des informations « frauduleuses » et donc très souvent « sécrètes » », a-t-il déclaré. Avant d’ajouter qu’elles ne sont pas faciles à collecter. Malgré les difficultés, il dira que toutes les équipes des 5 pays ont pu produire des rapports qui seront mis en débats.

Il a aussi rappelé que IRPAD a contribué ces dernières années à ouvrir des débats sur les questions minières. « En tant que membre de l’Initiative Africaine sur les Mines, l’Environnement et la Société (IAMES ou AIMES en anglais) mais aussi d’autres réseaux, l’institut a organisé et abrité la rencontre annuelle de AIMES en partenariat avec TWN (Third World Network) », a-t-il annoncé. Avant d’ajouter qu’il a en a participé à plusieurs études et à d’autres actions de plaidoyer à l’intérieur et à l’extérieur du continent africain.

Assane Koné

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