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Jean-Yves Le Drian : « Il n’y a qu’un Mali »
mardi 24 septembre 2013, par
La présence de l’armée française au Mali, la réconciliation nationale et les négociations avec les groupes armés. Ce sont autant de sujets que Jean-Yves Le Drian, ministre de la défense de la République française a abordé dans une interview chez notre confrère jeune Afrique.
« Les forces françaises resteront au Mali le temps qu’il faudra ». Cette déclaration a été faite par Jean-Yves Le Drian, ministre français de la défense, dans une interview accordée à notre confrère Jeune Afrique. Dans le cadre de la fête nationale du Mali, le ministre français de la défense a séjourné pendant trois jours au bord du Djoliba. Si au cours de son séjour, il s’est entretenu avec son homologue malien, Soumeylou Boubeye Maiga, ministre de la défense et des anciens combattants, il a aussi eu un tête à tête avec IBK, le Président de la République du Mali. Il s’est aussi rendu dans le nord du pays, notamment à Gao pour rendre visite aux militaires français stationnés dans cette partie du Mali. Dans une interview accordée à notre confrère de jeune Afrique, il a indiqué qu’il « rentre à Paris avec l’image d’un Mali pacifié, qui croit à son avenir, qui a envie de se reconstruire et qui a envie de faire en sorte que la volonté collective s’affirme. Un pays qui a encore devant lui beaucoup de défis à relever ». Le ministre français de la défense a estimé que « le défi sécuritaire n’est pas tout à fait réglé ». Selon lui, « il ne pourra trouver une solution définitive que grâce à une armée malienne reconstituée ». Il a aussi effleuré le défi du développement et le défi de la démocratie, sans oublier l’épineux dossier de la nécessaire réconciliation, même s’il pense que « le plus important, c’est que le pays reprenne confiance en lui ». En ce qui concerne l’armée française, il a indiqué qu’elle est au Mali dans le cadre de la mission européenne de formation de l’armée au Mali (EUTM), à Koulikoro. De passage, il a rappellé : « Nous en sommes maintenant à l’encadrement du 3e bataillon, qui va commencer sa préparation bientôt ». Avant de préciser que la France a une centaine d’instructeurs sur place et organise sur le terrain des opérations communes, dans les zones les plus sensibles, notamment à Gao, où il y a, selon lui, des patrouilles mixtes qui fonctionnent. Il dira qu’à Kidal, il y a un Détachement de liaison et d’appui (DLA) pour accompagner les forces maliennes et la Minusma, dans le but de les seconder dans leurs actions. Mais, il a levé le voile sur ce qui sera la force Serval dans peu de temps dans le nord du Mali. Le ministre français à laisser entendre que cette opération qui est en phase de mise en place, sera focalisée sur Gao, pour venir en soutien à la Minusma et à l’armée malienne quand on le leur demandera. Mais il a tenu à préciser qu’ « elles resteront là le temps qu’il faudra ». En effet, le ministre français de la défense pense que « l’avenir de Serval au Mali dépend de la formation de l’armée malienne ». Dans l’entendement du ministre français, Serval restera le temps qu’il faudra « pour que l’armée malienne se structure, devienne une armée forte, efficace et capable d’assurer la sécurité du pays ». Mais, il a tenu quand même à dire que « la présence française ne sera pas éternelle ». Même s’il reste convaincu qu’elle est là pour assurer la sécurité pendant le temps de la formation de l’armée malienne. En ce qui concerne les négociations avec les groupes armés du nord et la réconciliation nationale, il a rappelé l’existence des accords de Ouagadougou, signés le 18 juin 2013. « Maintenant il importe au président nouvellement élu de lancer des initiatives pour renforcer l’unité nationale ». Mais, il a tenu néanmoins a déclaré qu’il « n’y a qu’un Mali et pour cela il faut que chacun trouve sa place. Et ça c’est le rôle du principal responsable politique du pays. La France a montré son soutien et elle va continuer dans ce sens ».
DDDK