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Insécurité au Mali : Le SADI dénonce la stigmatisation des peuhls

dimanche 25 mars 2018, par Assane Koné

Le 7 mars 2018, le parti SADI était devant la presse nationale et internationale pour une conférence de presse. Essentiellement animée par Dr Oumar Mariko, Président du parti et par Yehia Ag Mohamed Aly, secrétaire chargée des relations extérieures du parti SADI, cette conférence a porté sur trois sujets cruciaux pour l’avenir de notre pays. Ce sont : La situation sécuritaire dans notre pays, le processus électoral et la préparation des élections, l’état du parti SADI et la problématique des alliances politiques.

En ce qui concerne la situation sécuritaire, Dr Oumar Mariko a rappelé que lors de la visite du Premier ministre dans la région de Ségou, le week-end dernier, il a déclaré « Dans le centre du Mali, les terroristes ont profité de notre inaction ». Pour Dr Oumar Mariko, cette déclaration du Premier Ministre, est un « aveu important car la gouvernance (IBK) Ibrahim Boubacar KEITA se caractérise par : le laisser pourrir, l’entretien de la confusion et la répression aveugle ».

Selon le Président du Parti SADI, cette stratégie est mise œuvre sur l’ensemble de notre pays, et est simplement modulée en fonction des situations. Plus précis, il dira que dans « le centre du Mali, depuis fin 2014 début 2015, les signaux inquiétants étaient allumés (attaque de Nampala en janvier 2015), les Djihadistes étaient signalés un peu partout dans le Mema, Farimaké, le Kariri, le Nampalari, le Macina, le Hairé, le Kounari et le pays Dogon ». Face à une telle situation, Dr Oumar Mariko a regretté le fait que « la réponse des gouvernants n’a été que l’incitation à l’émergence de milices ethniques : milice bambara dans le Kaerri, dans le Kiguere et milice Dogon dans le pays dogon etc. ».

Selon lui, « Les gouvernants, en procédant de la sorte, sous-traitent la sécurité des personnes à des groupes armés et attisent les conflits entre les communautés ».

Pire, il a estimé que « le pourrissement de cette situation a abouti à la stigmatisation d’une ethnie, dans ce cas-ci. Les peuhls, comme étant l’ennemi du reste du pays ». Avant de dire que : « les discours semi-officiels faisant de chaque peulh un djihadiste en puissance sont ressassés dans la haute sphère de l’Etat ».

Enfin, du côté du parti SADI, Dr Oumar Mariko est aujourd’hui convaincu que « l’armée qui a été envoyée en masse dans le centre du pays pour rétablir la sécurité et assurer le retour de l’administration, n’a reçu aucune consigne formelle désignant l’ennemi ». Avant de dire qu’ « il est de la responsabilité des tenants des pouvoirs politiques d’identifier et de désigner clairement l’ennemi que l’armée doit combattre ». Pour la simple raison, Dr Mariko pense que « faute d’un ennemi clairement désigné, harcelée de toute part sans commandement clairvoyant et efficace, nourrie des préjugés savamment distillés par les tenants des pouvoirs , l’armée est livrée à elle-même et doit juger de qui est l’ennemi et de qui ne l’est pas avec tout ce que cela entraine comme amalgames et maladresses ».

« En fait, il s’agit d’une situation qui n’est malheureusement que le couronnement de la gouvernance de ceux qui n’ont jamais rien assumé », a-t-il déclaré. Avant de conclure que « le pouvoir actuel, en créant une telle confusion, espère faire du centre et du nord du Mali, des zones inaccessibles aux hommes politiques et aux citoyens ordinaires ; ce qui laisse au pouvoir les mains libres pour les manipulations, tripatouillages et malversations électorales ».

SADI annonce la mise en marche d’un coup d’Etat constitutionnel du régime

En ce qui concerne le processus électoral et les préparatifs des élections, par la voix de Dr Oumar Mariko, « le parti SADI, à l’opposition, avait demandé un audit indépendant du fichier électoral ». Selon lui, cette demande est motivée par le niveau anormalement élevé du nombre des électeurs comparé au nombre de la population.

Il a aussi soutenu que le parti SADI avait aussi demandé un audit du stock des Cartes NINA déjà imprimées non retirées par les titulaires et entreposées dans les bureaux des maires de différentes Communes de Bamako et les bureaux des sous-préfets à travers le pays.

« Aujourd’hui, personne ne peut dire quel est le nombre de ces cartes, dans quelles conditions elles sont conservées, comment assurer leur traçabilité ; quel usage en est fait pendant les élections », a-t-il déclaré. Avant de mettre l’accent sur le fait que le parti SADI avait aussi demandé la mise à la disposition des Cartes NINA de toutes les personnes ayant fait l’enrôlement aux RAVEC. Selon lui, il s’agit là des conditions minimales à satisfaire pour garantir des élections libres et acceptables.

« A l’extérieur du Mali, il y a une forte concentration de nos compatriotes dans des pays comme la RCI, la Guinée Equatoriale, le Congo Kinshasa, le Congo Brazzaville, l’Espagne, la France, l’Italie et les USA, qui n’arrivent pas à obtenir leurs cartes NINA. A Bamako, ce sont des files indiennes quotidiennes à ne pas en finir pour l’obtention des cartes NINA », a-t-il révélé.

Partant du constat que les élections des conseillers de cercle et des conseillers régionaux sont escamotées alors qu’à partir du 17 avril, il n’y aura plus ni conseillers de cercle ni conseillers de région, Dr Mariko pense que « le coup d’Etat constitutionnel du régime est en marche ».

Il est bien parler de l’Etat du Mali, mais en cette veille d’élections, il est aussi intéressant que chaque parti politique du Mali fasse un peu son bilan. Et au cours de cette conférence de presse, Dr Oumar Mariko n’est s’est pas débiné, il a ouvert une fenêtre sur l’état du parti SADI et les problématiques des alliances politiques.

« Le parti SADI est en train d’affiner sa structuration par la mise en place des sections et des coordinations au Mali et dans la diaspora malienne à l’étranger », a-t-il déclaré. Avant de soutenir que le parti est en contact avec des partis, des associations et des personnalités politiques pour élaborer une plateforme politique traduisant les aspirations de notre peuple et prenant en charge la défense des intérêts des travailleurs du Mali. « Pour le parti SADI, un accord politique pour une alliance électorale doit se fonder sur une telle plateforme politique et non sur un quelconque positionnent personnel », a-t-il martelé.

Pour terminer son exposé liminaire, Dr Oumar Mariko a fait un certain nombre de rappels. Il dira que pour le parti SADI, l’armée n’est rien d’autre que l’expression répressive du type d’Etat en place. Dans ce sens, il fera remarquer que « le régime d’IBK transforme progressivement notre armée en force de répression du peuple ».

« Les dérives actuelles de l’armée incombent au régime d’IBK qui prépare son coup d’Etat institutionnel », a-t-il déclaré. Avant d’ajouter que pour le Parti SADI, l’armée malienne ne doit être rien d’autre que le creuset de l’unité nationale et la garante de notre souveraineté. Pour finir, il dira que « l’armée a pour mission de protéger le peuple malien dans toutes ses composantes ethniques ». Et de conclure que « malheureusement, I B K et Boubeye la dévient de cette mission ».

Assane Koné


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