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Insécurité alimentaire : Le Mali mobilisera plus de 85 milliards de FCFA pour les actions d’atténuation en 2018

mardi 24 avril 2018, par Assane Koné

Pour faire face aux actions d’atténuation de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle en 2018, l’Etat du Mali devra globalement mobiliser la somme de 85 889 293 265 FCFA. Au cours d’une conférence de presse animée le 23 avril 2018, à Bamako, Oumar Ibrahim Touré, ministre-commissaire à la sécurité alimentaire, a indiqué que l’Etat malien va débourser environ 19 901 038 500 de francs CFA et les partenaires financeront 40 125 487 013 FCFA. Selon lui, le GAP qui s’élève à 25 862 767 751 FCFA sera à rechercher.

Oumar Ibrahim Touré, ministre-commissaire à la sécurité alimentaire, a animé le lundi 23 avril 2018, une conférence de presse dans la salle de conférence de son département. Objectif : rendre compte des résultats du conseil national de sécurité alimentaire, notamment de parler de la sécurité alimentaire et nutritionnelle du Mali au titre de l’année 2017-2018. Mais également de lever le voile sur toutes les actions d’atténuation des souffrances des populations qui sont envisagées pour aplanir les difficultés.

« Cette année, nous allons intervenir non seulement sur l’ensemble du territoire du Mali. Précisément, dans 591 communes, 43 cercles dans l’ensemble des régions du Mali et le District de Bamako », a déclaré Oumar Ibrahim Touré.

Selon lui, le système d’alerte précoce aux termes de son évaluation définitive de la situation alimentaire à l’issue de la campagne agricole 2017-2018 a estimé que pendant la période de soudure juin à août 2018, environ 932 651 personnes, soit 4,94% de la population seront en phase 3, c’est-à-dire de crise alimentaire. Pour être précis, il dira qu’elles sont reparties dans 591 communes du pays.

Plus grave, le ministre commissaire à la sécurité alimentaire a indiqué que plus de 3 400 000 personnes, soit 18,10% de la population analysée, vivront en phase 2, c’est-à-dire un stress pendant la période de soudure. « En d’autres termes, plus de 4 millions de personnes se retrouveront dans l’une des formes d’insécurité alimentaire pendant la période de soudure de 2018 », a-t-il déclaré.

Il a ajouté que pour ces différentes catégories de populations, le Conseil national de la sécurité alimentaire tenu le 13 avril 2018, a recommandé au Gouvernement et à ses Partenaires techniques et financiers la mise en œuvre d’actions d’assistance et de relèvement.

Au titre de ces actions, il a rappelé : les distributions alimentaires gratuites ; le renforcement de la résilience des populations face aux chocs ; la mise en œuvre des actions de cash transfert, VCA, VCF ; la reconstitution du cheptel ; la promotion de la pisciculture à travers les aménagements de proximité, la poursuite des actions de relèvement ; l’appui en semence de riz de submersion ; la promotion et la vulgarisation de semences à cycle court d’échalote ; l’appuie à la mise en place des petites unités de transformations/conservations des produits locaux (échalote, oignon, tomate, pomme de terre, patate douce…) ; l’appui en semence de céréales sèches, surtout le mil, sorgho et maïs ; la subvention de l’aliment bétail (en complément alimentaire) ; l’appui aux programmes de vaccination et de déparasitage du cheptel ; l’appui en semence fourragère, en vue de vulgariser les cultures fourragères ; poursuivre les appuis humanitaires et de procéder à des actions de relèvement et de reconstitution des moyens d’existence ; renforcement des stocks de proximité et procéder à des ventes subventionnées ; dynamisation des banques de céréales ; organisation de ventes d’intervention ; renforcement des programmes de cantine ; la poursuite et l’intensification des actions d’appui à la nutrition, notamment en dotation en intrants.

« Ces activités seront exécutées par les départements ministériels concernés, le Commissariat à la Sécurité alimentaire, les agences spécialisées des Nations Unies et les ONG », a-t-il déclaré. Avant d’indiquer que cela va globalement coûter 85 889 293 265 FCFA. Il dira que dans cette somme, budget d’état supportera le montant de 19 901 038 500 de francs CFA et les partenaires financeront 40 125 487 013 FCFA. Selon lui, le GAP qui s’élève à 25 862 767 751 FCFA sera à rechercher.

De 35 000 tonnes, le stock national de la sécurité alimentaire passera à zéro tonne pour la 1re fois

En ce qui concerne le Commissariat à la sécurité alimentaire, il dira qu’il s’attellera à la mise en œuvre des opérations de Distribution alimentaires gratuites, des ventes d’intervention en riz, mil et sorgho, de mise à disposition des éleveurs de l’alimenta bétail à prix subventionné dans les zones identifiées pour cela, pendant la période de soudure.

Le ministre Commissaire à la sécurité alimentaire a indiqué qu’aux termes des achats, l’OPAM aura environ 33 251 tonnes de céréales. Et, sur ce stock, il dira que ce sont 31 464 tonnes de céréales qui seront distribuées aux populations les plus vulnérables au compte de la campagne 2017-2018.

Parallèlement à cette distribution, il a annoncé la poursuite active des ventes d’intervention de l’OPAM dans les régions de Kayes, Tombouctou, Gao et Ménaka. « Il a estimé qu’en raison de l’ampleur de la crise, le reste du stock national de la sécurité alimentaire, estimé à environ 1800 tonnes, pourra être vendu d’ici la fin de la période de soudure ». Il a indiqué que pour la première fois depuis sa création, le stock national de sécurité sera à zéro (O) tonne.

Le ministre commissaire à la sécurité alimentaire a annoncé que sa structure, recevra de la part de l’Etat, la somme de 11 693 000 000 FCFA pour répondre aux difficultés alimentaires des populations les plus vulnérables. Et, en ce qui concerne le volet alimenta bétail, il a annoncé que ce sont 5 051 332 500 FCFA qui sont attendus.

« La sécurité alimentaire est assuré lorsque tous les habitants ont, à tout moment, la possibilité physique, sociale et économique de se procurer une nourriture suffisante, saine et nutritive leur permettant de satisfaire leurs besoins et préférences alimentaires pour mener une vie saine et active », a-t-il indiqué. Avant de conclure que les disponibilités des produits alimentaires de tout genre et le pouvoir d’achat des ménages, voire des personnes, sont donc des facteurs déterminants pour l’atteinte de la sécurité alimentaire.

Bintou COULIBALY


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