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Lutte contre les conflits post électoraux : Mohamed El Moctar organise des sessions de médiations à Tombouctou, Taoudéni, Gao, Kidal et Ménaka

jeudi 16 août 2018, par Assane Koné

Le ministère de la réconciliation et de la cohésion sociale, avec l’appui financier du gouvernement de la république du Japon, a initié des sessions de médiations dans des crises post-électorales dans les régions de Tombouctou, Taoudéni, Gao, Kidal et Ménaka. L’objectif était de promouvoir la paix, la réconciliation et la cohésion sociale dans le processus électoral à travers la médiation préventive des conflits post électoraux.

Ces Sessions se sont déroulées le 14 Août 2018 au lendemain du scrutin du second tour de l’élection du Président de la République. Les travaux se sont déroulés en plénière et ont été animés par les experts de l’Equipe Régionale d’Appui à la Réconciliation suivant les thématiques : « Préservation de la cohésion sociale dans un processus électoral » et « Médiation préventive dans les crises post électorales ». Ces thématiques ont été suivies de débats assortis de façon transversale des cas concrets à élucider en vue de solutions.

L’atelier a regroupé environ 50 participants. Ce sont : Les membres de l’Equipe Régionale d’Appui à la Réconciliation (ERAR), les acteurs politiques et de la société civile, les représentants de jeunes et de femmes, les leaders d’opinion et notabilités.

Rappelons que l’année 2018 est marquée par la tenue des élections présidentielles, législatives et communales. C’est ainsi que, le Ministère de la Réconciliation Nationale et de la Cohésion sociale, dans le cadre des élections présidentielles du 29 juillet, a élaboré une série d’actions visant à sensibiliser et former les acteurs locaux à des élections apaisées dans un climat soutenu par les valeurs démocratiques. La compétition électorale est souvent émaillée d’indices de conflits nécessitant des mesures préventives de médiation.

Il a été constaté que la réconciliation nationale est et demeure la pierre angulaire pour la consolidation de la paix, la sauvegarde de l’unité nationale et la refondation de l’Etat. Elle se construit tous les jours par les pouvoirs publics, les organisations de la société civile, les différentes composantes de la population malienne avec l’accompagnement de la communauté internationale. Dans ce cas, il a été remarqué que la réconciliation nationale est multidimensionnelle. Elle revêt des contours politiques, sociaux, économiques, culturels et religieux. C’est dans ce cadre que le Ministère de la Réconciliation Nationale et de la Cohésion Sociale, avec l’appui de la coopération japonaise, a organisé des sessions de médiations dans des crises post électorales dans les régions de Tombouctou, Taoudéni, Gao, Kidal et Ménaka.

Ces sessions visent la sensibilisation des acteurs locaux, à engager la médiation préventive, et à sauvegarder la cohésion sociale.

La préparation de la médiation

La première étape de ces sessions a consisté à réunir les informations sur le conflit pour pouvoir l’analyser en profondeur. A analyser les questions, les racines et les ressorts du conflit, à étudier le contexte dans lequel il s’est développé, et à en identifier les acteurs à savoir : les acteurs en conflit, les acteurs au conflit et les personnes affectées par le conflit. En outre, la tâche consiste à rechercher si ce même conflit a déjà fait l’objet d’une tentative de règlement par le passé et, dans ce cas, à analyser les éléments et les raisons de l’échec.

La deuxième étape de la phase préparatoire, a permis l’obtention du consentement des parties à la médiation de leur conflit. En effet, la médiation étant un processus consensuel, le médiateur doit s’assurer préalablement que les parties acceptent qu’il y ait une médiation entre elles et s’accordent sur le médiateur. Cela vaut aussi pour les ERAR, dont leur statut public ne les exonère pas de devoir être acceptées comme médiatrices par les parties. En lançant aux parties l’invitation à la médiation, on vérifie donc qu’elles acceptent la médiation et quelles acceptent l’intervenant dans le rôle de médiateur. Cela est appelé le « Compromis de médiation ».

La troisième étape de la phase préparatoire, a consisté à l’élaboration du processus de médiation. Celle-ci implique que, en tant que pilote de la médiation, l’intervenant doit ficeler le processus de médiation. Pour cela, sa stratégie doit couvrir les aspects suivants : Comment, Qui, Quoi, Quand, Où et Combien.

Dans ce cas, l’intervenant doit ainsi s’assurer que les parties sont non seulement prêtes mais aussi capables de participer à une médiation et, dans le cas contraire, prévoir de les aider à s’y préparer. Il doit aussi analyser les parties à inviter à la table de médiation et les autres parties à associer dans le processus sans pour autant qu’elles soient à la table de médiation, mais en les impliquant de diverses manières, de manière à inclure tous les acteurs du conflit dans le processus de médiation et à créer les synergies nécessaires avec un maximum de parties prenantes. L’intervenant doit mener les discussions avec les parties en conflit pour définir l’agenda de la médiation, lequel doit en effet impérativement être négocié entre les parties, l’intervenant les y aidant et proposant différentes pistes en cas de blocage, de déterminer le moment propice pour lancer une médiation, d’organiser un lieu adéquat pour tenir la médiation et veiller aux nombreuses questions logistiques qu’appellent le processus de médiation. Aussi il doit prévoir un budget pour la médiation voire, après, pour la mise en œuvre de la solution qui s’en dégagera et organiser son financement. Enfin, outre ces aspects, veiller à ce que le processus de médiation ainsi élaboré soit suffisamment flexible pour pouvoir s’adapter à tout élément nouveau ou modifié qui surviendrait durant la médiation.

Bintou COULIBLAY


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